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Le régime cétogène

 

Dernière mise à jour : 2022.7.30

 

 

Les nouveaux-nés exclusivement nourris au sein entrent dans un état de cétose dans les 12 heures qui suivent la naissance, et les cétones obtenues assurent 25% de leurs besoins énergétiques. Ces cétones sont importants pour le développement cérébral.

 

Les populations vivant en Alaska, dans le Grand Nord, ont survécu pendant des siècles grâce à des régimes exclusivement carnivores. Ca n'a rien de spécial, puisque, en période de pénurie d'hydrates de carbone, notre organisme s'active à convertir de la graisse en corps cétoniques. Ces derniers représentent une source énergétique alternative pour le cerveau, le coeur et tous les autres tissus. La combustion de graisse (représentant 80% de nos réserves énergétiques) permet de survivre pendant des longues périodes de jeûne ou de sous-alimentation.

 

L'organisme de nos ancêtres utilisait le glucose pour sa production énergétique lorsque la nourriture disponible était principalement d'origine végétale, ou il brûlait des cétones en périodes de disette ou en cas de nourriture majoritairement animale. Ils étaient donc principalement en cétose, parfois durant des mois.

 

Notre corps et notre cerveau se sont donc développés... avec des cétones. Mais notre style de vie actuel est complètement différent. Aujourd'hui, seuls les Esquimaux sont restés un peuple cétogène!

 

Cétose? Régime cétogène?

 

Quelques explications.

 

Sommaire :

 

La production énergétique naturelle

 

Les avantages

 

L'état de cétose nutritionnelle

 

Le régime cétogène

 

Les précautions

 

Côté pratique

Contenu :

La production énergétique naturelle       

 

* Les muscles et les organes peuvent puiser leur énergie dans des sucres, ou directement dans les acides gras provenant soit des réserves de graisse corporelle, soit d’aliments riches en graisses.

 

 

 

* Digestion de sucres (estomac/intestins) :  

 

Glucose > via la circulation sanguine vers le cerveau > pyruvate > acétyl-CoA (Krebs) > ATP (mitochondries).

 

 

 

En cas d'excès de sucres alimentaires, la mise à disposition pour la combustion des acides gras provenant de nos réserves adipeuses est par contre nettement plus difficile. L'ingestion de sucres inhibe en effet la capacité de l'organisme d'accéder et de brûler des graisses en freinant les enzymes qui permettent la libération des graisses stockées (down-regulation). Voir : "cycle de Randle".

 

Ainsi l'organisme perd la flexibilité métabolique de brûler des graisses comme source d'énergie.

 

L'application correcte du régime cétogène permet de réduire radicalement la consommation de graisses oméga-6 (AGPI/PUFA), telles que l'acide linoléique (LA). Un excès d'acides gras oméga-6 stimule la formation d'acide arachidonique (AA) (libéré) dans l'organisme. À partir de l'acide arachidonique, les eicosanoïdes de type 2 sont formés (PGE-2, PG12, TXA2), qui sont des médiateurs inflammatoires (voir : Acides gras essentiels").

 

Des acides gras à chaîne courte et moyenne MCFA (Medium-Chain Fatty Acid) ou MCT (Medium Chain Triglycerides) d'origine alimentaire peuvent être traités complètement et tels quels par les mitochondries, tandis que les acides gras à chaîne longue nécessitent un porteur, la L-carnitine. Ensuite, ces acides gras peuvent être directement dégradés en Acétyl-CoA (bêta-oxydation).

 

Avec l'Acétyl-CoA, la production d'ATP (notre batterie chimique) démarre. Dans les mitochondries, l'Acétyl-CoA est d'abord oxydé, libérant des électrons qui via le cycle de Krebs > la chaîne de transport d'électrons (chaîne respiratoire)> phosphorylisation oxydative > produisent des molécules ATP. Cet ATP est ensuite libéré par les mitochondries dans le cytoplasme cellulaire, prêt à être employé comme source d'énergie dans de nombreuses réactions biochimiques.

 

Glucose, graisses (TAG)  + O2  (poumons) --->  AcCoA  --->  ATP  +  CO2 (---> poumons)  +  H2O

 

L'inconvénient est que les nombreuses graisses peuvent présenter un risque si l'on n'y prend pas garde. Les graisses animales et les acides gras saturés sont mauvais pour la santé et peuvent entraîner des maladies cardiovasculaires. Qui plus est : le corps n'est pas fait pour se nourrir uniquement de graisses.

 

 

* En cas d'apport restreint en glucose, pas de glycolyse mais dans le foie directement  la production de corps cétoniques:

 

Des acides gras > acétyl-CoA  > excès acétyl-CoA > cétones > via la circulation sanguine vers le cerveau > conversion de cétones en > acétoacétate > acétyl-CoA > ATP (mitochondries).

 

Mais lorsque la production d'Acétyl-CoA à partir d'acides gras d'origine alimentaire dépasse la capacité de conversion du cycle de Krebs, les mitochondries hépatiques sont incitées à produire à partir d'Acétyl-CoA (et donc de MCT) des corps cétoniques (acétoacétate (AcAc), acétone et bêta-hydroxybutyrate (BHB)) qui passent dans le sang : c'est l'état de cétose nutritionnelle (le même phénomène se produit en cas de jeûne prolongé).

 

Les corps cétoniques peuvent être utilisés comme carburants dans les tissus phériphériques et les organes, et traversent aisément la barrière encéphalique (à l'exception de l'acétone : n'ayant aucune signification métabolique, l'acétone volatile sera éliminée au niveau pulmonaire et donnera cette haleine fruitée bien connue chez les diabétiques (en manque de sucres) et en cas de jeûne prolongé...; voir plus loin la différence importante entre "La cétose alimentaire" et "La céto-acidose" (diabétique)).

 

Les cétones, un type de corps gras hydrosolubles, forment le carburant idéal pour nos cellules, y compris nos cellules cardiaques et cérébrales. En effet, la combustion de cétones dans les mitochondries est 25% plus efficace que la combustion de sucres. Sur le plan biochimique, la combustion dans les mitochondries d'1 molécule de sucres apporte 36 molécules d'ATP, tandis qu'1 molécule de graisses apporte 48 molécules d'ATP! Qui plus est, la combustion de cétones libère à nouveau de l'Acétyl-CoA, réutilisable dans le cycle de Krebs assurant une production mitochondriale accrue de NADH. Ce dernier est indispensable comme agent réducteur dans plus de 450 réactions biochimiques.

 

Plus une cellule a besoin d'énergie pour ces fonctions, plus le nombre de mitochondries est élevé. Des études chez l'animal en cétose ont clairement montré une élévation du nombre de mitochondries et donc d'ATP dans les cellules cérébrales.

