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La boulimie

 

Dernière mise à jour : 2021.11.19

 

 

La boulimie est un trouble alimentaire grave qui touche essentiellement les femmes (9 cas sur 10).

 

La boulimie consiste en un besoin incontrôlable et violent de manger, survenant brutalement, accompagné ou non de sensation de faim. Ces envies incontrôlables alternent avec des périodes de faim modérée. Une personne boulimique mange sans plaisir et ne consomme pas nécessairement des aliments appréciés. Il n'a pas faim, mais il faut qu'il mange. Cette envie irrépressible est combinée à une peur de grossir ; les boulimiques tentent de débarrasser leur corps de l'excès de calories : vomissements provoqués, emploi abusif de laxatifs et de diurétiques, exercice physique intensif, jeûnes ou restrictions alimentaires sévères...

 

Ils maintiennent ainsi un poids corporel quasi normal (parfois même un peu au-dessus de la normale), ce qui leur permet de cacher leur problème pendant des années.

 

Au contraire des anorexiques, les boulimiques sont conscients de leur problème, mais comme ils cherchent sans cesse l'approbation des autres, c'est souvent la gêne qui les empêche de chercher de l'aide avant l'âge adulte. Et comme dans le cas de l'anorexie, la boulimie est accompagnée d'autres problèmes psychologiques. La boulimie est 4 x plus fréquente que l'anorexie mentale.

 

Dans la boulimie, la nourriture n'a pas pour rôle d'apaiser la faim mais de combler un sentiment de vide intérieur, de malaise. La boulimie se rapproche de conduites addictives (alcoolisme, toxicomanie) témoignant du mal être de ces personnes. L'âge de début des conduites boulimiques se situe vers l'adolescence : environ 2% des adolescents sont menacés par la boulimie.

 

Sommaire :

 

Un phénomène de société?

 

Les causes

 

Les conséquences

 

Les différents types de boulimie

 

La boulimie chez l'enfant

 

Côté pratique

 

Contenu :

Un phénomène de société?             

 

Autrefois, les repas étaient pris en famille autour d'une table. Aujourd'hui, chaque membre de la famille vit à son rythme : petit-déjeuner pris selon l'heure de lever de chacun, le repas du midi pris au self-service, à la cantine ou au restaurant ; et le soir, c'est selon l'ordre d'arrivée à la maison et les activités extra-professionnelles, sportives ou scolaires de chacun!

 

De plus, l'apparition de la cuisine surgelée et des plats tout préparés prêts à passer au four à micro-ondes, la livraison à domicile, contribue à faire disparaître l'aspect convivial des repas.

 

Enfin, ceux-ci sont le plus souvent rythmés par les paroles de présentateur du journal télévisé et non par celles des individus en présence.

 

Ainsi, le repas a perdu une partie de sa fonction de rassembler les membres de la famille dans une atmosphère chaleureuse et conviviale.

 

On oublie d'apprécier ce que l'on mange et le plaisir d'être ensemble. La consommation de nourriture n'engendre aucune satisfaction et n'a qu'une fonction de remplissage.

 

Cette maladie n'a véritablement explosé qu'à partir des années 1980, c'est à dire parallèlement à une évolution des habitudes alimentaires au sein de notre société moderne.

 

Les causes :             

 

Les causes de la boulimie sont complexes et multiples et sont issues d’une combinaison de facteurs émotionnels, comportementaux, psychologiques et sociaux. Ces facteurs sont probablement (et paradoxalement) les mêmes que ceux de l'anorexie mentale, les deux maladies étant fréquemment liées. Un même patient peut souffrir d'une combinaison des deux maladies, ou d'une alternance d'anorexie et de boulimie.

Les personnes touchées utilisent souvent la nourriture et le contrôle sur la nourriture afin de trouver un moyen de compensation pour des émotions et des sentiments qui semblent indomptables ou insurmontables : la consommation excessive de nourriture est liée à une sensation de manque que la personne ressent avec angoisse et qu'elle traduit comme étant de nature alimentaire.

 

Les crises de boulimie (compulsions alimentaires) traduisent une immense détresse. Il existe chez les boulimiques un vide affectif remontant souvent à l'enfance. Celui-ci peut avoir plusieurs origines :

 

    • Inadéquation des relations entre la mère et son enfant

 

L'origine de la boulimie se situe dans les relations avec les parents au cours de la petite enfance. Lorsque la mère donne de la nourriture en réponse à des signaux indiquant un besoin nutritionnel, l'enfant intègre la sensation de faim comme distincte des autres besoins ou émotions (soif, colère, amour). Si au contraire la réaction de la mère s'avère inadéquate, en proposant systématiquement une réponse alimentaire à toute demande de son enfant, celui-ci ne fait plus la différence entre la faim et ses autres besoins.

