Zoëlho, vers un mode de vie conscient.
Dernière mise à jour : 2024-08-20
Symbole : K (cation)
Le Potassium, "le minéral oublié"
Le potassium, avec le sodium, est l'électrolyte le plus important. Les deux sont absolument indispensables pour le maintien de la pression osmotique et du tonus du système musculaire entier, y compris les petites fibres musculaires situées dans la paroi vasculaire.
L'organisme contient 2 x PLUS de potassium que de sodium.
Le rôle de chacun est essentiel pour l'organisme : pour un bon fonctionnement, l'organisme a besoin de peu de sodium et de beaucoup de potassium (rapport 1/5). En général, chez beaucoup de personnes, ce rapport est inversé (4/1) et le corps déséquilibré (fatigue, risque accru d'IM, de résistance à l'insuline et de calculs aux reins : ensemble, le potassium et le sel règle la pression sanguine, le bilan hydrique et la transmission nerveuse). La digestion (excessive) de sucres nécessite beaucoup de potassium, une vie fort stressée aussi.
Le potassium, un métal alcalin, est le cation le plus important du milieu intracellulaire : il possède les mêmes caractéristiques dans la cellule que le sodium hors de la cellule (sang, lymphe) : chacun dans son milieu contribue à la gestion de la teneur en eau et de son pH.
L'organisme est bien programmé pour maintenir les taux de sodium : lorsque les apports de sodium sont limités, 95% de celui-ci est récupéré par les reins.
A l'inverse, l'organisme n'a pas de système d'épargne potassique : après ingestion, le potassium est absorbé puis filtré par les reins et éliminé par les urines... Une hypokaliémie peut survenir en cas de diarrhée, de vomissements, avec des diurétiques...). Une hyperkaliémie peut survenir en cas d'insuffisance rénale ou de lésions très étendues (brûlures...).
Tôt ou tard, un déséquilibre physiologique entre ces deux électrolytes doit provoquer des troubles et, à terme, même des maladies.
La régulation du métabolisme potassique
Le potassium est très répandu dans la nature puisqu'il est un élément essentiel pour la croissance des végétaux (à l'inverse du sodium, ennemi des plantes).
Le potassium est particulièrement présent dans :
les fruits (banane : 400mg, pastèque/melon : 315mg, pamplemousse : 460mg, kiwi : 252mg, avocat, ...) et légumes (une portion pommes de terre douces rouges : 1600mg, épinards : 840mg/portion, champignons : 550mg, lentilles, endives : 184mg/100g...)
les amandes, les noix...
la viande animale et la peau des poissons.
La consommation d'aliments frais, et non transformés ne peut jamais apporter un excès de sodium (une alimentation normale est pauvre en sel) ni de potassium (éliminé par le rein en bonne santé). Toutefois, il faut penser à évoquer une source alimentaire tel que le pastèque chez les personnes sensibles à une modification ou à l’absorption de potassium, comme par exemple les patients atteints d’affections rénales chroniques : risque d'hyperkaliémie sévère!
Suite à des changements au niveau des modes de préparations et des habitudes alimentaires, l'apport du sodium est cependant 2 à 4 x plus élevé que celui du potassium.
L'excès de sel ajouté dans l'alimentation, la mode du prêt à manger et la consommation insuffisante de fruits et légumes frais, entraîne à terme une carence en potassium.
"Potassium" vient de potasse qui vient de "pot ash" en anglais : le pot de cendre. On retrouve le potassium dans les cendres du bois sous la forme de carbonate de potassium (40%), un excellent fertilisant pour les sols.
Le potassium contribue au fonctionnement normal du système nerveux . Avec le sodium, le potassium participe dans la fonction de la pompe Na/K, un système de type antiport qui fait sortir 3 ions sodium (+ eau) hors de la cellule contre 2 ions potassium vers le milieu intracellulaire. De cette façon, le sodium, entré dans la cellule par symport avec un nutriment (oxygène, glucose, acide aminé, minéraux, vitamines) comme une sorte de "taxi", est extrait à nouveau de la cellule (voir : "Le mode d'action de la membrane cellulaire"). Le potassium est donc indispensable pour que les cellules puissent utiliser le glucose.
Lorsque le sodium (sel) est consommé en excès :
le sodium n'est plus expulsé hors de la cellule parce que le potassium, sa monnaie d'échange cellulaire, est déficitaire,
la pompe Na/K fait défaut.