 

*  Les cellules cérébrales utilise en particulier le glucose comme source d'énergie. Ou des corps cétoniques : en effet, la combustion des cétones dans les mitochondries s’avère extrêmement efficace – plus encore que celle du glucose –, très rapide et très propre car elle produit peu de ROS et de CO2 (---> poumons).

 

Les mitochondries des cellules nerveuses du cerveau ne sont pas conçues pour brûler directement des acides gras (forme de combustion inefficace et nocive), et les enzymes-clés nécessaires à la dégradation des acides gras (bêta-oxydation) ne s’y trouvent qu’en très faibles quantités.

 

Qui plus est, via le cycle de Krebs, les acides gras brûlent avec une efficacité relativement faible et de façon assez "sale" : ils ont besoin de beaucoup d’oxygène, produisent de grandes quantités de radicaux libres et d’espèces réactives liées à l’oxygène (ROS) nocifs pour les cellules (et ses mitochondries), et leur production d’énergie est relativement lente. Ces trois facteurs les rendent inaptes à fournir suffisamment vite l’énergie dont notre cerveau, organe extrêmement actif et sensible, a besoin.

 

 

Les mitrochondries possèdent leur propre génome (ADNmt) qui est plus fragile que l'ADN contenu dans le noyau cellulaire (ADNn). En outre, les mitochondries régulent le cycle cellulaire ((apoptose, mitose) et se chargent de l'élimination de cellules qui fonctionnent mal, des bactéries, des virus... (autophagie).  Des exotoxines telles que pesticides,  métaux lourds, radicaux libres et particules d'oxygène activées (ROS), ainsi qu'une infection virale de type herpès (CMV, Epstein-Barr...) peuvent provoquer une surexcitation et une inflammation pouvant détériorer l'ADNmt. Une dysfonction mitochondriale se trouve à la base du développement d'une maladie neurodégénérative telle que la maladie de Parkinson, mais également de la dépression et la perte de bien-être.

 

Les avantages       

 

Avoir assez d'énergie nous rend heureux et préserve notre santé. Un manque d'énergie par contre entraîne des troubles tels que retard mental, démence, troubles de la mémoire... Chez la plupart de ces maladies, certains neurones sont devenus résistant à l'insuline et donc moins habiles à brûler des glucides. Dans de telles circonstances, ils meurent lentement. Un apport de corps cétoniques peut aider ces neurones à survivre et à récupérer (effet neurothérapeutique et neuroprotecteur des corps cétoniques). Des résultats positifs ont été obtenus dans des troubles cognitifs et même dans des maladies telles que Parkinson et Alzheimer....

 

Le jeûne intermittent et le régime cétogène peuvent aider à corriger la dysfonction mitochondriale grâce à l'effet anti-inflammatoire d'un état permanent de cétose. Un apport en glucides très limité et la production endogène de cétones peuvent stimuler la production et le fonctionnement des cellules T et en particulier des cellules T-mémoire et réguler le fonctionnement du système immunitaire inné Et puisque l'inflammation chronique fait le lit de la plupart des maladies de civilisation...

 

Pour obtenir :

    • moins d'inflammation

    • moins d'affections neurodégénératives

    • moins de maladies métaboliques

    • moins de cancers

 

Les moyens :

Un régime pauvre en sucres (sucres raffinés et fructose) entraînera :

      • une diminution des taux de glucose dans le sang (glycémie, HbA1c) ---> moins de diabète, moins de stéatose

      • une diminution des taux d'insuline ---> moins de résistance à l'insuline (> moins d'Alzheimer )

      • une diminution des taux d' IGF-I (Insulin Growth Factor-1) ---> impliqué dans la croissance et la prolifération cellulaire

 

Limitez également la consommation de :

      • protéines : limitez à 1.5g/kg de poids corporel/jour afin de ne pas stimuler la route mTOR

      • graisses telles que les AGPI et les acides gras Trans : afin d'évider la formation de radicaux libres et la production de plus petites et plus denses LDL avec augmentation du risque cardio-vasculaire (voir : "Le cholestérol").

 

Préférez :  

      • des antioxydants (en particulier dans des aliments frais ou en suppléments)

      • des bonnes graisses telles que les AGMI et les AGS

 

 

Contrairement au sucres, les acides gras peuvent pénétrer dans les cellules sans être dépendants de l’insuline. Qui plus est, après pénétration, les sucres doivent d'abord être convertis dans le cytosol avant d'être brûlés dans les mitochondries. Les acides gras par contre peuvent être brûlés directement dans les mitochondries, présentant un meilleur rendement par molécule (l'acide BHB est un composé plus énergétique que le pyruvate).

 

Et lorsque l’on met suffisamment de matières grasses à disposition d’un organisme, comme c’est le cas dans le cadre d’un régime pauvre en glucides et riche en matières grasses ou d’un régime cétogène, les muscles retrouvent de l’énergie – y compris en cas d’insulinorésistance avérée. Tous les sportifs d’endurance connaissent ce phénomène : c’est le mode « brûlage de graisses » qui permet de courir un marathon sans être obligé d’absorber en permanence des aliments très riches en sucre. Après une période d'adaptation durant 2 à 4 semaines, l'endurance physique ne semble pas influencée par l'état de cétose nutritionnelle .

 

Qui plus est, l'état de cétose permet l'inhibition de la dégradation protéique : en effet, les cétones, structurellement semblables à des acides aminés branchés (BCAA), seront brûlés préférentiellement. Les corps cétoniques aident donc à épargner les BCAA.

 

L'épargne des BCAA entraîne :

 

 

Un régime cétogène :

 

 

 

 

 

 

 

Contrairement à un régime riche en sucres, le régime cétogène diminue sensiblement les réactions inflammatoires au niveau du cerveau. Cet état inflammatoire est impliqué dans le développement de maladies telles que Alzheimer, Parkinson, épilepsie et Sclérose en plaques . Les habitudes alimentaires jouent ici un rôle important.

 

Chez les adultes souffrant d'hypertension, de prédiabète ou de diabète de type 2 et de surpoids ou d'obésité, le régime cétogène a entraîné de plus grandes améliorations de la pression artérielle systolique, du contrôle glycémique et du poids sur une période de 4 mois par rapport au régime DASH .

 

Un régime cétogène est soutenu par le jeûne intermittent et par l'entraînement d'endurance. Les deux stimulent la production de corps cétoniques et maintiennent ainsi l'état de cétose.