 

Des habitudes alimentaires anarchiques, avec une confusion entre nourriture et amour, induisent un réflexe qui resurgit ultérieurement sous forme de crises boulimiques.

 

    • Abandon affectif de l'enfant

 

La recherche d'une cause dans l'apparition de la boulimie aboutit aussi à la notion d'abandon que la personne boulimique aurait vécu dans sa petite enfance. Il s'agit soit d'un abandon réel : placement nourricier, séparation, maladie des parents..., soit d'un abandon imaginaire : l'impression d'être mal aimé ou moins aimé que d'autres, de ne pas avoir sa place au sein du cercle familial.

 

Cette situation d'abandon, qu'elle soit objective ou subjective, provoque une réaction régressive, notamment sur le plan alimentaire : l'enfant se "console" avec des sucreries, des friandises, ...

 

Ces mécanismes mis en place dans l'enfance se reproduisent à l'adolescence ou à l'âge adulte, en fonction des événements de vie qui peuvent raviver ce sentiment d'abandon ou de rejet : départ du jeune de chez ses parents, divorce, deuil... (voir aussi : "L'obésité, l'apport psychologique").

 

 

En outre,

 

    • Le métabolisme hypothalamique des neurotransmetteurs dopamine, sérotonine et noradrénaline est intimement lié au comportement alimentaire. Chez les patients anorexiques et boulimiques, on observe souvent des valeurs anormales de ces neurotransmetteurs, liées à une composante génétique ou causées par des carences alimentaires (p. ex. vitamine B1, zinc), des neurotoxines (métaux lourds) et d'autres formes de détérioration cérébrale.

 

Des taux élevés de la sérotonine entraînent la famine, des taux faibles un excès alimentaire et l'obésité. Initialement, la sérotonine apporte un sentiment de satisfaction. Cependant, un apport de sucres simples n'augmente pas uniquement le taux de la sérotonine, il rend également plus nerveux. Afin de chasser se sentiment désagréable, la personne se prive de nourriture.

 

La dopamine est impliquée dans le système de récompense : une activité accrue de la dopamine porte atteinte à la valeur des récompenses ou rend difficile l'association du sentiment de bien-être à des choses généralement considérées comme plaisantes, telles qu'un bon repas.

 

    • Les céphalées, angoisses et dépressions font partie des symptômes observés dans l'anorexie et la boulimie.

 

Toutefois, prenons :

 

      • l'allergie : elle peut entraîner des troubles mentaux et de comportement (cfr. TDAH). L'allergie pourrait donc être le facteur sous-jacente d'une dépendance alimentaire dont l'abstinence provoque des symptômes tels que céphalées, angoisse et dépression.

 

      • l'hypoglycémie : manger trop (en particulier des glucides raffinés) ou insuffisamment, les deux peuvent causer un état d'hypoglycémie. L'hypoglycémie, comme l'allergie, entraîne les mêmes symptômes : angoisse, dépression, troubles de comportement. Elle pourrait donc être une cause sous-jacente de nombreuses maladies psychiatriques et dépendances.

 

 

Ces 3 phénomènes se présentent souvent simultanément. La levure Candida albicans se nourrit avec des sucres et se porte donc bien en présence de la drogue sucre. Dans le traitement d'une infection au Candida albicans, il s'avère utile de traiter les éventuelles allergies et l'hypoglycémie.

 

Les conséquences :             

 

Signes physiques :

 

    • une fatigue physique inexpliquée due à une fuite du potassium entraînée par les vomissements répétés

    • des douleurs gastriques et oesophagiennes dues aux vomissements

    • une inflammation ou une perforation de l'oesophage due aux vomissements

    • un gonflement du visage et des glandes parotides (salivaires)

    • des oedèmes au niveau des membres inférieurs

    • des signes de dénutrition : peau sèche, ongles cassants, altérations des dents et des gencives

    • dans les cas rares, une déchirure de l'estomac qui peut survenir lors de la crise boulimique

 

 

Symptômes et conséquences psychologiques :

 

    • une souffrance et un mal de vivre immense car le boulimique a conscience du caractère pathologique de son comportement alimentaire

    • la perte de l'estime de soi, un sentiment profond de dévalorisation que le boulimique éprouve à l'égard de soi : dévalorisation tant sur le plan physique (la personne se trouve laide) que sur le plan intellectuel (elle se trouve bête)

    • un désespoir, un sentiment de solitude

    • un sentiment de honte, de culpabilité et de dégoût profond pouvant conduire à une dépression

    • de fréquentes sautes d'humeur

    • un comportement sexuel quelque peu anarchique voire "boulimique"

    • une débâcle sentimentale, une impossibilité de nouer des relations affectives stables

    • une incapacité de se fixer sur le plan professionnel d'une façon stable

    • un retrait ou un isolement des activités extra-professionnelles

    • un isolement social et un repli sur soi : ne pouvant se lever au milieu du repas pour aller vomir, il est difficile pour la personne boulimique d'accepter une invitation au restaurant ou un dîner chez des amis

    • une perturbation de l'image corporelle : le corps est assimilé à un récipient qu'il faut remplir, gaver lors des crises, puis vider par les vomissements provoqués

    • des préoccupations concernant le corps, la minceur et l'apparence sont omniprésentes et obsédantes

 

Les différents types de boulimie :             

 

La forme classique au poids quasi normal :

 

    • dans la forme classique, la boulimie est suivie de vomissements : l'ingestion rapide et massive de nourriture engendre une sensation de culpabilité que la personne boulimique tente d'éliminer en vomissant.

