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Phytostérols            

 

Dernière mise à jour : 2021.11.19

 

 

Les phytostérols sont des composés naturellement présents, en faibles quantités, dans la fraction lipidique des plantes.

 

Le rôle des stérols végétaux dans les plantes est semblable à celui du cholestérol chez l'homme : ils entrent dans la composition des membranes cellulaires auxquelles ils apportent étanchéité et rigidité. On ignore la signification pour la santé de ces petites quantités dans l'alimentation.

 

Les phytostérols les plus communs sont le β-sitostérol, le campestérol et le stigmastérol. Les stanols sont des stérols saturés par hydrogénation industrielle.

 

Les sources les plus importantes :

    • huiles végétales, produits à base d'huiles végétales (margarines...) : toutefois, comme les phytostérols dans des huiles végétales sont détruits lors de la fabrication de margarine, on les ajoute artificiellement et depuis quelques années aux produits aux effets allégués de réduction du LDL-cholestérol.

    • légumineuses, graines de tournesol et de sésame, ...

 

Chez l'homme, l'administration de phytostérols à doses actives, ajoutées en grande quantité dans certains aliments, diminue les concentrations plasmatiques de cholestérol (d'environ 10% de cholestérol LDL) en empêchant son absorption intestinaleAllégation de santé confirmée par l'EFSA (European Food Safety Authority) - Liste des allégations autorisées.

 

Doses actives : Unilever recommande 1,5 à 2,4g de phytostérols par jour, e.a. via leur Becel Pro-activ. La plus petite quantité (1,5g) correspond déjà à l'ingestion de 115 pommes, 312 oignons ou 300 tomates. Pas très naturel...

 

Grâce à leur structure très similaire à celle du cholestérol, les phytostérols quand ils cohabitent en quantité suffisante dans la lumière intestinale, entrent en compétition avec le cholestérol alimentaire dans la formation des micelles. D'autre part, l'absorption intestinale des phytostérols est extrêmement faible : ils restent à l'intérieur des micelles intestinales et empêchent la solubilisation du cholestérol dans ces micelles. Le cholestérol non solubilisé sera précipité et éliminé par les selles.

 

L'inhibition de l'absorption intestinale du cholestérol réduit donc l'afflux du cholestérol alimentaire vers le foie, entraînant ainsi une diminution de la sécrétion du VLDL-cholestérol et en conséquence une diminution du LDL-cholestérol.

 

Toutefois, cette diminution s'accompagne d'une augmentation de la synthèse du cholestérol endogène (hépatique) pour compenser la perte du cholestérol dans les selles. Cependant, cette compensation n'est pas totale : l'effet net de la diminution du cholestérol hépatique est la stimulation de la synthèse des récepteurs LDL, processus qui conduit à la diminution de LDL-cholestérol circulant.

 

Le policosanol est un phytostérol, extrait de la canne à sucre et agit sur la synthèse du cholestérol de façon similaire aux statines ; il diminue le taux de cholestérol total et de LDL-cholestérol et augmente celui de HDL-cholestérol, il réduit l'oxydation des LDL, diminue l'agrégation plaquettaire et a un effet vasodilatateur.

 

Le stigmastérol (le facteur antiraideur de Wulzen) est un phytostérol, présent dans la plupart des légumes et fruits, dans les noix et les graines mais en quantités plus importantes dans canne à sucre, l'huile de soja, huile de colza, dans le Panax ginseng, le lait cru (mais détruit par pasteurisation). Chez l'animal, le stigmastérol diminuait significativement le taux sanguin du cholestérol après 6 semaines de traitement. En outre, le stigmastérol semble exercer une action anti-inflammatoire et inhiber la dégradation du cartilage.

 

Le Bénécol est un phytostérol, extrait d'amandes, d'huile d'olive, ... qui freine l'absorption intestinale du cholestérol dont l'efficacité à court terme a été prouvée (diminution de 5 à 15% des taux du LDL-cholestérol).

 

Aucun effet indésirable ne semble se manifester.

 

    • les stérols végétaux ne montrent pas d'effets oestrogéniques,

    • les stérols végétaux, ingérés en grande quantité, semblent diminuer le risque de cancer du côlon.

 

Toutefois, leurs effets à long terme sont inconnus : il existe un risque d'inhibition de l'absorption de béta-carotène (ou pro-vitamine A) et de la vitamine D (en connaissant l'importance de cette vitamine dans la prévention du cancer, du diabète...) et certaines études suggèrent qu'une utilisation excessive pourrait favoriser le développement d'athérosclérose... Toutefois, ces produits ne présentent aucun intérêt pour ceux dont le taux de cholestérol est normal ou avec un repas sans cholestérol. Selon Foodwatch (l'organisation des consommateurs en Hollande),  ces substances peuvent poser un risque cardiovasculaire aux personnes dont le cholestérol est normal . Les aliments enrichis en phytostérols et phytostanols sont exclusivement destinés aux personnes qui ont des niveaux élevés de cholestérol et qui souhaitent le réduire. La consommation de ces produits est déconseillée aux femmes enceintes et allaitantes et aux enfants de moins de 5 ans, souligne le SPF Santé publique. En outre, les patients sous médication hypocholestérolémiante sont invités à ne consommer ces produits que sous contrôle médical. Depuis le 15 février 2014, les aliments à base de stérols et stanols vendus dans l’Union européenne doivent afficher sur leur emballage un avertissement selon lequel "le produit n’est pas destiné aux personnes qui n’ont pas besoin de contrôler leur taux de cholestérol".

 

Note : l'effet hypocholestérolémiant ne fonctionne pas chez tout le monde : seul 1/3 du cholestérol est apporté par l'alimentation (le reste étant fabriqué par le foie : cholestérol endogène). C'est sur ce tiers qu'agissent les phytostérols. Chez les personnes ayant une synthèse du cholestérol endogène naturellement élevée, ils n'ont aucun intérêt. On peut identifier ces personnes par un dosage sanguin du lanostérol, précurseur endogène du cholestérol.

 

 

 

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