Le potassium est indispensable à la formation de l'acide gastrique :
de la cellule vers l'estomac
antiport K+/H+ : K+ de l'estomac ---> la cellule et le H+ de la cellule ---> l'estomac H+
symport de K+/Cl- de la cellule ---> l'estomac ---> + H+ pour former ---> HCl
(voir : "Le mode d'action de la membrane cellulaire")
Le potassium joue un rôle déterminant dans la repolarisation cellulaire et régule l'état de polarisation des tissus excitables, comme les muscles des organes :
Le potassium exerce ainsi une influence stimulante sur la musculature entière et régule donc également la pression sanguine . La contribution de tous ces groupes de muscles est en effet dirigée par le potassium.
Limiter simplement l'apport de sodium diminue la pression artérielle, en particulier chez la personne obèse et âgée. En outre, un apport concomitant accru de potassium diminue également la tension artérielle et rend la diminution de l'apport sodique plus efficace, puisque le potassium présente la propriété d'augmenter l'excrétion du sodium en exerçant une influence vasoactive au niveau des vaisseaux .
Le potassium exerce un effet direct sur la calcification des artères : le manque de potassium favorisait l'expression de gènes caractéristiques de cellules osseuses et réduisait l'expression de gènes typiques des cellules musculaires lisses des vaisseaux sanguins : les cellules musculaires des vaisseaux avaient tendance à ressembler à des cellules osseuses si elles n'avaient pas assez de potassium : le milieu faible en potassium élevait le niveau de calcium des cellules musculaires des vaisseaux, favorisant ainsi le développement d'artères calcifiées et dures .
Le potassium et le sodium sont d'une importance cruciale dans la communication intracellulaire : grâce aux échanges des deux ions de part et d'autre de la membrane cellulaire à travers des canaux spécifiques, les cellules sont capables de développer un signal bio-électrique : ainsi les cellules nerveuses peuvent communiquer (permettre le transfert des signaux nerveux), contracter les fibres musculaires (p. ex. réguler le battement du coeur) et peuvent provoquer la sécrétion de substances endogènes à partir des glandes (p. ex. favoriser la sécrétion d'insuline par le pancréas).
L'insuline favorise l'absorption rapide du potassium alimentaire dans les cellules musculaires. Cet apport de potassium par l'alimentation/suppléments n'influence donc que faiblement la kaliémie (= concentration potassique extracellulaire), suite à la sécrétion postprandiale accrue d'insuline. Toutefois, en cas de résistance à l'insuline (et chez la personne âgée), une élévation de la kaliémie peut survenir.
Un excès de sodium entraîne une acidose du milieu intracellulaire, un excès de potassium une alcalose... : en faisant entrer un ion de sodium, la pompe Na/H expulse un proton. Son fonctionnement dépend directement, d'un point de vue énergétique, de celui de la pompe Na/K. Si la pompe Na/K marche au ralenti, l'échange Na/H est moins efficace. Lorsque ce dérèglement touche un grand nombre de cellules, il provoque une acidose (diminution du pH des tissus). Voir aussi : "La gestion acido-basique ".
Note :
Une déficience concomitante en potassium (hypokaliémie) et magnésium (hypomagnésémie) et en calcium (hypocalcémie) est fréquemment observée. Dans ce cas, la correction préalable de la déficience en magnésium est nécessaire pour obtenir une correction des autres déficiences, peut-être parce que le magnésium est nécessaire au fonctionnement de la pompe Na/K, à l'origine de la polarisation cellulaire.
Le potassium est le minéral alcalinisant le plus important de l'organisme. En cas d'excès sodique (entraînant une acidose métabolique) et lorsque le potassium fait défaut, le corps, pour rétablir l'équilibre acido-basique, est donc obligé de faire appel à un autre cation alcalinisant, le calcium, qu'il va puiser dans ses réserves, le squelette (ostéoporose).
Le sodium (en excès) est donc un voleur de calcium. En contrepartie, les os sont plus solides grâce à un supplément de potassium.
Les symptômes éventuels en cas d'un déficit simple en potassium : fatigue, faiblesse musculaire, crampes musculaires, douleurs abdominales, diarrhée... Suivant plusieurs études épidémiologiques, il existerait un lien entre une alimentation riche en potassium et une diminution du risque d'hypertension (HT), d'accidents cérébrovasculaires (ACV) et de calculs rénaux. D'après une étude, il résulte que la consommation d’1 gramme supplémentaire de potassium par jour est associée à une diminution de 11 % du risque d’AVC ischémique, qui est la forme d’AVC la plus fréquente . Selon une autre étude, une augmentation de la consommation de fruits et légumes à chair blanche (et souvent riches en potassium) est associée à une réduction du risque d’AVC : toute augmentation de 25 g de la consommation quotidienne est associée à une réduction de 9 % du risque d’AVC .