 

La forme mixte anorexie - boulimie :

 

    • la boulimie rejoint l'évolution de certaines anorexies. En effet, malgré la reprise de l'alimentation, l'anorexique s'installe dans un contrôle permanent de son poids, s'autorisant à manger mais vomissant de façon plus au moins régulière.

 

La forme obèse :

 

    • la boulimie avec obésité survient chez les personnes qui ont des crises boulimiques mais qui ne vomissent pas. L'évolution prend alors un caractère cyclique : période de jeûne avec amaigrissement et poids normal pendant plusieurs mois ou années, suivie de périodes boulimiques s'accompagnant d'une prise de poids parfois massive.

 

Note :

      • ne pas confondre boulimie et fringale passagère : certes, une fringale ne coïncide pas obligatoirement à une sensation de faim mais les aliments sont choisis, d'où une connotation de plaisir. Si elles sont peu fréquentes et apportent du réconfort après une journée stressante, pourquoi pas? Par contre, si un besoin incontrôlable de grignoter se fait sentir à la moindre contrariété, il ne s'agit certes pas de boulimie ; mais cette activité compensatoire peut masquer une souffrance et donc nécessiter un suivi psychologique afin d'en comprendre la cause.

      • ne pas confondre boulimie et polyphagie : la polyphagie correspond à une faim insatiable, à un besoin exagéré de manger, dû à une augmentation physiologique de l'appétit, déterminée par une déperdition calorique anormalement importante : travail musculaire intense et prolongé, diabète sucré, ...

 

La boulimie chez l'enfant :             

 

    • Chez l'enfant, la boulimie ne se caractérise pas par la consommation en un temps court d'une grande quantité de nourriture mais par un grignotage incessant : l'enfant ingère des aliments par petites quantités répétées sur un temps assez long.

 

    • Cette conduite est un moyen de lutter contre l'ennui, de meubler la solitude : l'enfant comble un vide affectif par de la nourriture.

 

    • Un enfant boulimique est un enfant qui se trouve dans un défaut de relation avec son entourage. Il s'agit d'enfants laissés trop longtemps livrés à eux-mêmes avant qu'ils soient mûrs pour cela ; le retour tardif des parents à domicile implique que l'enfant est seul et qu'il se trouve dans une attente : attente qu'il va combler en regardant la télévision et en grignotant.

 

    • Afin de prévenir ce comportement, il est donc important de proposer à l'enfant des activités diverses et de lui offrir suffisamment de moments d'échanges et de paroles. La conversation évite la gloutonnerie!

 

Côté pratique :             

 

Bien que la boulimie soit un trouble alimentaire, elle est aussi une maladie de la parole.

 

En effet, elle renvoie à un trouble de la communication ou à une absence de communication : les boulimiques ne peuvent exprimer leur mal être et leur solitude que par des crises boulimiques. Ces personnes ont souvent conscience du caractère pathologique de leur comportement alimentaire et souffrent de difficultés à en parler.

 

Ce malaise les conduit le plus souvent à faire appel à un médecin afin d'être aidées. Cette demande de soins est malheureusement différée : elle survient de nombreuses années après l'apparition des symptômes!

 

Toutefois, cette démarche pour se faire aider est déjà un premier pas vers la guérison : elle permet de rompre l'enfermement et l'absence de mise en mots.

 

Savoir que c'est une maladie, déculpabilise. Bien qu'il soit important de comprendre les causes de la boulimie, la personne a plutôt besoin d'avoir concrètement les moyens de s'en sortir. Des groupes de paroles (Outremangeurs Anonymes) pour se libérer de la dépendance à la nourriture (par analogie avec les AA) aident à exprimer et à partager ses problèmes de nourriture.

 

Pour vaincre la boulimie, un suivi médical et psychologique est indispensable! Mais la seule psychothérapie en suffit pas : il faut aussi travailler sur le comportement alimentaire et instaurer une rééducation de l'alimentation par l'établissement d'un régime équilibré qualitativement et quantitativement. Ainsi, des conseils diététiques ou nutritionnels sont souhaitables pour réamorcer une alimentation moins anarchique!

 

 

 

 

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