Zoëlho, vers un mode de vie conscient.

La restriction calorique (le jeûne)

 

Dernière mise à jour : 2023-03-27

 

 

La décision de jeûner est le propre de l'homme. Pourtant le jeûne est un événement très fréquent dans le monde animal, mais comme il n'est pas volontaire, on lui donne d'autres dénominations comme "hibernation". Des animaux nous montrent que le jeûne est pour eux une attitude correspondant à un besoin physiologique, attitude qu'ils adoptent par instinct.

 

L'Homme n'agit pas par instinct, mais vit dans un consensus social où l'alimentation a une part primordiale. Mais un excès quotidien de nourriture se transforme en déchets : notre organisme est plus sollicité pour éliminer ses déchets que pour gérer une physiologie de santé.

 

Dans la lutte contre le vieillissement (= l'affaiblissement lent de l'organisme par accumulation de détériorations moléculaires et cellulaires), il a été prouvé incontestablement l'importance d'une alimentation hypocalorique mais équilibrée.

 

Des études chez l'animal ont montré qu'un régime adapté n'allonge pas seulement leur durée de vie mais maintient également leur état de santé & .

 

D'autre part, une des grandes causes de carence en micro-nutriments reste la restriction calorique. Celle-ci se trouve non seulement imposée par la mode-minceur mais surtout par la diminution dramatique de notre activité physique qui nous oblige à restreindre les calories (30% de moins en un siècle) et donc nos apports en micro-nutriments.

 

Toutes les calories ne sont pas les mêmes, leur source est plus importante : dans le métabolisme des hydrates de carbones, les hormones insuline et leptine sont impliquées, dans le métabolisme des graisses et protéines, l'insuline n'est pas si importante. Même les hydrates de carbone entre eux diffèrent : bien que le fructose et le glucose soient isocaloriques, ils ne sont pas isométaboliques! Si nous prenons du poids, c'est parce que nous ne mangeons pas la bonne source de calories!

 

Paradoxalement, c'est précisément dans une société d'abondance que le modèle esthétique prôné est celui du manque et de la privation. C'est à la base de ce paradoxe qu'il faut tenter de comprendre les origines historiques de ce phénomène...

 

Mais, il y a aussi un mais : des graisses (comme triglycérides), ainsi que des hydrates de carbone et des protéines sont stockés dans des adipocytes (des cellules adipeuses). Lorsqu'on maigrit, le contenu de ces cellules est versé dans la circulation sanguine (mais la cellule vide se maintient). Toutefois, les adipocytes contiennent également des faibles concentrations de substances lipophiles (telles que des POP (Persistent Organic Pollutants ou Polluants Organiques Persistants tels que les dioxines), PCBs, BPA (perturbateurs endocriniens)... Ces polluants seront versés également dans la circulation sanguine (en y doublant parfois les taux habituels) avec risque de se disperser dans l'organisme, de se fixer dans le foie ou le cerveau, ou simplement de s'accumuler dans les adipocytes restantes.

Sommaire :

Les origines historiques d'une restriction calorique

 

Le mode d'action

 

Les effets d'une restriction calorique

 

Des états de carence en glucose

 

Le jeûne

 

Le jeûne volontaire vs la dénutrition maladive

 

Côté pratique

Contenu :

           

Les origines historiques d'une restriction calorique :

 

Doté naturellement de 2x plus de masse grasse que les hommes à partir de l'adolescence, le corps des femmes se développe en vue de la reproduction (un régime trop drastique peut provoquer chez elles un arrêt de règles, entravant le cycle de reproduction). La quête d'un corps mince vient ainsi à l'encontre de cette image du corps de la femme voué à la reproduction de l'espèce.

 

1. Le régime Paléolitique (ou préhistorique : avec l'apparition de l'homme, il y a 3 à 5 million d'années) était basé sur la consommation de végétaux (plus d'un kilo par jour de légumes, fruits, baies, feuilles, fleurs, champignons, oléagineux, tubercules sauf pomme de terre) avec peu de viande, poisson, mollusques et insectes. La nourriture était rare. On partait tôt le matin à la chasse, faisant place à de longues heures de jeûne nocturne.

 

Qui plus est, depuis l’origine des temps, l’homme a évolué pour alterner périodes de famine et d’abondance. Nous sommes faits pour stocker de la nourriture en cas de surplus, et vivre sur nos réserves quand arrive la pénurie.

 

(en grignotant continuellement, au lieu de les consommer régulièrement et de les renouveler, ces graisses stagnent, durcissent et rancissent. Des dépôts de graisses dénaturées garnissent les artères, atrophient les muscles, ralentissent le métabolisme et préparent des accidents vasculaires, des maladies nerveuses et le cancer...).

 

2. Le jeûne est une des traditions les plus répandues et les plus curatives dans l'histoire de l'Homme :

 

Hippocrate (460-370 av JC) : "To eat when you are sick, is to feed your illness"

Plutarque (45-120 ap JC) : "Instead of using medicine, better fast today"

Paracelcus (1493-1541) : "Fasten is the greatest remedy : the physician within"

Benjamin Franklin (1706-1790) : "The best of all medicines is resting en fasting"

...

 

3. Jusqu'à la Renaissance, le gras était positivement connoté : être gros (= contenir en soi un stock nécessaire à sa survie) était alors le signe d'un privilège social. A partir du 20ème siècle par contre, grâce à l'industrialisation et le progrès technologique, le problème du manque a disparu pour laisser la place à la surconsommation. Et lorsque la nourriture est accessible à tous, il n'y a plus de sens à se distinguer par son embonpoint. C'est désormais la minceur qui prône, afin de se démarquer du corps gras devenu "vulgaire". Etre gros, c'est se "laisser aller", se "négliger". La minceur devient le symbole de l'élégance, de contrôle, de dynamisme... La femme devient un sujet actif, plus producteur que reproducteur.

 

La pression exercée sur les hommes est nettement moins forte : beaucoup de dérogations excusent à l'homme ses écarts alimentaires.

 

4. Au-delà de la privation, il y a le jeûne pur et simple. Se priver purifie et élève. La plupart des cultures semblent partager cette représentation selon laquelle le jeûne extrait en somme le jeûner de la contingence en l'installant au-dessus de l'humaine condition. Que se soit dans l'Islam, le judaïsme et même le catholicisme, la privation volontaire de nourriture s'accompagne d'actions positives, telles que le partage, l'aide aux moins bien lotis... Toutefois, la restriction calorique allait de pair avec une période de repos et de réflexion. alors que nous restreignons notre consommation de calories tout en nous jetant dans le travail, le sport et la famille ... Cela ne fonctionne pas car cela crée un stress pour lequel il faut de l'énergie.