 

Des cellules saines et cancéreuses présentent sur leur membrane extérieure des protéines  (Transporteur de Glucose 1, GLUT-1) qui agissent comme transporteurs de glucose : ils assurent le transport de glucose à travers de cette membrane. En cas de déficit en glucose, les cellules saines possèdent la capacité d'augmenter le nombre de GLUT-1 à leur surface, afin d'optimiser l'absorption de glucose. Par contre, dans de telles situations, les cellules cancéreuses perdent des GLUT-1! Donc même avec un régime 100% sans sucres, lorsque uniquement la gluconéogenèse est capable de produire un peu de glucose, les cellules cancéreuses ne peuvent pas vraiment profiter de cette opportunité !

 

Un régime cétogène peut avoir un impact thérapeutique dans le traitement de  : spasmes infantiles, épilepsie, autisme (ces 2 derniers ont des caractéristiques en commun), tumeurs cérébrales, Alzheimer, Parkinson, Sclérose latérale amyotrophique (SLA) (dans ces derniers 3 cas, la résistance à l'insuline ou l'incapacité d'utiliser le glucose comme source d'énergie joue un rôle, entraînant la mort des neurones), ACV, traumatisme crânien, migraine, troubles du sommeil, schizophrénie ( chez la souris), dépression, angoisses, TDAH, irritabilité, syndrome d'ovaires polykystiques, syndrome de l'intestin irritable (IBS), maladie de Crohn , reflux gastro-oesophagien, obésité, maladie cardiovasculaire, acné, diabète de type 2 , trémulations, , insuffisance respiratoire, presque toutes les affections neurologiques, mais également le cancer et toutes les circonstances dont les tissus ont besoin d'aide après avoir été exposés à un manque d'oxygène .

 

En cas de maladie génétique du métabolisme des glycogène (GSD) (problème dans la conversion de glycogène en glucose) et de syndrome de déficience du Transporteur de Glucose 1 (GLUT-1) (problème dans le transport du sucre sanguin vers le cerveau), chacun lié à une déficience enzymatique rare, le régime cétogène est d'une importance vitale.  

 

Des jeûnes prolongés sont connus pour réduire l'inflammation. Selon des études, les corps cétoniques (BHB) sont capables d'inhiber l'activation de l'inflammasome, un complexe protéique responsable de la réponse immunitaire impliquée dans de nombreuses maladies auto-immunitaires. Les corps cétoniques n'inhibent pas l'activation de la caspase-1 qui intervient en réponse à l'apparition de pathogènes. Autrement, la protection immunitaire reste active.

 

 

 

A Paoli, A Rubini, J S Volek and K A Grimaldi. Beyond weight loss: a review of the therapeutic uses of very-low-carbohydrate (ketogenic) diets. European Journal of Clinical Nutrition (2013) 67, 789–796

 

 

 

Les cellules cancéreuses se nourrissent principalement de sucres sans oxygène (Effet de Warburg :  une glycolyse anaérobie suivie d'une fermentation lactique dans le cytosol, au lieu d'une glycolyse partielle suivie d'une oxydation du pyruvate dans les mitochondries). Dans l'oncologie, on exploit cette propriété en administrant des sucres radioactifs. Cette technique permet de détecter des métastases cancéreuses (PET-scan). Le régime cétogène est une méthode thérapeutique complémentaire basée sur cette propriété.

 

Les malades du cancer ont besoin de quantités particulièrement importantes de matières grasses pour préserver leur masse musculaire et conserver suffisamment de force physique. En effet, le cancer modifie le métabolisme de telle façon que les muscles réagissent moins bien au signal de l’insuline. À l’instar des diabétiques, les malades du cancer deviennent ainsi insulinorésistants, ce qui a pour conséquence d’amoindrir de plus en plus la capacité de leurs muscles à exploiter le sucre comme source d’énergie. Lorsque leurs cellules manquent de sucre et ne disposent pas, en compensation, de suffisamment d’acides gras, les personnes s’affaiblissent et s’épuisent vite. Cette situation, les malades du cancer sont malheureusement nombreux à la connaître.

 

Lorsqu’on ne fournit pas de sucre à l’organisme, ce sont les cétones qui fournissent au cerveau l’énergie dont il a besoin (seulement en cas de faibles taux d'insuline, l'organisme est capable de brûler des graisses). Les cellules cérébrales sont très friandes de ces cétones grâce auxquelles elles sont particulièrement performantes – c’est peut-être pour cela que le régime cétogène est souvent très efficace chez les épileptiques, dont les crises diminuent ou disparaissent même tout à fait.

 

L'état de cétose nutritionnelle       

 

La production de cétones est souvent associée au jeûne. Pourtant avec un régime riche en graisses et en absence de sucres, il est possible de produire des cétones à partir de graisses.

 

Il est parfois difficile d'obtenir un état de cétose stable. Il nécessite une approche individuelle. Vous devez tester et noter chaque jour l'évolution de votre taux de glucose (glycémie) et de bêta-hydroxybutyrate (BHB) dans le sang.

 

Mais comment débuter?

 

1. Déterminer l'état de cétose :

 

3 Types de cétones peuvent être déterminés : l'AcAc (en particulier dans l'urine), l'acide BHB (en particulier dans le sang) et l'acétone (dans l'haleine).

 

La mesure de l'AcAc dans l'urine est facile mais n'est pas très précis (Ketostix).

 

La mesure de l'acide BHB dans le sang est préférable. L'acide BHB représente 78% des cétones présentes dans le sang. Un état de cétose est caractérisé par des valeurs BHB entre 1 et 3 mmol/l de sang. Des valeurs BHB entre 4 et 7 mmol/l pourraient freiner la croissance tumorale, l'angiogenèse et l'inflammation et favoriser l'apoptose.

 

Un état de cétose, associé à une faible glycémie et une faible insulinémie, est parfaitement naturel et sain. Des appareils qui mesurent les taux de sucres et de cétones dans une goutte de sang : Precision Xtra (Abbott), Freestyle Optium Neo (Abbott),  Nova Max Plus (Nova), GlucoMen LX plus (Menarini)...

 

Mesurer le taux de cétones dans l'haleine (acétone) est possible chez soi avec le Ketonix°.

 

Note :

Il est recommandé de ne pas déterminer l'état de cétose et/ou la glycémie immédiatement après un effort physique considérable. Lors d'un effort physique intense, le foie libère en effet du glucose, influençant temporairement la production de cétones. Mais après quelques heures, la glycémie régresse et le niveau de cétones se rétablit spontanément.

