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L'iode

 

Dernière mise à jour : 2022.3.7

 

Symbole : I

 

 

Minéral important dans la synthèse des hormones thyroïdiennes.

 

L'iode est un micro-élément essentiel : l'organisme est incapable de le synthétiser. L'apport d'iode doit être alimentaire. Il est normalement stocké en quantités importantes dans la glande thyroïdienne pour permettre un débit constant même en cas d’apport alimentaire irrégulier.

Sommaire :

Les sources naturelles

 

Son rôle dans l'organisme

 

Les déficits

 

Quelques précautions

 

Les besoins nutritionnels

 

Côté pratique

Contenu :

Sources naturelles :              

 

 

Depuis 2009, la fédération belge des boulangeries s'est engagée à privilégier l'ajout de sel iodé dans le pain (15mg I /kg de sel). Cette initiative a contribué à supprimer le problème de carence en iode parmi les jeunes écoliers. Toutefois, les jeunes femmes, en particulier lorsqu'elles sont enceintes, continuent cependant à présenter des carences. Les femmes enceintes et les mamans allaitantes sont donc vivement invitées à prendre des compléments alimentaires adaptés dans lesquels on retrouve la quantité d’iode adéquate à leurs besoins.

 

Chez la femme, le iode est naturellement stocké dans les tissus mammaires et ovariens.

 

Rôle dans l'organisme :              

 

La présence d'iode en quantités suffisantes représente l' "Etape Décisive de la Vitesse" (EDV) de l'organisme, en particulier pour une bonne fonction thyroïdienneAllégation de santé confirmée par l'EFSA (European Food Safety Authority) - Liste des allégations autorisées.

 

La fonction de l'iode est limitée à sa présence dans les hormones thyroïdiennes T3 (triiodothyronine) et T4 (thyroxine). Spécifiquement, la thyroïde ajoute l'iode à un acide aminé, la tyrosine, pour fabriquer des hormones thyroïdiennesAllégation de santé confirmée par l'EFSA (European Food Safety Authority) - Liste des allégations autorisées.

 

L'iode est un élément essentiel dans la synthèse des hormones thyroïdiennes.

 

      • la T4 (thyroxine) : contient 4 atomes d'I ; forme non active

 

est convertie via la 5' déiodinase, en présence de Se comme cofacteur, en

 

      • la T3 (triiodothyronine) : contient encore 3 atomes d'I ; forme active

 

Ces hormones interviennent dans la régulation du métabolisme de toutes les cellules de l'organisme, ainsi que dans le développement de tous les tissus durant la première phase d'une nouvelle vie, en particulier le développement psychomoteur du foetus. Plus tard, l'iode contribue à une fonction cognitive normaleAllégation de santé confirmée par l'EFSA (European Food Safety Authority) - Liste des allégations autorisées, à un métabolisme énergétique normalAllégation de santé confirmée par l'EFSA (European Food Safety Authority) - Liste des allégations autorisées et au fonctionnement normal du système nerveuxAllégation de santé confirmée par l'EFSA (European Food Safety Authority) - Liste des allégations autorisées.

 

L'iode agit également comme déclencheur de l'apoptose.

 

L'iode contribue au maintien d'une peau normaleAllégation de santé confirmée par l'EFSA (European Food Safety Authority) - Liste des allégations autorisées.

 

L'iode a une affinité particulière pour les tissus mammaires (durant la grossesse et la lactation) et rend ces tissus moins sensibles aux effets des oestrogènes. On croit que l'iode peut prévenir l'hyperplasie du tissu mammaire, empêchant ainsi le développement d'un cancer du sein. Les femmes Japonaises (qui consomment beaucoup d’algues) ont la plus forte moyenne des apports en iode (13,8 mg par jour) des femmes partout dans le monde. Elles ont également la plus faible incidence de cancer du sein dans le monde.

 

Le sélénium, la vitamine C, et le magnésium renforcent l’efficacité de l’iode.

 

Déficits :              

 

Le manque d’iode diminue l’énergie, mais fait aussi perdre des points de QI (quotient intellectuel). On appelait autrefois cette maladie le « crétinisme », ce qui a donné l’injure « crétin » parce que les personnes qui en étaient touchées paraissaient stupides. L’expression « crétin des Alpes » vient du fait que c'était surtout dans les montagnes que l’on trouvaient ses victimes. N’ayant pas accès au sel, au poisson, aux algues et aux fruits de mer, les gens manquaient d’iode. 