 

5. Il y a aussi les prohibitions des religions monothéistes : les suivre, c'est marquer son obéissance à la parole de Dieu. Actuellement moins connu que le Ramadan, le Carême chez les chrétiens, est une période de 6 semaines et demie de jeûne, qui s'achève le dimanche de Pâques. La différence avec le Ramadan est que le jeûne dure toute la période du Carême, sauf les dimanches, alors que le Ramadan est paradoxalement une période de forte augmentation de la consommation alimentaire, due aux fêtes rituelles qui ont lieu chaque soir après le coucher du soleil.

 

Pourquoi le Carême dure-t-il six semaines et demie, soit 46 jours ? Parce que, pour se préparer à Pâques, fête de la résurrection de Jésus, les chrétiens commémorent les 40 jours que Jésus passa au désert, sans boire ni manger (y compris la nuit). Or, les dimanches du Carême ne sont pas jeûnés. On retire donc 6 dimanches de cette période de 46 jours et on obtient 40 jours...

 

Le Ramadan est un mois de recueillement, instauré pour commémorer le mois pendant lequel la révélation du Coran a commencé. Il correspond au 9e mois du calendrier lunaire musulman (12 mois de 29 ou 30 jours). Le mois de ramadan débute dès l’apparition du premier croissant lunaire de la nouvelle lune et se termine dès l’avènement du premier croissant du mois suivant. Il se termine par la fête de l’aid el fitr. Le début du mois de ramadan recule chaque année de 11 jours, car le calendrier lunaire compte 11 à 12 jours de moins que le calendrier solaire. Il passe donc d’une saison à l’autre. En été, les journées de jeûne sont plus longues, tandis que les fortes chaleurs majorent le risque de déshydratation. En effet, pendant le ramadan, tout musulman pubère s’abstient de manger, de boire et d’avoir des relations sexuelles, du lever au coucher du soleil.

 

6. C'est au XIXe siècle que des médecins, aux Etats-Unis, se sont penchés pour la première fois sur les vertus thérapeutiques du jeûne, hors de tout contexte religieux.

 

7. Cependant, le jeûne a été petit à petit délaissé pour devenir dans la médecine moderne une pratique douteuse exercée par des illuminés ou des charlatans. Il fallait se tourner vers des scientifiques en URSS : une pénurie de moyens (le système de santé y est gratuit) et de compétences obligeaient de chercher des solutions plus efficaces et moins chères.

 

8. Avec la Perestroïka, c'est la fin du système de soins gratuits. Les cures deviennent payantes, les hôpitaux se doivent d'être rentables, il faut vendre des médicaments.

 

9. Toutefois, face aux réticences de la communauté médicale, le changement viendra par la base, lorsque les patients réclameront massivement de bénéficier des plus récentes avancées de la médecine, surtout lorsque celles-ci sont naturelles.

 

10. La graisse, c'est l'excès de nourriture stocké, une réserve en cas de pénurie ultérieure. Comme de l'argent placé à long terme sur un compte ou dans un coffre bancaire. Bloqué.

 

Pour un usage immédiat ou à court terme, la nourriture est stockée comme réserve de glycogène. Comme de l'argent sur un compte à vue. En cas de besoin d'argent, il suffit de le retirer du mur... Jusqu'il soit épuisé. Si vous avez faim, il suffit de faire appel à vos réserves de glycogène. Jusqu'elles soient épuisées.

 

C'est alors que le sentiment de faim apparaît. Vous voulez manger, malgré la réserve de graisse.

 

Comment toucher le plus facilement à cette réserve de graisse?

 

Par le jeûne!

 

 

           

Le mode d'action :

 

Les cellules utilisent le glucose alimentaire pour produire de l'ATP :

 

Aliments

 

---> hydrates de carbone

 

---> glycolyse ---> cycle de l'acide citrique ---> chaîne respiratoire --->  transfert d'électrons (phosphorylation oxydative) ---> ATP.

 

Ou d'une façon simplifiée :

 

Glucose  + O2  (poumons) ---> AcCoA ---> ATP + CO2 (---> poumons)  +  H2O

 

---> graisses

 

---> hydrolyse  --->  acides gras  ---> acide gras-CoA  

 

(hydrolyse d'un groupement acyle (C2.. - C3) --->  groupe acétyle (C2))

 

ensuite selon la route énergétique (voir : "Métabolisme lipidique") :

 

Acide gras-CoA  

 

---> navette moléculaire de la carnitine ---> mitochondries  ---> béta-oxydation  --->  acétyl-CoA (C2)

 

Acétyl-CoA  

 

--->  malonyl-CoA  (+ biotine)  --->  acide gras-CoA  ---> acides gras

 

                    --->  citrates  --->  cycle de l'acide citrique (Krebs)  ---> énergie (ATP)

 

                    --->  acétoacétyl-CoA  --->  cholestérol  ---> synthèse stéroïdienne, sels biliaires, vitamine D, CoQ10

 

                                         --->  corps cétoniques (jeûner, diabète)

 

Ou u d'une façon simplifiée :

 

Acides gras  + O2  (poumons) ---> AcCoA ---> ATP + CO2 (---> poumons)  +  H2O

 

La loi de conservation de la masse joue également ici : la masse est convertie en  CO2 (---> expirer)  +  H2O (urine, transpiration, et par l'expiration) : quand on perd 10 kilo de masse adipeuse, 8.4 kilo est expiré via les poumons comme CO2 en 1.6 kilo comme eau. La plus grande partie du poids perdu est donc expiré.

 

 

Le transfert des électrons dans les mitochondries d'un composant à l'autre termine par l'acceptation des électrons par l'oxygène ; l'expulsion des ions H+ (protons) entraîne un flux d'ions dans le complexe enzymatique de l'ATP synthase entraînant la synthèse d'ATP à partir d'ADP.

 

Lors de ce processus, des radicaux libres réactifs sont produits. Ils peuvent détériorer les cellules, accélérer le processus de vieillissement (voir aussi "Cycle cellulaire") et ils sont impliqués dans le développement de maladies dégénératives comme le cancer.

 

 

En cas de restriction calorique (intermittente/temporaire avec 500-800kcal/jour) :

 

    • le flux de glucose, qui est assimilé par la cellule, diminue et la production d'ATP est réduite proportionnellement.

 

      • entraînant une diminution de la production de radicaux libres et donc aussi une moindre détérioration.

      • suite à la diminution des taux sanguins glucosiques : risque plus faible de développer le diabète et chance plus élevée (10 à 20%) de pouvoir régresser un diabète type 2 récemment diagnostiqué CBIP, fiche de transparance 01/2008 .

 

La réserve d'ATP doit évidemment être suffisante pour couvrir les besoins cellulaires!