 

2. Déterminer son propre seuil de tolérance aux hydrates de carbone (STHC) :

 

Le STHC diffère selon la personne. Certains athlètes peuvent maintenir un état de cétose avec 100g d'hydrates de carbone (HC) par jour. La plupart des gens nécessitent moins de 50g d'HC/jour pour maintenir leur état de cétose. En cas de syndrome métabolique, la limite de cétose est encore plus basse : moins de 30g d'HC/jour. Il est recommandé de débuter avec 20g d'HC/jour, afin d'assurer son entrée en cétose. Ou débuter avec de l'eau, que de l'eau! Augmenter ensuite la dose journalière d'HC avec 5 à 10g pendant une semaine. En cas de sortie de cétose, il suffit de reprendre la dose de la dernière semaine en cétose...

 

Jeûner durant 3 à 5 jours (que de l'eau) ne posera aucun problème chez une personne encore en bonne condition physique. Des symptômes de sevrage peuvent s'observer mais sont sans danger : tête légère, nausées, maux de tête...

 

Mais chez la personne fragile, une introduction progressive d'un régime cétogène sera nécessaire. Toutefois, dans le traitement d'un cancer, le but primaire doit être un apport glucidique < 12g par jour, avec une limitation de l'apport protéique à 0.8 - 1.2g/kg de poids corporel (voir plus loin).

 

Mais attention, il ne suffit pas de manger peu de sucres. Il est préférable d'éviter au début tous les sucres (et en particulier les sucres à index glycémique élevé). Et même dans ce cas, l'organisme a besoin de 2 à 6 semaines avant de pouvoir migrer d'une combustion de sucres vers une combustion de graisses. Seulement à ce moment, les taux de cétones (BHB) à jeun s'élèveront à des valeurs supérieures à 0.5.

 

Simultanément, les taux de glycémie régressent progressivement vers des valeurs inférieures à 100, ou même jusqu'à 50mg/dl, inversement proportionnel à la concentration de cétones qui, avec un peu de retard, s'élèvera lentement. Une diminution des taux d'HbA1c a également été observée.

 

Rester en mouvement est recommandé. Toutefois éviter le sport, parce que l'acide lactique produit lors de l'effort physique peut être converti en glucose (gluconéogenèse)!

 

3. Déterminer son propre seuil de tolérance de protéines (STP) :

 

Remplacer des sucres par des graisses (et non par des protéines), c'est l'essentiel du régime cétogène! Si un apport en HC de 20g/jour ne permet pas l'entrée en cétose, il est conseillé de diminuer son apport en protéines, et augmenter son apport en graisses. En effet, puisque l'organisme ne peut pas stocker un excès de protéines, il les transformera en glucose via la gluconéogenèse. Empêchant ainsi l'entrée en cétose de l'organisme...

 

En état de cétose, le foie assure une production minimale mais suffisante de glucose via la gluconéogenèse. Une conversion minimale de protéines via la gluconéogenèse fournira une quantité suffisante pour assurer la fonction thyroïdienne.

 

Débuter avec 20g d'HC par jour + 1g de protéines par kg de poids corporel par jour; tester ensuite votre état de cétose.

 

4. Déterminer son apport de graisses :

 

Lorsqu'on évite les sucres dans son alimentation, un apport plus élevé de graisses est indispensable afin de calmer la sensation de faim. Le régime cétogène est un régime riche en graisses (80 à 85% des calories fournies)! En effet, des bonnes graisses devront compenser la plus faible consommation de hydrates de carbone et de protéines. Manger des graisses jusqu'à satiété. Pas plus. Avec un régime cétogène, pas de frustrations ni de petits faims! Il n'est même plus nécessaire de manger plus de 1 ou 2 fois par jour...

 

Quelles sont les "bonnes" graisses?

 

En absence de sucres, l'organisme préfère comme carburant

 

      • des acides gras saturés à chaîne courte et moyenne (MCT), et d'acides gras mono-insaturés. Les MCT se trouve dans : vrai beurre, ghi (beurre clarifié), crème aigre, huile de noix de coco, viande (pas maigre), lard, oeufs, produits laitiers entiers fermentés tels que fromages, yaourt grecque (Yiaourti)...

 

      • MCT (Medium Chain Triglycerides) : l'huile de noix de coco est composée de 60% de MCT dont la moitié est formée d'un mélange d'acides gras C6 (acide caproïque), C8 (acide caprylique), C10 (acide caprique) et l'autre moitié d'acides gras C12 (acide laurique); (ce sont donc les 30% AGS restant qui poseraient vraiment problème; ce qui reste supérieur aux concentrations que l'on trouve dans les huiles plus classiquement utilisées).

 

Par rapport aux acides gras C12, les acides gras C8 (et aussi les C10) sont plus facilement transformés en corps cétoniques. Il existe des huiles MCT composées d'acides gras saturés C8 et C10 uniquement.

 

      • des acides gras mono-insaturés : avocats, huile d'olive, noix (de pécan et de macadamia), semences (de sésame, de cumin, de potiron, de chanvre...)... Ces acides gras à chaînes courtes et moyenne seront transportés directement de l'intestin grêle vers le foie, enfin d'être métabolisés en corps cétoniques.

 

      • des acides gras oméga3 d'origine animale tels que l'huile de krill.

 

Ingérez plus d'acides gras mono-insaturés (AGMI) que des acides gras saturés (AGS). Limitez à 10% l'apport d'acides gras poly-insaturés (AGPI) (ces derniers sont trop sensible à l'oxydation et risquent de devenir des sources importantes de ROS).

 

Limitez l'apport d'acides gras oméga6 à 5% de l'apport calorique, et à 10% pour l'ensemble oméga3+6. Assurez un rapport oméga6/3 inférieur à 2.

 

Dès que l'organisme se trouve dans un état de cétose stable, le jeûne intermittent durant 16 à 24 heures devient facile à appliquer (ce qui booste la production des cétones). Afin de perdre du poids, il suffit de limiter l'apport des graisses via l'alimentation, afin de pousser l'organisme à puiser dans ces propres réserves adipeuses.  D'autre part, pour gagner de la masse musculaire, bouger suffisamment est impératif!

 

Dans le traitement de cancer, un régime cétogène "avec restriction calorique" est recommandé. Seule une réduction calorique supplémentaire (diminution des graisses) pourrait réduire la glycémie suffisamment rapide, limitant ainsi la croissance tumorale.

 

Un régime cétogène exerce une activité diurétique. Prudence donc en cas de traitement concomitante d'antidiurétiques et de risque de déficits en électrolytes.

 

 Normalement le patient maigrira avec régime cétogène (avec ou sans restriction calorique) (parce que la glycémie et la lipogenèse postprandiales sont réduites lorsque le régime alimentaire est faible en les glucides). Sauf que la perte du poids représente ici une réponse métabolique sur une restriction calorique. Par contre, la perte du poids lors d'une radiothérapie ou d'une chimiothérapie est provoquée par ses effets toxiques et par les effets du traitement sur l'appétit. L'ingestion de boissons énergétiques pourrait alors favoriser la croissance tumorale...  