 

L'iode est un composant majeur des hormones thyroïdiennes qui interviennent dans de nombreux métabolismes et, plus particulièrement, dans les processus de développement dus système nerveux. Les carences en iode ont donc des conséquences différentes suivant l'âge auquel elles apparaissent. C'est chez les femmes en âge de procréer et les jeunes enfants qu'il convient de redoubler de prudence. En 1990, l' OMS estimait que 30% de la population mondiale risquait de développer des affections liées à un déficit en iode. Elle est définie par l'OMS comme étant légère si la valeur médiane de l'excrétion urinaire d'iode atteint 50–99 μg/l, modérée si cette valeur s'élève à 20–49 μg/l et grave si elle est inférieure à 20 μg/l.

 

Causes :

 

    • certaines régions sont naturellement pauvres en iode (p. ex. le pourtour méditerranéen, les Alpes).

 

    • femmes enceintes : le développement psychomoteur foetal dépend de l'iode que reçoit la mère : un manque d'hormones thyroïdiennes maternelles peut provoquer un retard mental, une diminution du poids à la naissance et augmente les risques de mortalité prénatale. Même chez les femmes qui allaitent , un déficit en iode est souvent constaté.

 

    • personnes âgées : les besoins en iode augmentent avec l'âge.

 

    • fumeurs : le tabac freine l'absorption de l'iode et aggrave les déficiences éventuelles.

 

    • sportifs : une partie de l'iode est excrétée par la transpiration. En cas d'efforts physiques intenses et/ou de forte chaleur, les taux de l'iode dans l'organisme doivent être strictement surveillés.

 

    • certains aliments tels que choux, choux-fleurs, manioc, rutabaga, sorgho, patate douce... : aliments dits goitrogènes qui bloquent la synthèse des hormones thyroïdiennes

     

    • certains aliments pris en excès tels que tabac, orge, ail, chou, navet, soja, millet... : freinent l'absorption de l'iode

 

    • certains états empêchent la conversion T4 ---> T3 : jeûne, maladie, glucocorticoïdes, agents de contraste iodés, propylthiouracile, propranolol, amiodarone.

 

    • déficience de Se : le Se est cofacteur dans la conversion T4 ---> T3.

 

    • intoxication au chlore, fluor ou brome : boire de l'eau chlorée et/ou fluorée, par des pesticides (bromure de méthyle, antimycosique)), des médicaments (e.a. Bromure de butyle (BUSCOPAN°),  Bromazépam (LEXOTAN°), des inhalateurs-doseurs (asthme), des produits de coloration de cheveux, de la farine pour pain blanc (enrichie au bromure potassique afin d'améliorer l'élasticité), des produits chimiques bromés utilisés pour ignifuger des produits tels que textiles, jouets pour enfants, plastics, pièces électroniques... Mécanisme : le brome occupe la place de l'iode sur le transporteur sodium/iode et perturbe ainsi la production de T3 et T4, entraînant une hypothyroïdie (le chlore, le fluor et le brome appartiennent à la même famille des éléments chimiques (les halogènes) et peuvent prendre la place de l'iode dans le gland thyroïdien)

 

Symptômes :

 

La carence en iode constitue la principale cause évitable de déficience mentale au monde. Elle est définie par l'OMS comme étant légère si la valeur médiane de l'excrétion urinaire d'iode atteint 50–99 μg/l, modérée si cette valeur s'élève à 20–49 μg/l et grave si elle est inférieure à 20 μg/l.

 

Dans la mesure où les fœtus en développement sont les plus sensibles aux effets indésirables de la carence en iode et que des perturbations, même légères, de la fonction thyroïdienne maternelle et fœtale peuvent influer sur le neurodéveloppement, la carence en iode doit être prise au sérieux.

 

De façon générale, un léger manque d'iode peut causer une baisse d'appétit, de la fatigue, un état dépressif, un ralentissement des pulsations cardiaques et une baisse de la fécondité. Il passe souvent inaperçu.