Les causes éventuelles d'un déficit plus prononcé en potassium : certains antihypertenseurs, diurétiques et laxatifs (thé amaigrissant...), traitement anticonceptionnel (pilule), insuffisance surrénale (avec une production excessive d'aldostérone), troubles rénaux, vomissements fréquents, perturbation du système immunitaire, consommation de produits à base de réglisse, carence en magnésium, stress, efforts sportifs intensifs, personnes âgées... pouvant entraîner une faiblesse musculaire, picotements aux niveau des extrémités, parfois une tension artérielle inférieure à la normale, troubles du rythme cardiaque et une acidose métabolique.
Le Cortisol, l'hormone de stress, régule le métabolisme du potassium (ainsi que celui du sodium). Chaque effort physique intense entraîne l'excrétion potassique des cellules vers la circulation sanguine et l'absorption simultanée de sodium et d'eau par les cellules (via une sorte de pompe Na/K inversée).
Chaque charge importante pour l'organisme stimule la production du cortisol qui favorise la libération de glucose des réserves protéiques. L'absorption cellulaire du glucose se déroule par un système de transport actif de type symport avec le sodium, associé à une extraction concomitante de type antiport du sodium cellulaire vers la circulation sanguine en échange avec le potassium.
Lors d'une charge intense (efforts physiques, intervention chirurgicale, maladie...), le potassium est continuellement extrait des cellules vers la circulation sanguine afin de maintenir les prestations musculaires, fortement dépendantes des taux potassiques.
cependant, le potassium sera inévitablement éliminé (il n'existe pas de système de récupération potassique!) et perdu par les urines
les réserves du potassium seront épuisées en cas d'efforts intenses prolongés
la libération du potassium dans la circulation sanguine stimulera à son tour l'absorption de sodium (et d'eau) de la circulation sanguine vers les cellules (pompe Na/K).
Chaque effort physique intense est donc accompagné d'une perte de potassium, de sodium (transpiration!) et d'eau : une compensation s'avère nécessaire, pas seulement d'eau mais également de potassium et de sodium. Administrer uniquement de l'eau va simplement diluer les taux déjà faibles du potassium et du sodium.
Quand les taux de potassium baissent, la force musculaire, le péristaltisme intestinal (pouvant entraîner une paralysie intestinale et un ventre ballonné), la tension artérielle et la fonction de pompe cardiaque s'affaiblissent, avec un risque d'arrêt cardiaque dans les cas extrêmes... (d'où l'utilisation par les sportifs de boissons contenant du potassium...). Une régression des taux potassiques peut être dangereuse étant donné qu'une faible diminution peut déjà induire une chute de la tension sanguine et une détérioration des fonctions cardiaques.
Une perte de sodium provoque des symptômes de dessèchement (et donc aussi la manifestation de crampes musculaires...).
En général, les taux de sodium diminuent simultanément avec les taux de potassium et vice versa, pouvant provoquer des troubles cardiaques et circulatoires (parfois avec issue fatale).
Puisque le cortisol nécessite la présence du cholestérol pour sa synthèse, une diminution des taux de cholestérol peut induire une perturbation de la gestion du métabolisme électrolytique.
Note :
Hypokaliémie : < 3.3 mmol/l de sang
Hyperkaliémie : > 4.9 mmol/l de sang
Chez le patient présentant :
une insuffisance rénale chronique : des doses élevées sont à éviter : risque accru d'hyperkaliémie (avec des troubles cardiaques et neuromusculaires)
une obstruction et ulcération gastro-intestinale
un acidité gastrique trop élevée
une déshydratation aiguë
un diabète : risque accru d'hyperkaliémie
la maladie d'Addison (insuffisance chronique de la glande surrénale)
Grossesse/Allaitement :
aucune donnée n'est disponible ; son utilisation doit être évitée
Interactions potentielles avec :
des IECA : risque accru d'hyperkaliémie
des corticostéroïdes : excrétion majorée de potassium
de la ciclosporine : risque accru d'hyperkaliémie
des laxatifs : leur utilisation chronique réduit l'absorption de potassium
des diurétiques de l'anse : risque accru d'hyperkaliémie
des diurétiques d'épargne potassique (spironolactone, canrénol) : risque accru d'hyperkaliémie
des AINS : risque accru d'hyperkaliémie
....