 

L'administration de cortisone pour réduire l'inflammation risque d'élever la glycémie, ce qui nourrit la tumeur et favorise donc sa survie!

 

Seulement en testant tous les jours, vous savez déterminer et maintenir votre propre réponse cétogène. Au début, 2x par jour : le matin à jeun les taux de cétones et le soir, 4 heures après le dernier repas, la glycémie.

 

Il peut être intéressant de tester également le niveau des triglycérides (entre 70 - 100) : des niveaux élevés montrent une alimentation trop riche en sucres! En évitant tous les sucres, le niveau des triglycérides diminuera progressivement.

 

En outre, les valeurs sanguines de HDL-cholesterol augmenteront et les valeurs de CRP (degré d'inflammation) se normaliseront (Voir : "Nutribilan").

 

Matière trop compliquée? : d'autres personnes peuvent vous aider : www.flexibleketogenic.com et des recettes cétogènes sur The Charlie Foundation et Ketogenic Diet Resource.

 

Quelques livres en français : "Céto-cuisine", "Le régime cétogène contre le cancer".

 

Le régime cétogène       

 

Dans le régime cétogène, il faut faire très attention aux macronutriments, sous peine de sortir de cétose : le régime cétogène réduit le nombre de calories produit par la combustion de sucres jusqu'à  5 à 10%, par la combustion de protéines jusqu'à 10 à 15% et augmente le nombre de calories apporté des graisses jusqu'à 75 à 80%.

 

Le régime cétogène est donc un mode d’alimentation isocalorique très riche en matières grasses (p. ex. H05 - G75 - P20, correspondant à un ratio 3:1 ou 4:1 entre Graisses et le couple Protéines + Hydrates de carbone), principalement composé de

    • des bonnes graisses saturées et insaturées (huile de noix de coco, huile d'olive, beurre, oeufs, avocats, noix... et en évitant les huiles végétales traitées riches en acides gras oméga6)

      • la partie glycérol des triglycérides (majoritairement à chaîne moyenne) est ensuite utilisée dans la production de glucose (gluconéogenèse).

 

 

Si la diète cétogène permet d’obtenir de très bons résultats, il faut reconnaître qu’elle est très difficile à supporter sur le long terme. C’est pourquoi, à partir des années 1970, le Dr Peter Huttenlocher (Université de Chicago) a mis au point une diète cétogène améliorée à base de triglycérides à chaines moyennes (TCM). Le principe est le même, mais il est moins contraignant, car en se concentrant sur ces « TCM », il est possible de consommer plus de glucides.

Grosso modo : 90% de graisses et 4% de glucides dans le régime cétogène VS 73% de graisses et 17% de glucides dans le régime « TCM ».

On trouve des triglycérides à chaines moyennes (TCM) naturellement dans (formes non écrémées) :
- le lait de vache
- le beurre (9% environ)
- le lait de chèvre
- l’huile de noix de coco (
près de 60%).

 

 

Régime cétogène/paléo :

 

 

Un régime cétogène et "pauvre en calories" se compose donc de suffisamment de graisses (juste assez), d'un apport limité de protéines (pauvres en acides aminés branchés et en glutamine) et peu d'hydrates de carbone. Ce type de régime provoque la production de corps cétoniques, combustion facile pour les cellules saines et difficile pour les cellules cancéreuses. Ce type de régime est donc particulièrement conseillé dans le traitement du cancer.

 

Prudence : aussi bien la radiothérapie que la chimiothérapie provoquent une nécrose et inflammation tissulaire, pouvant augmenter les niveaux de glutamate dans les tissus. Après sa conversion en glutamine, les cellules tumorales survivantes et les TAM (tumor-associated macrophages/monocytes) peuvent l'utiliser comme source d'énergie et pour leur croissance (via la phosphorylation du substrat) .

 

Un tel régime fait régresser la glycémie normale à jeun de 100mg/dl de sang vers des valeurs glycémiques de 55-65mg/dl, tandis que les niveaux de corps cétoniques (bêta-hydroxybutyrate, acétoacétate, acétone) augmentent considérablement, puisque la combustion de graisses domine maintenant. Le foie produit des cétones à partir des matières grasses à chaque fois que l’organisme a jeûné durant plus d’une journée, ou qu’il a absorbé une quantité suffisante de calories issues de matières grasses sans que celles-ci ne soient accompagnées de glucides. Parmi les cétones, on compte l’acétoacétate (acide acétylacétique), l’acétone (que l’on élimine en expirant et qui produit une odeur fruitée lorsqu’une personne se trouve soudain en forte cétose), et l’acide bêta-hydroxybutyrique (chimiquement parlant, ce dernier n’est pas une cétone, mais sur le plan physiologique, il est assimilé aux cétones car il apparaît partout où il y a production d’acétoacétate).

 

Le jeûne devient alors une réponse naturelle à des taux accrus de cétones. Manger (suffisamment) 1 x par jour devient naturel et soutient le jeûne intermittent. Jeûner en renonçant complètement à toute nourriture n'est pas nécessaire. Chacun doit déterminer quand et combien il doit manger pour se sentir bien.

 

La faim est une sensation subjective. Vous avez faim ou envie de sucres? Préférer des graisses et des protéines.

 

Les précautions       

 

Un régime cétogène peut lancer en quelques jours la production de cétones. Parfois, plusieurs semaines seront nécessaires. Il est recommandé d'éviter toutes les sources d'hydrates de carbone. Donc également les fibres. Chacun doit tester comment son organisme réagit sur certains aliments, s'il supporte bien les fibres...

 

En particulier les diabétiques de type 2 et les patients très insulino-résistants peuvent rencontrer des problèmes pour entrer en cétose. La metformine (médicament) peut les aider. Parfois des préparation à base de cannelle suffisent.

 

Chez les personnes qui entrent facilement en cétose, il est possible de maintenir la cétose durant la semaine et de manger le WE à l'ancienne sans restriction de sucres et de protéines. Chacun doit déterminer ce qui est bon pour lui. Par contre, si vous avez des problèmes pour entrer en cétose, restez y.

 

Cependant, il n'est pas recommandé de vivre en permanence en état de cétose. La raison en est liée au cortisol. Le corps a besoin de glucose, et s'il est privé trop longtemps (situation de stress), le corps libère du cortisol pour stimuler la production de glucose par le foie (gluconéogenèse). Le cortisol chronique favorise également l'inflammation (avec altération la fonction immunitaire), l'obésité centrale et la perte catabolique de masse musculaire maigre. C'est exactement ce qu'on veut éviter en faisant régime...