 

Une carence plus sévère provoquera une hypothyroïdie. Lorsqu'un individu est carencé en iode, il est résulte une hypothyroïdie car il n'y a pas assez de matière première (iode) pour produire de la T4 et de la T3.

 

Elle est en général accompagnée de :

 

      • un ralentissement du métabolisme, engendrant fatigue intense, trous de mémoire, déprime, prise de poids, frilosité, constipation, crampes, apathie, hébétude, léthargie, faiblesse musculaire, épaississement de la peau, perte de cheveux ...

      • des anomalies de la croissance,

      • augmentation du volume de la glande thyroïde (goitre), hypothyroïdie

      • formation de cistes au niveau du tissu mammaire, de l'utérus et des ovaires Ghent WR, Eskin BA, Low DA, Hill LP. Iodine replacement in fibrocystic disease of the breast. Can J Surg 1993;36(5):453-60.,

      • une gène respiratoire,

      • des difficultés à la déglutition,

      • de l'arthrite,

      • une diminution de la fertilité,

      • un retard de croissance cérébrale lorsqu'un manque d'iode survient pendant la vie foetale ou pendant les 3 premières années de vie (crétinisme : retard mental irréversible),

      • une mortalité accrue à la naissance et d'enfants.

 

Qui plus est, la personne carencée en iode présente un risque accru de développer des anticorps contre la glande thyroïde.

Précautions :              

 

Chez le patient présentant :

 

 

Grossesse/Allaitement :

 

    • aucune anomalie n'a été rapportée ; des suppléments (200mcg/jour) sont recommandés

    • des doses plus élevées peuvent entraîner le développement d'une fonction thyroïdienne anormale chez l'enfant

 

Interactions potentielles avec :

 

    • des médicaments antithyroïdiens : perturbation du contrôle de la fonction thyroïdienne

 

Eventuels effets indésirables :

 

    • des réactions d'hypersensibilité telles que : céphalées, rash cutané, gonflement des lèvres, de la bouche et de la langue, arthralgies

    • un excès d'iode entraîne une hyperthyroïdie (thyréotoxicose)

 

Maladies de carence :

 

    • hypothyroïdie

    • nanisme

    • artériosclérose

 

Besoins nutritionnels :             

 

I - Iode :

 

Age

AJR (mcg)

DJO (mcg)

 

 

 

0 - 6 mois

-

 

7 - 11 mois

70

 

1 - 3 ans

90

 

4 - 6 ans

90

 

7 - 10 ans

90

 

11 - 14 ans

120

 

15 - 18 ans  H

130

 

                     F

130

 

Adulte          H

150

100-1500

                     F

150

 

+ 70 ans      H

150

 

                     F

150

 

Grossesse

200

 

Allaitement

200

 

Autres :

-

 

 

 

 

 

 

AJR : Apports Journaliers Recommandés (Source : Recommandations nutritionnelles pour la Belgique - Conseil supérieur de la santé).

 

DJO : Dose Journalière en médecine Orthomoléculaire.

 

Côté pratique :              

 

Dose moyenne journalière dans les suppléments alimentaires : 100 à 1000mcg.

Dose toxique journalière : > 2000mcg.

 

Le sélénium, la vitamine C, et le magnésium renforcent l’efficacité de l’iode.

 

Dans nos régions, les adultes présentent une légère carence en iode. Ce déficit ne provoque pas des problèmes majeures et ne nécessite pas l'administration de suppléments d'iode. Néanmoins il est recommandé aux femmes souhaitant une conception de consulter leur médecin afin d'instaurer un traitement riche en iode. En effet, d'après des études, il existerait une lien entre une déficience légère d'iode chez la maman et le développement intellectuel de l'enfant...

 

Toutefois, il est recommandé d'optimiser son absorption :

 

Groupes-cibles : faible consommation d'aliments marins, consommation excessive de choux, de moutarde, de sel raffiné, ...

 

    • L'absorption d'iode d'origine alimentaire peut être améliorée par l'administration concomitante des vitamines C, E, et des Bs, et du Se.

      • la vit B2 (riboflavine) et la vit B3 (niacine) : stimulent la synthèse de NADPH, indispensable dans la métabolisation correcte de l'iode et dans la production d'ATP.

      • la vit C, la vit E : limitent les dégâts oxydants causés par l'iode en cas de suppléments type Lugol.