 

    • après quelques heures de jeûne, une glycémie relativement basse entraîne une diminution de la sécrétion insulinique et stimule la libération de glucagon, déclenchant ainsi une glycogénolyse à partir du glycogène hépatique.

 

Attention : le glycogène musculaire ne peut pas être mis à disposition de l'organisme puisque le muscle ne dispose pas de la glucose-6-phosphatase ; néanmoins, via la glycolyse, le muscle peut produire de l'acide pyruvique transformé en acide lactique qui passe dans la circulation, pour être ensuite capté par le foie et utilisé pour la gluconéogenèse hépatique (lire aussi :  "Cycle de Cori").

 

    • cette glycogénolyse est déjà maximale quelques heures après le dernier repas et représente à ce moment 75% des apports glucidiques, les 25% restants étant fournis par la gluconéogenèse à partir d'acides aminés glucoformateurs (e.a. alanine et glutamine) et surtout de glycérol (triglycérides > acides gras + glycérol ).

 

Note : Le sport oblige l'organisme à passer plus vite à la combustion de graisses. Le régime "Warrior" d'Ori Hofmekler est un régime pauvre en glucides et riche en graisses basé sur le jeûne intermittent, et utilisé dans des milieux sportifs (e.a. par l'équipe national de rugby de la Nouvelle Zélande, vainqueur de la coupe mondiale du rugby en 2015). Voir aussi : "Le régime cétogène".

 

 

 

En cas de jeûne (0 kcal par jour) à l'eau pure :

 

    • la réaction de l'organisme :

      • après 6-24h de jeûne : réduction des taux d'insuline; la dégradation de glycogène assure un apport suffisant de glucose (limité)

      • après 24h à 2 jours de jeûne : la gluconéogenèse assure un apport suffisant de glucose (limité)

      • après 2-3 jours de jeûne : des taux réduits d'insuline lancent la lipolyse (jusqu'à épuisement des réserves); à partir des triglycérides libérées :

        • le glycérol est utilisé dans la gluconéogenèse

        • les acides gras sont utilisés dans la cétogenèse

      • après 5 jours de jeûne : la phase de protection protéique

        • des taux accrus de l'hormone de croissance tentent de maintenir la masse musculaire et maigre (os, organes, eau...) (régénération normale)

        • des acides gras et des corps cétoniques assurent le maintient du métabolisme basal

        • des niveaux accrus d'adrénaline inhibent le ralentissement des taux de conversion métabolique

     

    • l'organisme fait donc appel aux autres sources d'énergies, telles que protéines et graisses.

 

      • après 24 heures de jeûne, le glycogène hépatique est pratiquement épuisé.

 

      • après 48 heures de jeûne, la gluconéogenèse atteint progressivement ses capacités maximales :

        • par augmentation de la disponibilité de substrats : lactate (qui contribue bientôt pour 50% à la gluconéogenèse), glycérol et acides aminés,

        • par augmentation de la synthèse et/ou de l'activité des enzymes clés de la gluconéogenèse,

        • par augmentation de la gluconéogenèse rénale à partir des acides aminés libérés par protéolyse musculaire (qui devient à peu près égale en intensité à la gluconéogenèse hépatique).

 

    • sous l'effet prolongé d'une insulinémie basse, l'AcCoA carboxylase n'est pratiquement plus activée : le flux des acides gras circulants devient maximum et, après 2 ou 3 jours de jeûne, la production d'AcCoA dépasse les capacités d'utilisation au niveau du cycle de l'acide citrique (Krebs) hépatique.

 

    • l'AcCoA est alors métabolisé par cétogenèse hépatique en acide acétylacétique utilisé comme carburant par la plupart des organes, à l'exception des hématies et de la médullaire rénale (qui utilise sa propre gluconéogenèse) ; après avoir produit les enzymes nécessaires, le cerveau acceptera également cet acide comme carburant pour 50% de sa consommation énergétique, le reste continuant à être fourni par le glucose! Pour maintenir le bon fonctionnement cérébral, le métabolisme basal doit donc fortement diminué. Cette "crise d'acidose" qui apparaît après 3 à 4 jours de jeûne, présente des symptômes tels que faiblesse, nausées, migraines..., ce qui rend le jeûne difficile à persévérer.

 

Toutefois, cette phase de transition est inévitable dans la conversion d'une combustion de sucres vers une combustion d'acides gras! (et nécessite la reconnaissance de tous les sucres cachés!). Voir aussi : "Le régime cétogène".

 

    • au delà de 3 ou 4 jours, le jeûneur entre alors dans une phase légèrement euphorique et sédative (crise d'acidose). C’est l’effet mental très positif du jeûne. Il faut associer toujours à cette restriction alimentaire totale, une activité physique quotidienne au grand air si possible, sous surveillance médicale pour les plus fragiles. Le tout est d'éliminer (détox)!

 

Avoir faim nous rend plus alerte, nos muscles et notre cerveau agissent mieux. Un animal sauvage est plus fort quand il a faim, quand il doit attraper une proie. Nous aussi : quand nous avons faim, corps et cerveau travaillent en synergie. 

 

    • le jeûne déclenche un stress chez la personne. Ce stress produit une réaction hormonale qui déclenche des mécanismes de régénérescence de l'organisme. Le jeûne diminue les taux sanguins de différents facteurs tels que insuline, IGF-I et leptine, cytokines inflammatoires (TNF, IL-1, IL-6...), et augmente les niveaux sanguins des corps cétoniques (combustion de graisses) et d'une série d'hormones telles que adiponectine, ghréline (voir "Entérohormones"), adrénaline et BDNF (Brain Derived Neurotrophic Factor, un facteur de croissance du cerveau). Avec plus d'énergie comme résultat. Qui plus est, les corps cétoniques en particulier nous rendent plus sensibles à l'activité des hormones, dont l'insuline, et aident à combattre une résistance à l'insuline (meilleure sensibilité à l'insuline).

     

    1. ---> En opposition du jeûne, la restriction calorique ne permet la conversion de brûler des graisses au lieu des sucres.

  1.  

    • il est certain que le jeûne est le moyen le plus naturel pour réduire un surpoids, une hypertension artérielle, des besoins en médicaments hypoglycémiants quand on est diabétique de type II et les antalgiques ou anti-inflammatoires en cas de rhumatismes, d’allergies, d’asthme....

     

    • il est certain que le jeûne est sans danger chez la personne en relative bonne santé physique, et jeûner à l'eau pure 2 à 3 x par an durant 1 semaine pourrait prévenir le développement d'un cancer... (à lire : "La théorie de Warburg").

     

    • le jeûne présente probablement un effet de rajeunissement .

     

 

Conséquences :

 

En cas de restriction calorique :

 

 

    • réduction de la libération de facteurs de croissance (HGF), impliqués dans le cancer et le diabète.

 

    • diminution des taux sanguins de LDL-cholestérol.