 

Parce que le glucose est le principal carburant des mitochondries, 

 

---> une fois retrouvée votre souplesse métabolique, il est important de revoir la stratégie et d'ajouter à nouveau des glucides sains, sinon ces stratégies se retourneront contre vous et conduiront à une détérioration de la santé métabolique, de la fonction mitochondriale et du métabolisme.

 

Par contre, le régime cétogène ne présente pas de danger pour les personnes en bonne santé. Mais il peut provoquer des réactions un peu surprenantes dans un premier temps, pendant que le corps s’adapte. Les Américains appellent cela la « grippe céto » (Keto Flu). Elle dure quelques jours au début du régime. Vous manquez d’énergie, votre cerveau tourne au ralenti. Vous avez faim, vous avez du mal à dormir, des nausées, des problèmes digestifs et, si vous faites du sport, de mauvaises performances. L’haleine sent l’ammoniac, et l’équilibre hydrique du corps se modifie. Pour aider à l’adaptation, il peut être nécessaire d’ajouter du sel (sodium) à l’alimentation, et prendre des sels minéraux comme du potassium (1000 mg), du magnésium (300 mg). Des suppléments de créatine et de petit-lait (whey) aideront les personnes qui pratiquent le régime cétogène tout en faisant du sport.

 

Tous les corps cétoniques sont acides. Normalement, le sang est capable de tamponner ces acides afin de maintenir son pH dans des limites normales. C'est le cas dans l'état de cétose nutritionnelle.

 

    • la cétose nutritionnelle : état de faible métabolisme glucosique, caractérisé par une glycémie basse, une insulinémie basse et des taux sanguins élevés de cétones (< 9 mmol/l). Dans une situation de faibles taux de glycémie, la cytotoxicité de la metformine augmente .

    • la céto-acidose (ou acidocétose) : état de métabolisme glucosique intensif caractérisé par une glycémie très élevée (> 250 mg/dL), associée à des valeurs sanguines très élevées de cétones (15 - 20 mmol/l), se présentant quasi exclusivement chez les diabétiques de type 1 (causes : en cas de déficit en insuline (et/ou insulinorésistance), le glucose n'arrive pas à entrer dans les cellules, poussant l'organisme à produire des cétones comme combustion alternative) ; en cas de valeurs BHB > 20 mmol, un coma  entraînant en quelques heures le décès peut survenir suite à une élévation d'acidité sanguine (acidose par corps cétoniques).  

 

L'acidocétose, relativement rare aujourd'hui, se manifeste par une soif intense, des urines fréquentes et abondantes et divers signes digestifs (douleurs abdominales, nausées, perte d’appétit). On note aussi, chez ces patients, une haleine à l’odeur de pomme, très particulière.

 

Une céto-acidose plus ou moins marquée peut aussi être provoquée par des efforts physiques intenses et par des abus d'alcool.

 

 

La cétose nutritionnelle est donc complètement à l'opposé d'un état diabétique grave!

 

TOUTEFOIS : le régime cétogène peut causer certains problèmes, si bien qu'il est fortement déconseillé de le suivre sans surveillance médicale.

  1.  

    • un régime cétogène est uniquement indiqué chez la personne motivée, disciplinée et en relative bonne santé. L'accompagnement, l'engagement et le support, aussi de la famille, sont indispensables. Les régimes cétogènes ou "low carb" (à faible teneur en glucides) sont difficiles à maintenir sur le long terme. Ce sont des régimes de choc...

    • il peut supprimer la faim avec des taux de glycémie faibles et des taux cétoniques élevés.

    • il peut entraîner initialement et temporairement un état d'acidose (acidose métabolique), caractérisé par des symptômes tels que nausées, vomissements et somnolence. Avec risque d'une acidose de bas grade chronique, pouvant favoriser la formation de calculs rénaux ou même d'ostéoporose. Un apport de citrates (transformés en bicarbonates dans le foie) peut neutraliser l'acidification. D'ailleurs, on administre des citrates également à des patients rénaux afin de neutraliser une éventuelle acidose...

    • les premières semaines, il peut provoquer une très forte fatigue, des étourdissements, des nausées et des céphalées, le corps ayant besoin de s’habituer à ce nouveau fonctionnement sans réserves de sucres. En cas de restriction de sucres, le pancréas limite la sécrétion d'insuline. Et uniquement en cas de faibles taux d'insuline, l'organisme est capable de brûler des graisses.

    • lorsque l’on réduit les apports en glucides, on sécrète moins d’insuline et on stocke moins de glycogène. Cela entraîne une certaine diurèse (augmentation de la production d’urine), qui s’accompagne d’une élimination accrue de sodium et d’autres électrolytes par les reins :

 

--> s’hydrater suffisamment et consommer du sel pour contrebalancer le déséquilibre électrolytique.

--> se supplémenter en magnésium, car la perte de sodium dans les urines du fait de l’augmentation de la diurèse, va demander au corps de sacrifier le magnésium ce qui provoque des crampes musculaires, une constipation, des troubles du sommeil...

  1.  

    • pendant cette période, on réduit le carburant que le corps est habitué à utiliser, le glucose, et on le remplace par le gras. Ce changement de carburant explique que l’on puisse manquer un peu d’énergie et ressentir de l’irritabilité, le temps que le corps devienne apte à brûler de la graisse ;

 

--> augmenter ses apports en graisses pour ne pas manquer d’énergie et éviter les symptômes de fatigue et de léthargie. En arrêtant le sucre, on réduit de moitié ses apports énergétiques...

  1.  

    • on a constaté des symptômes d'allergie et des douleurs, lors de la mise en cétose, mais ils disparaissent après.

    • le régime cétogène peut entraîner une hyperlipidémie (cholestérol, triglycérides) qui s'inverse à l'arrêt du régime, une perte de poids corporel, des troubles intestinaux (une diarrhée par déficit en fibres (possible de combler avec de l'ispaghul (psyllium) ou de la pectine), des céphalées, des étourdissements (pertes de sodium) et des crampes musculaires (déficit en potassium et magnésium, étant donné la privation de fruits et légumes riches en sucres).

    • sont toutefois autorisés, les légumes pauvres en sucres (tels que : chou vert, asperge, aubergine, concombre, brocoli, céleri, laitue, poireau, cresson...) et fruits pauvres en sucres (tels que : avocats), ainsi que toutes les graisses, viandes, volailles, poisson, œufs, fromage, crème, noix...

    • l'organisme a besoin de glucose, et s'il est privé trop longtemps, le corps libère du cortisol pour stimuler la production de glucose par le foie. Il est préférable de l'obtenir de l'alimentation plutôt que de forcer le foie à en produire  Surtout parce que le cortisol favorise également l'inflammation (stress) et l'obésité centrale (type syndrome de Cushing). Il est donc préférable de limiter le régime cétogène dans le temps...

