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Phyto-oestrogènes            

 

Dernière mise à jour : 2021.11.19

 

 

Les phyto-oestrogènes représentent de substances végétales biologiquement actives et structurellement similaires à l'oestradiol, l'hormone sexuelle féminine majeure. Grâce à cette similarité structurelle, ces substances possèdent la capacité de fixation aux récepteurs oestrogéniques des différentes cellules et peuvent exercer des effets oestrogéniques ou anti-oestrogéniques.

 

Prudence : les phyto-oestrogènes sont capables de réduire la quantité d'hormone thyroïdienne disponible de sa protéine porteuse (effet goitrogène).

 

Le mode d'action des phyto-oestrogènes est encore relativement mal connu. Ces molécules pourraient soit se fixer sur les récepteurs des oestrogènes en produisant une réponse oestrogénique incomplète, soit exercer des effets pseudo-oestrogéniques. L'expression des récepteurs oestrogéniques, du type alpha ou bêta, varie fortement suivant les tissus. Ceux qui expriment préférentiellement les récepteurs de type bêta tels que l'os, sont plus sensibles aux phyto-oestrogènes que les tissus reproducteurs pourvus de récepteurs alpha.

 

Ces phyto-hormones ont un potentiel thérapeutique intéressant : elles sont de fait des cibles biologiques potentielles de l'ostéoporose, des maladies cardiovasculaires, de cancers, de la fonction cognitive, des troubles du sommeil et des bouffées de chaleur (voir : "La ménopause").

 

Prudence :  en cas de traitement anticancéreux, l'administration de certains compléments est à éviter. Voir l'information concernant les compléments à base de Soja/isoflavones/phyto-oestrogènes sur "Fondation contre le cancer".

 

Chez la souris, l'exposition aux phyto-oestrogènes in utero (ainsi qu'aux autres perturbateurs endocriniens (PE) présents dans notre environnement) perturbe le développement des foetus féminins et occasionne plus tard des troubles de fertilité et un risque accru de cancer mammaire. Le même phénomène apparaît lors d'une exposition durant les premières années de vie. Aujourd'hui aux E.U., on observe des signes de puberté (développement des seins, poils pubiens) à l'âge de 8 ans chez 15% de filles blanches et chez plus de 50% de filles d'origine africaine. Chez les garçons on observe des perturbations au niveau du comportement masculin, des testicules plus petits et des taux significativement plus faibles de testostérone.

 

Par rapport aux autres laits infantiles, certains laits à base de soja contiennent trop d'aluminium (effet neurotoxique) et de manganèse (risque de réduction du quotient intellectuel (CI)).

 

Reste à savoir comment le soja, une plante parée de toutes les vertus en Asie, peut prendre le visage d'un inquiétant cocktail hormonal. C'est en franchissant les océans que le soja a changé de recette : avec 7 trempages successifs (fermentation), les procédés traditionnellement utilisés en Asie éliminaient une grande partie des isoflavones, ce qui n'est pas le cas des procédés industriels actuels qui permettent de fabriquer le lait de soja ou le tofu que nous consommons en Occident. Ainsi un seul bol de ce fameux lait de soja peut contenir 45mg d'isoflavones, l'équivalent de la consommation journalière d'un Japonais... Qui plus est, cette légumineuse peut se cacher partout.

 

En particulier chez les enfants, l'utilisation à long terme d'œstrogènes végétaux peut augmenter leur taux sanguin d'œstrogènes de manière significative.

 

Les principaux groupes de phyto-oestrogènes sont : les isoflavones, les lignanes et les coumestanes :

 

    • les isoflavones bioactifs les plus fréquents sont la génistéine et la daïdzéine. Bien que la glycitéine soit moins courante, dans les germes de soja, elle peut représenter jusqu'à 40% des isoflavones totaux.

      • les isoflavonoïdes dans le soja p. ex. doivent être transformés par des enzymes produites par la flore intestinale, en 2 composés actifs, les isoflavones génistéine et daïdzéine. Les compléments alimentaires (mais pas les aliments à base de soja)présentent donc les isoflavonoïdes sous une forme qui permet leur absorption, même en cas d'absence de la flore intestinale idoine... : la forme aglycone comme dans les dérivés fermentés tels que le tofu, l'extrait de soja et la sauce soja.

      • des phyto-oestrogènes se trouvent dans la plupart des plantes comestibles, bien qu'en quantités minimes (fèves, lentilles, pois, trèfle rouge, persil...). Les graines de soja et leurs dérivés, les sources les plus répandues d'isoflavones, forment une exception.

 

    • les lignanes sont plus répandus dans les végétaux que les isoflavones. Ils forment les unités de base de la lignine, la substance principale de la paroi végétale. Les deux lignanes principaux sont l'entérolactone et l'entérodiole.

      • les sources majeures de lignanes sont : graines (lin, sésame...), céréales (son de seigle, d'avoine...),, légumineuses et légumes. Les grains de lin possèdent les concentrations les plus élevées.

      • chez les hommes, ils contribuent à réduire les effets indésirables et le développement d'une HBP.

      • chez les femmes, ils réduisent les inconvénients liés à la ménopause.

 

    • les coumestanes : le coumestrol est le coumestane principal pour usage humaine.

      • dans les feuilles de trèfle et les pousses de soja,

      • en particulier le maïs est riche en coumestanes et est ajouté au fourrage.

 

La grande variabilité des teneurs en phyto-oestrogènes dans les différentes plantes rendent la standardisation de dosage difficile. Qui plus est, les phyto-oestrogènes absorbés ne sont pas directement actif, car glycosylés pour la plupart ou sous forme de précurseurs. Après passage dans les voies biliaires, les bactéries intestinales hydrolysent le pont glycosidique des phyto-oestrogènes, qui peuvent alors être réabsorbés dans le tube digestif.  La biodisponibilité des phyto-oestrogènes est donc dépendant de la flore intestinale, de la prise éventuelle d'antibiotiques ou, inversement, de celle des probiotiques, de laxatifs, ou de la teneur des aliments en fibres, d'alcool, de fruits... Ces écarts de biodisponibilité après absorption expliquent les résultats parfois mitigés des travaux de recherche.

 

 

         

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