 

    • réduction des taux sériques de facteurs inflammatoires.

 

En cas de jeûne (voir aussi plus loin):

 

    • l'utilisation massive des réserves protéiques entraîne un bilan azoté fortement négatif incompatible à long terme avec le maintien de la vie. La protéolyse va donc être progressivement ralentie par des mécanismes inhibiteurs entraînant une diminution du métabolisme basal.

 

    • en cas de jeûne : finalement, l'organisme passe à une stratégie de survie, telle que lors d'un manque de vivres ou pendant une période de famine : l'organisme investira moins dans la croissance et dans la reproduction mais plus dans la réparation et la survie de l'organisme. Il activera dans les cellules la synthèse d'enzymes protectrices et obligera ainsi la cellule à s'investir plus dans la réparation du matériel génétique. L'enzyme SIRT1 joue ici un rôle clé. Les polyphénols resvératrol et EGCG (Thé vert) semblent activer cette enzyme. Des résultats identiques ont été obtenus avec du cardiotraining chez le rat Rejuvenation Res. 2008 Feb;11(1):139-50 .

 

    • lors de combustion des graisses, des toxines liposolubles se libèrent (p. ex. des xéno-oestrogènes). Des mécanismes de détoxication fiables sont primordiaux et doivent être soutenus.

 

    • la combustion de protéines libère de l'ammoniaque. Le foie intègre cette ammoniaque dans le cycle d'urée pour former de l'urée qui est ensuite éliminé via l'urine. En cas de jeûne, l'enzyme hépatique, la glutamine synthase est activée. La glutamine produite améliore la conversion d'ammoniaque en urée.

 

    • durant le jeûne, l'activité de certains complexes enzymatiques antioxydants (SOD, catalase, glutathion peroxydase) augmente. D'après l'étude CALERIE (Comprehensive Assessment of Long-term Effects of Reducing Intake of Energy), il  en résulte que le jeûne stimule en particulier l'activité de la glutathion peroxydase .

 

    • le jeûne pourrait stimuler également l'autophagie dans les liposomes, exerçant un effet positif sur le vieillissement cellulaire. En effet, le jeûne pourrait inhiber mTOR, un mécanisme enzymatique qui empêche en cas d'apport énergétique insuffisant, la prolifération cellulaire et la croissance (d'où son importance dans le vieillissement, le cancer...). En effet, une baisse de la glycémie et du taux d'acides aminés pendant le jeûne entraîne une activité réduite de la voie mTOR et une régulation positive de l'autophagie.  

 

    • d'après une étude chez la souris , une régénération des cellules souches a été observée après 3 jours de jeûne et une régénération complète de la fonction immunitaire. Le jeûne intermittent pendant 2 à 5 jours stimule la formation de globules blancs et réduit les niveaux sanguins de PKA, une enzyme liée au vieillissement, et d'IGF-1 (insuline-like growth factor-1) dans les cellules souches. Après une chimiothérapie, la réduction de l'IGF-1 favorisait chez la souris le renouvellement des cellules souches de la moelle osseuse et au retour plus rapide à la normale de la numération des globules blancs. Le jeûne par intermittence pourrait peut-être aider dans le traitement des maladies auto-immunes...?

 

 

Nous savions déjà que le résultat d'une étude chez des diabétiques en surpoids soumis à un régime alimentaire particulier (très restrictif 600kcal/j) durant 8 semaines était surprenant : glycémie normale à jeun et après un repas, production insulinique normale du pancréas... 3 Mois après avoir repris un régime alimentaire normal, 64% des participants ne présentaient toujours aucun symptôme de la maladie & . Votre avis sur la puissance que peuvent avoir des solutions naturelles?

 

 

 

           

Les effets d'une restriction calorique (500-800 kcal par jour):

 

Les effets suivants ont été observés chez des rongeurs et des singes après un jeûne prolongé :

 

Effets qui suggèrent des modifications au niveau de la croissance, le développement et le métabolisme :

 

      • une température corporelle plus basse

      • une maturation sexuelle retardée

      • une maturation squelettique retardée

 

Effets qui suggèrent une amélioration de l'état de santé :

 

      • perte de poids corporel

      • perte de la masse adipeuse abdominale

 

Si un 1/2 kilo de graisse représente 3500 kcal, et lorsque vous consommez normalement 1800-2000 kcal par jour, il vous faut 2 jours complets de jeûne (0 kcal) pour brûler ce 1/2 kilo.

 

Si vous voulez perdre 10 kilo, il vous faut 20 jours de jeûne!

 

Effets qui suggèrent une diminution du risque d'affections liées à l'âge :

(diabète, affections cardiovasculaires, athérosclérose, cancer...)

 

      • des taux sanguins plus faibles du facteur IGF1 (insulin-like growth factor 1), facteur de croissance (ce qu’il reflète bien le fait que les ressources de l’organisme ne sont plus tournées vers la croissance, mais la maintenance des fonctions vitales)

      • une sensibilité accrue à l'insuline, production énergétique mitichondriale plus efficace

      • des taux sanguins plus faibles d'insuline après une période de jeûne

      • des taux sanguins plus faibles de la glycémie après une période de jeûne

      • des taux sanguins plus faibles de cholestérol et de triglycérides

      • des taux sanguins plus élevés du "bon" HDL-cholestérol

      • une production plus faible de radicaux libres : entraînant une diminution des dégâts oxydatifs aux protéines cellulaires, aux lipides (cholestérol!) et aux acides nucléiques (impliqués dans le vieillissement et le développement de maladies)

      • une meilleure résistance au stress : la restriction calorique induit une réponse cellulaire au stress (similaire à celle induite par l'exercice physique) qui assure une meilleure expression génétique augmentant la capacité de faire face au stress et aux maladies

      • une diminution plus lente de la concentration de l'hormone DHEAS

 

Effets constatés chez les rongeurs mais pas chez les singes :

 

      • retardement de la manifestation d'affections liées à l'âge (dont le cancer)

      • une augmentation des cas d'apoptose, ce qui peut prévenir des croissances tumorales

      • un prolongement de la durée de vie moyenne

      • un prolongement de l'espérance de vie maximale (---> signe d'un vieillissement retardé)

 

Une étude chez 3000 personnes adultes (qui s'appellent des CRONies (Calorie Restriction with Optimal Nutrition) de la CR society) indique que seul un menu composé de légumes apportant peu de protéines, garantit une vie plus longue en bonne santé. En effet, les végétaliens absorbant seulement 10% de leur apport calorique total sous forme de protéines, présentaient des taux plus faibles d'IGF-1 et de cholestérol, ainsi qu'une tension artérielle plus basse. Leur conclusion : si on veut vivre longtemps en bonne santé, mieux diminuer la consommation de viande, d'oeufs et de produits laitiers Washington University School of Medicine - Fontana L, Klein S, Holloszy JO. Long-term low-protein, low-calorie diet and endurance exercise modulat metabolic factors associated with cancer risk. American Journal of Clinical Nutrition, vol. 84; pp. 1456-1462, Dec. 2006.  .