    • le régime cétogène est incompatible avec une corticothérapie (utilisée dans le traitement de symptômes relatifs au cancer, tels que oedème, paralysie, appétit...). En effet, les corticostéroïdes empêchent d'obtenir des niveaux glycémiques suffisamment bas. En outre, ils accélèrent à terme la croissance tumorale.

    • le régime cétogène n'est pas compatible ou exige un encadrement médical en cas de : insuffisance rénale, hépatique ou cardiaque, diabète, troubles métaboliques des acides gras, pendant la croissance, la grossesse et l'allaitement...

  2.  

    • le régime cétogène est compatible avec le sport; en outre, par rapport à la combustion d'hydrates de carbone, la combustion de corps cétoniques produit moins d'acide lactique et provoque donc moins de crampes et de douleurs musculaires. Toutefois, le régime cétogène pourrait nuire à la performance, en particulier lors d'efforts physiques courts de haute intensité (HIIT).

    • le régime cétogène pourrait être incompatible avec des efforts physiques intenses (de courte durée), parce que ces efforts peuvent inciter les muscles à libérer du lactate et des acides aminés tels que la glutamine, sources éventuelles de glucose. Toutefois, des résultats performants ont été obtenus avec le régime cétogène dans les sports d'endurance . Voir aussi : "La diététique du sportif, Côté pratique".

 

Note : Le régime "Warrior" d'Ori Hofmekler est un régime pauvre en glucides et riche en graisses basé sur le jeûne intermittent, et utilisé dans des milieux sportifs (e.a. par l'équipe national de rugby de la Nouvelle Zélande, Les AllBlacks, vainqueur de la coupe mondiale du rugby en 2015).

 

Note : Pour ce qui est des apports par le jeûne, ils produisent trop peu de corps cétoniques ce qui ne permet pas d’améliorer les performances. Supplémenter en corps cétoniques permet d’apporter un autre substrat que le glucose, et d’augmenter l’utilisation des acides gras pour des puissances d’exercice moyennes pour lesquelles, sans les corps cétoniques, on utiliserait déjà les réserves en glucose. Autre effet positif, en utilisant moins de glucose, on produit moins d’acide lactique, à l’origine des crampes. En outre, les sels cétoniques peuvent provoquer des problèmes gastro-intestinaux.

 

Depuis peu, sont développés des esters de corps cétoniques qui valent beaucoup plus cher que les sels, sont bien moins diffusés mais qui sont peut-être plus efficaces car ils permettent d’augmenter de manière beaucoup plus franche le taux de corps cétoniques dans le sang.

 

    • le régime cétogène est en général instauré avant l'extraction chirurgicale de la tumeur, si son développement permet d'attendre ("Watchful waiting"). La diminution de l'inflammation et de vascularisation de la tumeur et des tissus limitrophes, ainsi que la réduction tumorale grâce à un régime cétogène permettent une meilleure délimitation de la zone à extraire. Qui plus est, après l'intervention chirurgicale, le régime cétogène permettra de réduire les effets toxiques de la chimiothérapie.

    • le régime cétogène avec "restriction calorique", utilisé e.a. dans le traitement du cancer (rapport Graisses / (Hydrates de carbone + Protéines) = 3:1 ou 4:1 accompagné d'une restriction calorique jusqu'au BMR moins 25 - 35% à calculer avec le BMR-calculator) n'est pas adapté à des jeunes enfants : risque de retard de croissance! Un régime cétogène normale (sans restriction calorique) a été utilisé avec succès chez l'enfant dans e.a. le traitement de l'épilepsie.

 

Le jeûne intermittent (voir "La restriction calorique") peut vous aider à vous habituer à un régime cétogène.

 

Attention : Les corps cétoniques interviennent dans le contrôle du génome. En effet, les cétones peuvent activer des gènes foetaux encore présents chez l'adulte, et éteindre les gènes d'adulte, entraînant aussi bien une éventuelle évolution positive que négative.

 

Côté pratique       

 

Valeurs sanguines recommandées :

 

 

Un suivi hebdomadaire est conseillé de : lipides sériques, glucose, cétones, insuline, protéines.

 

Passer d’une alimentation classique à une alimentation cétogène riche en matières grasses c’est un bouleversement des habitudes. Dans les cas où un régime 100 % cétogène n’est pas imaginable pour le patient (parce qu’il ne veut pas, par exemple, se priver d’un verre de bière occasionnel ou de fruits), il est recommandé d’avoir au moins recours, soit à un régime pauvre en glucides et riche en matières grasses de type Atkins, soit au régime à base d'aliments à faible IG (max. 80g de glucides par jour) : ils seront en tout cas plus bénéfiques pour le patient que l’alimentation dite "saine" prônée par les organismes officiels, qui limite la plupart des graisses.

 

Même lorsque l’on suit depuis longtemps un régime pauvre en glucides et que l’on est convaincu de bien savoir évaluer la teneur en glucides des aliments, il arrive souvent que l’on se trompe dans ses estimations. Conséquence : certains repas dépassent la quantité de glucides visée (régime cétogène : max. 20g de glucides par jour).

 

Il est impératif de :

 

    • peser les portions de vos aliments.

    • contrôler leur concentrations en glucides : parce qu'on ne respecte déjà pas les critères du régime cétogène (max. 20g de glucides par jour) avec une portion de fromage blanc au petit déjeuner puis deux repas riches en légumes! Même lorsque l’on évite les légumes les plus riches en glucides, les repas en contiennent souvent encore trop ou, en tout cas, ne respectent pas la bonne répartition nutritionnelle (H05 à 10 -  G70 à75 -  P20).

    • accompagner tous les aliments de matière grasse, beurre, huile... : faire attention à acheter des graisses ayant un bon rapport oméga-6/oméga-3 et de bonne qualité. Il faut donc ingérer des graisses pour perdre de la graisse : 20 à 40g de graisses par repas.

 

 

20 à 40 g de graisses par repas C.à.soupe Pièce ou g    g de graisses  C.à.s, pièces ou g par repas
       
 Crème fraîche entière

1 c.à.s

5

6

 Oeufs

1 pc

5

3 - 4

 Boeuf 15% MG

100g

15

200g

 Huile de noix de coco

1 c.à.s

14

2

 Brie fromage

100g

30

100g

 Beurre d'amandes

1 c.à.s

10

3

 Huile d'olive

1 c.à.s

14

2

 Noix de pécan

10 pcs

20

15

 Crème glace

1 coupe

22

1

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans la table sous-jacente, la Charge Insulinique (CI) sans graisses par 100g d'un aliment a été calculée (points). La CI a été calculée soit à partir de l'Index Insulinique soit à partir de la formule : 0.6 x g de protéines + 1.3 x g d'hydrates de carbone - 0.2 x g de fibres (en grammes). Cette formule permet de calculer soi-même la CI.