Eventuels effets indésirables :
lorsque le potassium est pris à jeun : nausées, vomissements, diarrhée, crampes abdominales
les préparations à libération prolongée peuvent provoquer des ulcères gastro-intestinaux
lorsque la fonction rénale est normale, l'hyperkaliémie se manifeste rarement après une administration orale, même répétée
Maladies de carence :
décompensation cardiaque
signes de paralysie
hypoglycémie
K - Potassium :
Age |
AJR (mg) |
|
|
|
|
0 - 5 mois |
39 - 78* |
|
6 - 11 mois |
39 - 78* |
|
1 - 3 ans |
800 - 1000 |
|
4 - 6 ans |
1100 - 1400 |
|
7 - 10 ans |
1600 - 2000 |
|
11 - 14 ans |
2000 - 3100 |
|
15 - 18 ans H |
2500 - 5000 |
|
F |
2500 - 5000 |
|
Adulte H |
3000 - 4000 |
|
F |
3000 - 4000 |
|
+ 60 ans H |
3000 - 4000 |
|
F |
3000 - 4000 |
|
Grossesse |
3000 - 4000 |
|
Allaitement |
3000 - 4000 |
|
Autres : |
- |
|
|
|
|
AJR : Apports Journaliers Recommandés (Source : Recommandations nutritionnelles pour la Belgique - Conseil supérieur de la santé)
* : par kg de poids corporel
Dose moyenne journalière dans les suppléments alimentaires : 500 - 3000mg.
Dose toxique journalière : varie selon l'état de santé.
Groupes-cibles : en cas de diarrhée, de traitement par diurétiques, consommation excessive de sel raffiné, café, thé, cacao, sucres...
aliments : manger 3 bananes chaque jour (une au petit-déjeuner, une au dîner et une au souper) apporte suffisamment de potassium (3 x 500mg) pour réduire de 21% le risque d'ACV .
suppléments : le potassium dans les végétaux est lié au bicarbonate (et non pas au chlorure!) et peut être utilisé comme sel ordinaire. Des faibles carences en potassium ne seront pas traitées avec des suppléments mais avec des conseils tels que limiter la consommation sodique, augmenter la consommation des fruits et légumes frais et éviter les prêts à manger. En cas de déficience potassique prononcée, la prise de gélules de potassium sous forme de carbonate (250mg, 2 x par jour) est indiquée. Chez la personne en bonne santé, un apport en potassium supérieur à l'apport nutritionnel conseillé n'est pas dangereux parce que le potassium en excès est simplement éliminé par les urines. Toujours administrer avec un liquide!
sans magnésium, les cellules ne peuvent pas retenir le potassium : le Mg joue en effet un rôle crucial dans l'équilibre ionique au niveau de la membrane cellulaire. Sa présence est indispensable pour le bon fonctionnement de la pompe Na/K car il permet son approvisionnement énergétique (fixation de l'ATP à l'enzyme ATP-ase).
donc administrer toujours l'association K + Mg!
---> voir aussi : "Energie et systèmes de transport de substrats".
administrer des doses élevées de Mg entraîne une élimination rénale forcée de potassium. : des suppléments de magnésium associé à du potassium (Mg + K) sont donc à préférer. Les deux minéraux se trouvent également en quantités dans : fruits secs, farine de soja, son de froment, légumes crus, noix, bananes, abricots, citrouille, pommes de terre douces...
attention danger : demander conseil à un médecin (risque d'hyperkaliémie) en cas de :
insuffisance rénale (personne âgée, diabète...)
traitement par diurétiques à épargne potassique, par IECA, par digitaliques
particulièrement en cas de :
l'utilisation de plantes riches en potassium : Prêle des champs, Pissenlit, Alfalfa, Ortie piquante...
l'utilisation excessive de substituts de sel riche en potassium ou d'aliments riches en potassium : lentilles, fruits secs, vin... ; certains légumes tels que épinards, tomates, carottes, brocoli, pommes de terre, champignons...) ou certains fruits (bananes, kiwis, mangues...)
insuffisance cardiaque
diabète
grossesse et allaitement
...
des ennemies du potassium et donc à éviter :
alcool, café, thé, laxatifs, sel, sucre, stress...
viande de porc, alimentation raffinée, agrumes, tomates, vinaigre, rhubarbe, crème fraîche...
des activateurs naturels des canaux potassiques et donc également des pompes Na/K :
les flavonoïdes tels que présents dans l'Aubépine, l'Olivier, la Marron d'Inde...
les saponines contenues dans les plantes telles que le Soja, le Lierre, le Bouillon blanc...
ZOELHO (c) 2006 - 2024, Paul Van Herzele PharmD Dernière version : 12-nov.-24
Avertissement :
Le lecteur gardera en permanence à l'esprit que les propriétés curatives décrites ne remplacent en aucun cas l'avis médical toujours indispensable dans l'établissement d'un diagnostic et dans l'appréciation de la gravité de la pathologie. Par contre, nous stimulons l'utilisateur à prendre lui-même des décisions relatives à sa santé, basées sur sa propre recherche, toujours en dialogue avec un professionnel de santé.
En tout état de cause, l'utilisation de ce programme s'effectue sous les seuls contrôles, directions, risques et responsabilités de l'utilisateur.