 

           

Des états de carence en glucose :

 

En cas de jeûne : le cerveau doit constamment être alimenté en glucose. Afin d'assurer cet apport de glucose en cas de jeûne, l'organisme fait appel à la gluconéogenèse, en recyclant en glucose ou glycogène de l'acide lactique formé durant la glycolyse en anaérobiose (foie), en transformant des acides aminés "glycogéniques" (tels que : alanine, cystéine, glycine, sérine, thréonine et tryptophane issus de l'hydrolyse des protéines (musculaires). En cas de jeûne, une petite partie est également produite dans le foie à partir du glycérol (issus de l'hydrolyse des triglycérides, libérant des acides gras libres et du glycérol).  Voir aussi : "Le régime cétogène".

 

En cas de grossesse et en cas d'infection/inflammation : la situation devient plus compliquée lorsque d'autres processus nécessitent un apport en glucose plus élevé : p. ex. la croissance foetale durant la grossesse et le système immunitaire en cas d'infection/inflammation. Puisque le foetus occupe une place élevée dans la hiérarchie évolutionnaire et en cas d'infection, une réaction adéquate du système immunitaire est cruciale afin d'assurer la survie directe. En fait, il est peu connu qu'un système immunitaire non-activé utilise déjà autant de ressources que notre cerveau (23% du métabolisme basal : 47% à partir du glucose et 22 % à partir d'un acide aminé glycogénique, la glutamine). Il est évident qu'un système immunitaire activé consomme nettement plus d'énergie : l'activation du système immunitaire nécessite en effet un surplus énergétique correspondant à 9-30% du métabolisme basal.

 

Le remède pour faire face à un état de carence aigu en glucose pour le cerveau, le foetus (grossesse) et le système immunitaire (infection/inflammation) est la résistance à l'insuline. En effet, elle induit une incapacité pour les cellules hépatiques, musculaires et des tissus périphériques d'absorber le glucose sanguin. Par contre, la résistance à l'insuline assure l'apport de glucose aux organes consommant exclusivement du glucose, tandis que les autres organes sont obligés à délaisser le glucose comme source d'énergie et de préférer la combustion d'(importantes) réserves lipidiques. L'insulinorésistance pousse donc le foie à produire du glucose et des lipides ainsi que leur distribution (triglycérides-VLDL). Elle pousse aussi le tissu adipeux à produire des acides gras libres et du glycérol, comme dans un état de jeûne.

 

La carence en glucose provoque donc une ré-allocation des substrats énergétiques: du glucose vers le cerveau, le foetus et le système immunitaire, et des graisses vers les organes insulinorésistants.

 

 

           

Le jeûne (0 kcal par jour) :

 

Du point de vue évolutionaire, notre habitude de manger 3x par jour est plutôt une invention de nos temps modernes. En effet, chez nos ancêtres, l'apport alimentaire journalier n'était pas ou peu assuré. Ils connaissaient donc bien le jeûne.

 

En général, le régime de l'homme primitif était fort saisonnier : des baies et des oeufs au printemps, et des noix, des fruits et des graines en automne. Avec du petit gibier, beaucoup de poissons, des algues et des crustacés toute l'année : un régime à base d'aliments non traités, sans sel ou acides gras trans, pauvre en sucres, hydrates de carbone et de graisses hydrogénées. Aussi un régime sans céréales et sans produits laitiers, puisque que l'agriculture locale et l'élevage n'étaient pas encore introduits.

 

N'oublions pas que l'homme primitif était toute la journée dehors dans la nature, en constant mouvement, qu'il subissait des périodes de carences et de jeûne, qu'il s'exposait suffisamment au soleil et qu'il n'était pas confronté à toutes ces toxines qu'on retrouve actuellement dans notre milieu et dans les graisses animales (viande, poisson).

 

Toutefois, l'homme primitif n'était pas petit ou sous-alimenté : des squelettes de femme de 1.8m ont été trouvés, ce qui montre un niveau alimentaire élevé. Depuis l'homme primitif jusqu'au haut Moyen Age, la taille (hauteur) des gens a régressé suite à l'introduction de l'agriculture locale (introduction de céréales et de produits laitiers dans l'alimentation). Ensuite, la première révolution industrielle du 19ième siècle n'est pas venu de nulle part. En effet, c'était l'apogée d'une longue période de croissance économique, débutant déjà au bas Moyen Age. La population Européenne à cette époque, des petits gens bien ronds, connaissait un niveau de vie assez élevé et pouvait se permettre une alimentation variée à base de viande, céréales et produits laitiers. Depuis la première révolution industrielle, la taille (hauteur) grimpait à nouveau, preuve de meilleures circonstances de vie. Cependant, la taille (largeur) augmentait aussi : du bien rond à l'obésité.

 

Pratiqué depuis longtemps dans toutes les religions, le jeûne a pour objectif la purification corporelle et spirituelle. Aujourd'hui beaucoup de gens renouent avec cette pratique thérapeutique, à condition qu'elle soit bien encadrée, sous surveillance médicale.

 

Le jeûne consiste à s'abstenir de tout aliment, à l'exception d'eau. Certes, on s'arrête de manger, mais le jeûne n'est pas synonyme d'un manque de nourriture pour le corps. Il s'agit plutôt d'une reconversion de ses réserves.

 

Il est assez paradoxal de concevoir que lorsqu'on supprime de la nourriture à l'organisme, il devient plus fort!!

 

    • Si l'on va bien, un jeûne court, p. ex. un jour par semaine, peut être bénéfique pour tout le monde.

 

Au cours des premières heures, l'organisme doit s'adapter et changer de régime. Il puise dans ses réserves, le taux de glycémie baisse, le foie accélère son travail de détoxication. L'organisme sait mettre en place ce type de réaction en l'absence d'aliments, comme quand on dort. Les crises d'hypoglycémie sévères sont donc rares. Et puis, très vite, on oublie la sensation de faim.

 

    • Le jeûne intermittent (Time-restricted eating) :

 

En mangeant toutes les 3 à 4 heures, on assure bien constamment ses réserves en glycogène. Par contre, on ne stimule pas son organisme à brûler ses réserves de graisses! En échange, il est préférable de sauter un repas et d'aller faire du gym à jeun sur un estomac vide.

 

Il faut trouver la méthode de jeûne qui vous convient. Le jeûne intermittent consiste à répéter très régulièrement des séances de jeûne court. Ainsi, le jeûne intermittent peut être pratiqué en permanence, tout au long de l'année, sans perturber la vie quotidienne.