En se basant sur un régime cétogène journalier composé de 80 de protéines et moins de 40g d'hydrates de carbone, on arrive à moins de 100 points par jour ou 50 points par repas (max. 2 repas par jour). Ces calculs ne sont quasi pas nécessaire lorsqu'on consomme beaucoup de légumes. 100g de légumes représentent 4 points par en moyenne. 750 g de légumes p. ex. (ce qui est énorme) (= 30 Points) + 100 g de poisson ou de viande (15 Points) + graisses (selon besoins (0 Points), au total 45 Points.

 


0 Eau, café, thé
0 Sel, épices
0 Huile d'olive, de colza
0 Huile de coco, de MCT
0 Beurre
1 Avocat
2 Mayonnaise
2 Salade
2 Epinards
3 Champignons
3 Haricots verts
3 Concombre
3 Poireau
3 Céleri
3 Chicons/Endive
3 Brocoli
4 Courgette
4 Tomates
4 Aubergine
4 Asperges
 Autorisés:
5 Saucisse de boeuf
5 Lait de soja
5 Lait de coco
5 Chou fleur
5 Yaourt de soja
6 Carottes
6 Crème entière
6 Baies rouges
6 Lait entier
6 Framboises
6 Paprika
7 Mûres
7 Lard
7 Yaourt entier
7 Fraises
7 Pêches
7 Orange
7 Choux de Bxl
8 Fromage jeune
8 Noix, noisetier, noix de pécan, du Brésil
8 Viande de porc

  8 Jambon   9 Crevettes
  9 Tofu
  9 Nectarine
  9 Oignons
  9 Poudre de coco
  9 Sauce tomate
  9 Mortadella
10 Flocons d'avoine lait de coco
10 Pomme
10 Poisson gras
11 Abricots
11 Ton
11 Pois
13 Prunes
13 Poisson maigre
13 Oeufs
14 Fromage Gouda
14 Poule, Dinde
14 Myrtilles, Airelles

 

A limiter :

 

15 Saucisse de Francfort 
15 Cerises
15 Poire
16 Ananas
16 Kiwi
17 Fèves et lentilles
19 Raisins
19 Fromage dur
21 Banane
23 Steak
27 Chocolat noir 86%
29 Viande d'agneau
30 Amandes
31 Arachides
39 Noix de cajou
41 Chocolat noir 72%

       . . .

A éviter :


Pain, Farine
Pommes de terre
Riz, pâtes
Quinoa, maïs
Céréales au déjeuner
Patisserie, Biscuits
Sucre, Sucrerie
Petits douceurs
Chocolat au lait
Jus de fruits
Sodas sucrés

. . .

(Source : https://2xdieet.weebly.com/keto-dieet.html)

 

 

    • compenser les pertes éventuelles en sodium et potassium avec p. ex. un bouillon... : afin d'éviter la survenue de céphalées suite à une perturbation du bilan électrolytique. Les avocats sont également une bonne source de potassium (les bananes sont trop sucrées).

    • compenser des pertes de magnésium (crampes musculaires...) avec : épinards, noix, amandes, poisson, chocolat noir sans sucre...

    • prendre de la vitamine C : prendre de l'ascorbate de sodium en poudre, 2 à 5g/jour dans un verre d'eau

    • boire suffisamment d'eau : l'eau aide à relaxer et contracter les muscles

    • ...

 

Sur le net, on trouve également des sites forts pratiques tels que https://easyketo.fr/regime-cetogene-guide-complet/ .

 

Des suppléments cétoniques (huiles TCM, sels de cétone (BHB + sels minéraux), esters de cétone) contiennent uniquement les corps cétoniques naturels (acétoacétate (AcAc) et bêta-hydroxybutyrate (BHB)), des acides gras MCT (de préférence des C8) et des acides aminés cétogènes tels que lysine et leucine (ne peuvent pas être transformés en glucose mais rentrent dans une des réactions du cycle de l'acide citrique; des acides aminés glucogènes peuvent être transformés en glucose via la glycolyse). Voir aussi : HVMN Ketone.

 

Le BHB est un acide et ne peut pas être administré tel quel. Par contre, le BHB comme sel de soude ou de calcium peut être pris en poudre. Mais souvent on fait appel à des boissons liquide à base d'esters de cétone de BHB : (R)-3-hydroxybutyl (R)-Bêta-hydroxybutanoate.

 

Attention : des esters de cétone diminuent la glycémie. Des troubles du contrôle de glucose peuvent survenir chez des patients diabétiques de type 1 et type 2 avancés.

 

Les esters de cétone ne sont efficaces que pendant un effort sous-maximal (entraînement), lorsque l'athlète ne va pas dans le rouge. En ingérant des cétones juste avant ou pendant une épreuve, l'athlète risque probablement un effet négatif. Toutefois, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer quel effet précisément : on ne sait pas encore si les réserves de glycogène musculaires et hépatiques (= réserves d'hydrates de carbone stockées dans l'organisme) seront seulement mises en disposition après la combustion des cétones ou non  (en cas de jeune, c'est l'inverse qui se produit).

 

Des suppléments de vit B's, D, E, de calcium, d'acides gras oméga3 ... peuvent être indiqués et doivent assurer un apport équilibré en nutriments.. Mais prudence : certains suppléments peuvent élever les taux de glucose dans le sang!

 

Le test du taux de cétones sanguin, conçu à l’origine pour identifier une éventuelle acidocétose chez les diabétiques, est plus fiable et plus pertinent que le test urinaire (bandelettes). Il donne en effet un chiffre correspondant assez précisément au taux réel de cétones sanguines, quelle que soit la quantité de liquide absorbé, etc. Grâce à ce test, il y a moyen de vérifier si on se trouve durablement en cétose, ce qui motive fortement pour continuer.

 

Il est vivement conseillé de faire appel à un nutritionniste pour un meilleur soutien autour de ce régime, parce que le régime pauvre en glucides est difficile à maintenir, tant sur le plan social que personnel.

 

Le régime cétogène n'est pas une partie de plaisir, mais peut vous faire du bien!

 

Voir aussi : "The Charlie Foundation for Ketogenic Therapies".

 

Voir aussi : "La méthode PnK (Pronokal), un traitement médical basé sur le régime cétogène et sur une approche unique multidisciplinaire.

 

 

   ZOELHO (c) 2006 - 2024, Paul Van Herzele PharmD                        Dernière version : 17-mars-24                

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