      • sélénium : joue un rôle dans l'activation des hormones thyroïdiennes.  

 

    • En cas d'une déficience en iode, l'administration d'une préparation multivitaminée comportant de l'iode peut être envisagée. Uniquement après consultation d'un médecin.

 

    • Evitez la consommation de quantités importantes d'aliments riches en substances strumigènes (struma) (= alimentation antithyroïde) : en particulier dans les choux (rouge, blanc), chou-fleur, choux de Bruxelles), ramenas, navets, huile de navette, moutarde blanche, oignons, manioc, papilionacées (pois, fèves, soya), ...

 

Action strumigène = freine la fixation d'iode dans la glande thyroïde.

---> augmentation du volume de la glande thyroïde (struma, goitre).

 

    • Prudence également avec certains médicaments qui contiennent de l'iode (l'amiodarone...).

 

    • Evitez des préparations à base de brome et de fluor : ces halogènes peuvent facilement aller en compétition avec l'iode pour occuper ses récepteurs, toutefois sans exercer ses effets

      • le brome dans des médicaments (Bisolvon°, Impromen°, Parlodel°...), des produits de soin pour cheveux (fixateurs), agents ignifuges bromés (papier peint, revêtement du sol, matelas...)...

      • le fluor dans des médicaments (Rohypnol°, Diflucan°, Flixotide° of Flixonase°, Fluanxol°, Floxapen°, Prozac°...)

       

      Buvez suffisamment d'eau, salée avec du sel non raffiné (NaCl, 1,5g/j) afin d'éliminer le bromure : le chlore est un inhibiteur compétitif efficace du bromure toxique.

 

    • Prudence avec certains suppléments alimentaires qui contiennent de l'iode (algues marines, sel iodé, ...) : à consommer tout de même avec modération pour éviter des problèmes d’hypertension. Attention avec le varech (est une algue particulièrement riche en iode) : peut être dangereux chez des hyperthyroïdiens. Ces patients, mais également des normothyroïdiens, doivent éviter son utilisation, puisque le varech peut provoquer une hyperthyroïdie!

 

 

Des suppléments d'iode en cas d'accident nucléaire :

 

En cas d’incident nucléaire, des radio-isotopes peuvent être libérés dans l’atmosphère. Ils peuvent être absorbés ar inhalation, par l’ingestion d’aliments ou de boissons contaminés, ou par contact avec la peau. Il s’agit entre autres d’iode radioactif, qui après absorption, se retrouve en quelques heures dans la glande thyroïde, avec un risque accru de développer un cancer thyroïdien, surtout chez les jeunes enfants.

 

Pour empêcher cette accumulation d’iode radioactif dans la glande thyroïde, on prend à titre préventif de l’iode stable, de façon à saturer la thyroïde. La prise d’iode stable ne protège toutefois pas contre les risques liés aux autres radioisotopes et aux irradiations externes, et elle doit toujours s’accompagner d’autres mesures de protection telles que le confinement (rester à l’intérieur portes et fenêtres fermées).

 

Plus l'enfant est jeune, plus il est sensible aux effets de l'iode radioactif. Une prise correcte des comprimés d'iode est donc plus que nécessaire. Chez les très jeunes enfants, un surdosage est dangereux car il peut provoquer une hypothyroïdie. Les (jeunes) adultes entre 18 ans et 40 ans (excepté les les femmes enceintes ou qui allaitent) sont moins sensibles que les enfants et courent un risque plus faible de développer un cancer de la thyroïde après exposition à l'iode radioactif. La prise de comprimés d'iode chez les personnes de plus de 40 ans ne fait par contre pas d'unanimité. Les effets indésirables peuvent en effet être plus importants que les avantages, certainement dans les zones pauvres en iode comme la Belgique où le fonctionnement de la glande thyroïde est souvent déréglé : le risque de cancer de la thyroïde augmente avec l'âge, tout comme le risque d'effets secondaires. Des effets secondaires légers comme des rougeurs, des maux de tête et des nausées sont négligeables. Mais chez les personnes âgées, les effets secondaires tels que l'hyperthyroïdie pèsent beaucoup plus lourds....

 

Voir aussi : www.risquenucleaire.be.

 

 

 

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