 

  1. Le jeûne 5/2 : jeûner 2 jours (non consécutifs) par semaine, manger max. 2 repas de moins de 250kcal (accompagnés d'eau, de thé ou de café), manger 5 jours normalement.
  2. Le jeûne 16/8 : jeûner 16 heures (consécutives) par jour (0 kcal, limitez vous à boire de l'eau, du thé ou du café); dans la plage de 8 heures restantes, caler 2 ou 3 repas normaux. Si vos repas sont pauvres en sucres, le jeûne 16/8 sera facile à respecter...
  3. Le jeûne complet 5/2 : jeûner complètement (0 kcal, limitez vous à boire de l'eau, du thé ou du café), pendant 24 heures, 1 à 2 x par semaine.
  4. Le jeûne complet 1/2 : jeûner complètement (0 kcal, limitez vous à boire de l'eau, du thé ou du café), pendant 24 heures, 1 jour sur 2.

 

Une étude (75 participants) montre que le jeûne intermittent pourrait constituer une alternative intéressante par rapport aux régimes traditionnels. Selon les auteurs, pour de nombreuses personnes (même diabétiques) qui essaient de perdre du poids, compter le temps est plus facile que compter les calories .

 

Il est de plus en plus évident que le fait de manger pendant une période de 6 heures et de jeûner pendant 18 heures peut induire un changement métabolique de l'énergie basée sur le glucose à l'énergie basée sur la cétone, avec une résistance accrue au stress, une longévité accrue et une incidence réduite des maladies, y compris le cancer et l'obésité .

 

En effet, la combinaison du jeûne intermittent et des exercices (courts et intensifs) vont obliger l'organisme à brûler les graisses (et un partie du glycogène), en préservant la masse musculaire.

 

D'après des études, il résulte que bouger à jeun peut aider dans la prévention d'une prise de poids et d'une résistance à l'insuline (caractéristiques à la plupart des affections chroniques). Probablement parce que les processus impliqués dans la combustion des graisses sont contrôlés par les système nerveux sympathique (SNS) et activés par des exercices et le jeûne. Bouger et jeûner pourraient augmenter l'impact des facteurs et catalyseurs cellulaires (tels que l'AMPc et l'AMP-kinase), renforçant ainsi la glycolyse et la lipolyse (voir aussi : "Bouger").

 

Lorsqu'on prend le dernier repas du jour le soir à 19h, qu'on saute le petit-déjeuner, qu'on fait du sport durant 1 heure dans la matinée et qu'on prend le premier repas du jour à midi vers13h, la période du jeûne continu s'étend entre 20h et 13h, ce qui correspond à 17 heures de jeûne. Ensuite, un déjeuner protéiné est à recommander. Eviter les hydrates de carbone, il n'est pas nécessaire de "recharger" ses réserves de glucides après des exercices courts et intensifs (voir : "La gestion énergétique"). Remplacer les glucides par des bonnes graisses présentes dans : beurre, oeufs, avocat, huile de noix de coco, huile d'olive, noix... Un repas de type méditerranéen à midi, sans petit-déjeuner, favoriserait une bonne sécrétion d’insuline chez des patients souffrant de diabète de type 2 .

 

D'autre part, chez les gens peu actifs, le risque de maladies chroniques courantes diminue lorsqu'ils prennent le petit-déjeuner très tôt et lorsqu'ils jeûnent plus longtemps la nuit. En effet, lorsque l'organisme est privé de calories pendant environ 12 heures, il préfère la combustion d'acides gras stockés pour assurer sa production énergétique. Et ce mécanisme fonctionne d'ailleurs nettement mieux la nuit. Indépendamment du nombre de calories ingérées et de la qualité des protéines, des graisses et des glucides, le moment des repas déterminerait le bon fonctionnement du métabolisme. Ainsi, pour les gens peu actifs, il est recommandé de manger bien le matin et le midi, mais peu ou rien le soir.

 

Qui plus est, le jeûne intermittent aide à normaliser la sensibilité à l'insuline (impliquée dans le développement de la majorité des maladies de civilisation) et de la ghréline (hormone de la faim), à augmenter la production d'hGH (hormone de croissance), à réduire la concentration sanguine des triglycérides , et à limiter les états inflammatoires et les dégâts provoqués par les radicaux libres . En outre, le jeûne et l'exercice contribuent à un vie plus longue et, chez la femme, à un taux oestrogénique plus faible (en modulant la composition corporelle).

 

D'après des études ultérieures, le jeûne intermittent modifie la composition du microbiote intestinal, permettant à une cellule graisseuse blanche de se transformer en la variété brune. Les cellules dite brunes ne stockent pas les graisses comme font les cellules blanches, mais elles brûlent les graisses (thermogenèse). Il augmente également le nombre de bactéries productrices de butyrate dans les intestins (le butyrate est un acide gras à chaîne courte, qui améliore le fonctionnement de l'appareil digestif et a une influence positive sur le système immunitaire, sur le foie et sur la glycémie) .

 

Pour jeûner correctement, une personne active prend 1 repas chaque jour : le repas du soir. En effet, manger le soir respecte les rythmes circadiens (voir : "Les biorythmes") : durant la journée, le système nerveux sympathique (SNS) assure un mode actif et énergétique, tandis que le système nerveux parasympathique (SNPS) domine la nuit et offre un mode relaxant, favorisant le sommeil et la régénération énergétique (voir : "Le système de régulation autonome"). Durant la journée, le jeûne et l'exercice physique stimulent le SNS afin de rester vigilant et actif et de pouvoir faire face aux sentiments de stress et de faim. Le SNPS par contre, stimulé par le repas du soir, nous relaxe et favorise le sommeil, la digestion et la récupération. Le jeûne et l'exercice peuvent ainsi aider à perdre des graisses et à gagner de la masse musculaire (vu durant le ramadan ).

 

Un seul repas par jour pris durant la journée par contre peut perturber l'équilibre entre les systèmes nerveux sympathique et parasympathique : le SNS risque d'être inhibé et le SNPS d'être stimulé, entraînant un état de somnolence et de fatigue pendant la journée au lieu d'un état vigilant et actif. Plutôt que de consommer de l'énergie et de brûler des graisses, nous allons les stocker.

 

Afin d'éviter des troubles d'endormissement et du sommeil, respecter un intervalle d'au moins 2 heures entre la fin du repas du soir et l'heure habituelle d'aller au lit. Ce qui laisse le temps à l'estomac d'effectuer le plus gros de son boulot et aux neurotransmetteurs nécessaires au sommeil (sérotonine et la mélatonine) de se mettre en place.

 

        • elles nécessitent la disponibilité de l'acide aminé, le tryptophane (les coquillages, les œufs, le lait et les produits laitiers : fromages frais et fermentés, yaourt...).

          • le tryptophane ne peut s'activer efficacement qu'en compagnie de glucides : du pain, des pâtes, du riz (complet de préférence car il a l'avantage de contenir un peu de tryptophane), ou d'autres céréales comme le quinoa ou des légumes secs qui, eux aussi, sont en même temps bien fournis en tryptophane.

        • par contre, les viandes sont riches en un autre acide aminé, la tyrosine, nécessaire à la fabrication de la dopamine, un autre neurotransmetteur indispensable à l'activité motrice. Donc pas favorable du tout à un bon sommeil...

 

Note : Le régime "Warrior" d'Ori Hofmekler est un régime pauvre en glucides et riche en graisses basé sur le jeûne intermittent, et utilisé dans des milieux sportifs (e.a. par l'équipe national de rugby de la Nouvelle Zélande, vainqueur de la coupe mondiale du rugby en 2015).

 

 

Prendre en compte les effets du cycle circadien sur le métabolisme nutritionnel dans le cas du fasting semble, selon une nouvelle étude, être pertinent notamment si le jeûne est entrepris pour perdre du poids.

 

Si manger un petit déjeuner semble le plus intéressant en cas de jeûne intermittent, pour ceux qui préfèrent le sauter, mieux vaut distribuer ses repas de la journée de la manière suivante :

 

 

Attention : la prise d’une collation en soirée permettrait bien de maintenir les stocks de glycogène dans le foie,  provoquant toutefois une réduction du besoin d’oxydation des lipides pendant le jeûne nocturne. À terme, un tel schéma de repas pourrait expliquer un stockage des graisses plus important et donc une prise de poids, malgré les bienfaits escomptés du jeûne...

 

 

    • Le jeûne prolongé cependant devient dangereux : l'équilibre dans les apports nutritionnels risquent d'être malmené et un suivi médical s'avère nécessaire. La lutte contre la dénutrition qui risque d'affaiblir la personne (malade) est primordiale. Toutefois, de nombreux travaux déjà effectués sur le jeûne laissent entendre que le jeûne thérapeutique peut être bénéfique, même chez une personne malade.

 

Une hypothèse :

      • face à la privation de nourriture, les cellules normales possèdent de remarquables mécanismes d'adaptation, une sorte de réflexe hérité des années d'évolution, afin de permettre aux animaux et aux hommes de survivre en cas de disette.

      • l'énergie disponible étant moins importante, les cellules ralentissent leur métabolisme pour limiter leur activité à l'essentiel et se préserver (situation comparable à l'hivernation chez l'animal).

      • toutefois, une cellule cancéreuse, ayant muté, ne possède plus cette mémoire ; pour croître et se multiplier sans contrôle, elle a un besoin avide d'énergie : elle consomme 18x plus de glucose qu'une cellule normale!

      • ainsi, la restriction calorique la place dans une situation de stress intense qui la rend plus vulnérable, p. ex. à la chimiothérapie.

 

D'autres hypothèses :

      • la mise au repos de nos intestins, qui abrite 80% de notre système immunitaire, pourrait augmenter nos défenses.

      • le jeûne modifie aussi l'expression de certains gènes qui régulent les récepteurs d'hormones, ce qui baisse notamment le taux de facteurs de croissance IGF-1, impliqués dans le développement des cancers.

 

Chez la souris, deux cycles de jeûne retardaient la croissance de certaines cellules cancéreuses (sein, mélanome, gliome) aussi efficacement que la chimiothérapie. En outre, de multiples cycles de jeûne (nombre de cycles non précisé dans l’étude) augmentaient la sensibilité des cellules cancéreuses aux traitements de chimiothérapie. Qui plus est, le jeûne protège les cellules saines contre les effets délétères d'une chimiothérapie .

 

Dans un essai international incluant douze centres hospitaliers (dont le service du Dr. Zelek, département oncologie à l'Hôpital Avicenne de Bobigny (Seine-Saint-Denis-Paris)), on a essayé de soumettre certains patients (un groupe atteint d'un cancer débutant, un autre plus avancé) à une grosse restriction calorique et de comparer avec des malades se nourrissant normalement. Mais, en absence de financement suffisant, l'essai a dû être abandonné...

 

De toute façon, on ne décide pas de jeûner sans préparer son esprit et son corps. Il faut plutôt réduire progressivement sa ration alimentaire en commençant par le café, l'alcool et la viande, en privilégiant les aliments frais.

 

Il faut ensuite procéder à un nettoyage de l’intestin. Le plus simple, c’est une soupe de légumes ou une bouillie cellulosique avec des blettes, des endives, des poireaux, du fenouil, du céleri, des haricots verts, de la salade cuite. Bien cuites et assaisonnées avec des aromates, ces fibres et celluloses vont nettoyer doucement l’intestin. De cette façon, il n’y aura pas de putréfactions.

 

Pendant le jeûne, il est nécessaire de boire entre 1.5 et 2 litres d'eau ou de tisane par jour, complété avec un 1/4 de litre de jus de fruits ou de bouillon de légumes, en y ajoutant éventuellement 2 à 3 c. à. café par jour de miel (interdit durant un régime cétogène).

 

Pendant cette période d'une à trois semaines, il faut des phases équilibrées de calme, de repos et d'activité physique. Il est également conseillé de s'habiller chaudement, et de boire chaud, car la chaleur dégagée par la digestion n'est plus produite.

 

Quelques effets secondaires peuvent accompagner le jeûne : mal de tête, insomnie, nausées, étourdissements, irritation cutanée, douleurs musculaires..., mais ces signes sont momentanés.

 

Des suppléments de L-carnitine peuvent aider à réduire ces effets du jeûne : réduction du sentiment de faim et de fatigue.

 

Un suivi hebdomadaire est conseillé de : lipides sériques, glucose, cétones, insuline, protéines.

 

La réalimentation après un jeûne est une phase extrêmement importante qui dure 3 à 4 jours : elle permet progressivement de remettre le tube digestif en route et de redistribuer la circulation sanguine. De même longueur que le jeûne, la récupération se fait graduellement et de façon planifiée pour permettre au corps de reprendre son rythme. Il faut commencer par introduire du végétal sous forme de fruits frais ou secs trempés et de légumes crus ou cuits. Puis des oléagineux, des graines germées et des céréales complètes. Le tout arrosé de bonnes huiles bio de première pression à froid type olive, colza ou noix. Introduire du poisson à partir du troisième jour. Et les autres protéines animales, si vous en consommez, en dernier. Il faudra éviter, durant cette reprise, les produits raffinés et les excitants, ainsi que les aliments fermentés tels que le pain et le fromage.

 

Les semaines et les mois suivant le jeûne, il faut être à l'écoute de son corps et réapprendre à entendre son sentiment de satiété.

 

 

Le jeûne est particulièrement indiqué en cas de :

    • mode de vie à risque guidé par une suralimentation : obésité, excès de graisses dans le sang, hypertension, oedèmes, maladies des artères, ...

    • état d'épuisement général (physique et psychique) du corps (burn-out)

    • en cas de maladies chroniques, de type articulaire, intestinale...

    • en cas de migraine, d'allergie, d'asthme ou d'infection à répétition (cystites, sinusites...)

 

 

Toutefois, il y a des contre-indications :

    • avoir moins de 18 ans

    • être enceinte

    • être diabétique (sous contrôle médical uniquement)

    • souffrir de troubles du comportement alimentaire (anorexie, boulimie...) : peuvent s'aggraver

    • être affaibli physiquement (cancer, anémie, carence nutritionnelle, arythmie cardiaque...)

    • du stress chronique avec fatigue adrénergique et/ou dérégulation du cortisol

    • suivre un traitement médicamenteux lourd (chimiothérapie, insulinothérapie, neuroleptiques...)

    • être fragile psychologiquement ... : une dépression peut être accentuée étant donné que le jeûne accentue les émotions

    • souffrir d'une maladie impliquant le foie ou les reins

 

 

La sécurité sociale de l'Allemagne continue de rembourser les cures de jeûne thérapeutique pratiquées dans certains centres. Certaines mutuelles françaises prennent en charge les jeûnes effectués dans quelques cliniques allemandes.

 

 

 

           

Le jeûne volontaire vs la dénutrition maladive :

 

Il existe une différence fondamentale entre le jeûne volontaire et la dénutrition maladive.

 

Dans le jeûne, l'organisme comme d'abord par consommer toutes ses réserves de glucides (limitées à 24 à 36 heures d'énergie) et de graisses, et puis continue la consommation des réserves graisseuses restantes. Très vite, le manque de sucres et une acidité des tissus provoquent un stress cellulaire qui permet, soit de mettre en place un système de protection (les protéines de stress) qui vont renforcer les capacités de résistance de ces cellules, soit au contraire, chez les cellules trop vieilles, surchargées ou malades, une apoptose (suicide cellulaire) : en quelque sorte un auto-nettoyage très sélectif de l'organisme, en dehors toute inflammation, toute souffrance.

 

Dans la dénutrition, c'est quasiment le contraire : pour des raisons extérieures (intoxications, infections virales chroniques, chimiothérapies...) ou intérieures (malnutrition, mauvais style de vie, âge avancé...), l'organisme subit un embrasement inflammatoires, générateur de substances très agressives (IL-1, TNF, prostaglandines, radicaux libres) qui vont attaquer tous les tissus et décimer à l'aveugle des millions de cellules non pas par apoptose, c'est à dire proprement sans traces, mais par un phénomène mortifère de nécrose, qui s'auto-entretient. D'où effectivement ces malades amaigris et sans appétit qui dépérissent en particulier à la suite de leur traitement. Voir aussi : "L'écart diététique".

 

Sur un plan purement théorique, la pratique du jeûne avant une chimio, est parfaitement logique : c'est une préparation naturelle à un stress intense, et l'organisme fait déjà le tri entre les cellules "condamnées" et celles qui doivent survivre. Voir aussi : "Le régime cétogène" et "Le cancer".

 

Note :

 

Les différences entre le jeûne et hivernation ou hibernation chez certains animaux :

 

    • l'hivernation : est très proche physiologiquement d'un jeûne : l'animal garde ses fonctions physiologiques intactes, il se réveille régulièrement pour uriner, les femelles se permettent même d'accoucher... (p. ex. l'ours)

    • l'hibernation : est un état de léthargie effective, avec diminution de la température basale (p. ex. l'hérisson, la chauve-souris). L'hibernation est en réalité une forme d'hypothyroïdie, un métabolisme extrêmement lent afin de garder l'animal en vie "en dormant". Certains entre eux peuvent changer d'une combustion de glucose vers une combustion de fructose, c.à.d. une combustion qui n'exige même plus d'oxygène... D'autres mammifères peuvent également utiliser le fructose comme source d'énergie, mais uniquement dans des tissus spécifiques tels que le foie et les reins, en excluant le cerveau et le coeur.

 

 

          

Côté pratique :

 

Dans un monde où nous sommes dans un état permanent de saturation alimentaire, ne pas manger pendant quelques jours permet de se "décrasser" un peu. Jeûner de temps en temps est plutôt bon pour la santé.

 

On reconnaît au jeûne, la faculté de purifier le corps de ses toxines (autolyse), de régénérer les cellules et les fonctions perturbées par la suralimentation ou la malnutrition, de stimuler les défenses immunitaires. En outre, le jeûne est un moyen efficace pour prévenir certaines maladies chroniques, inflammatoires ou métaboliques.

 

Inutile de jeûner quand on désire maigrir. Car, si le jeûne permet une perte, très réduite, de masse graisseuse, il est surtout à l'origine importante d'une baisse importante du métabolisme, et donc de besoins énergétiques! Mais il peut permettre une modification de son mode de vie et amener à des habitudes alimentaires plus saines.

 

Le jeûne et le régime détox sont actuellement à la mode. Toutefois, on oublie souvent que l'organisme supporte bien un régime de détoxication lorsqu'il arrive à bien éliminer, donc lorsqu'il est en bonne santé. Jeûner pour maigrir n'est pas le meilleur choix. En effet, le surpoids correspond au moins à l'expression d'un problème d'élimination. Lorsqu'on néglige à d'abord supplémenter les carences, le jeûne et le régime détox auront un effet bénéfique certain à court terme, mais risqueront d'aggraver les problèmes à moyen terme.

 

Quand on jeûne, on passe d'un métabolisme fondé sur la nourriture externe à un métabolisme interne lié au fait que l'organisme prélève la graisse (et les toxines qu'elle contient), la mobilise à partir des tissus adipeux pour la transformer et l'utiliser pour nourrir les cellules.

 

Ce grand nettoyage effectué par l'organisme doit être soutenu par d'autres mesures telles que boire abondamment (2.5L de l'eau ou du thé par jour pour drainer), soutenir la fonction hépatique, exercer une activité physique (pour maintenir la masse musculaire).

 

D'autres moyens de jeûne existent et sont complémentaires: jeûne d’ordinateur, jeûne de bruit et de pollution, jeûne de travail, jeûne de téléphone portable, jeûne d’énervement et de mauvaises ondes...

 

Note :

Les chercheurs espèrent trouver des médicaments, les RC mimétiques, qui imitent les effets physiologiques d'une restriction calorique, sans nous confronter avec une sensation de faim continuelle.

 

 

 

 

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