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L'apport excessif de glucides

Dernière mise à jour : 2021.11.19

Les glucides (ou hydrates de carbone) sont omniprésents dans l'alimentation : notre pain quotidien, les pommes de terre, le riz..., mais également dans les friandises, les chips et les boissons rafraîchissantes, dans les gâteaux et les pâtisseries, dans les céréales pour petit-déjeuner, les boissons lactées, le yaourt, le smoothie..., sans oublier le ketchup.

En outre, tous les produits alimentaires contiennent des sucres. En particulier des sucres ajoutés!

Pourtant, l'alimentation est très importante,

puisque l'alimentation interfère avec le système hormonal...

Des experts de l'Université de Californie avancent que les sucres provoquent plus de dégâts qu'on pense. La consommation excessive de sucre peut perturber le métabolisme, augmenter la tension artérielle et détériorer le foie. Les effets de la consommation excessive de sucre (dépendance...) peuvent être similaires à ceux d'un abus d'alcool (dont le sucre est un composant essentiel), comme l'altération du foie (surcharge en graisses du foie). L'apport massif de sucres favorise aussi le diabète, des affections cardiaques et le cancer .

Selon l'étude PURE, un régime riche en hydrates de carbones serait particulièrement délétère, tandis qu'un régime contenant au moins 35% de calories apportées par les graisses (quelle que soit la qualité des graisses)  réduirait la mortalité de 23% . En outre, l'étude PREDIMED a montré, en ce sens, l'intérêt d'un régime plutôt gras, du type méditerranéen, par rapport à un régime hypolipidique .

Une nouvelle analyse a également trouvé des liens entre la consommation de boissons sucrées et d'autres caractéristiques de l'alimentation et du mode de vie qui peuvent contribuer aux problèmes de santé. Les personnes qui consommaient plus fréquemment des boissons sucrées étaient susceptibles d'ingérer plus de graisses totales et saturées, de glucides et de sodium et moins de fruits, de fibres, de produits laitiers et d'aliments à grains entiers. Ce modèle alimentaire était également associé à une consommation de tabac et d'alcool plus fréquente, à des niveaux d'activité physique plus faibles et à plus de temps passé à regarder la télévision .

Entre-temps, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a établi de nouveaux repères concernant les sucres libres (naturels et ajoutés) : passer à 5% de l'apport énergétique journalier (5%E = 25g de sucres libres), contre 10%E dans les recommandations précédentes. Mais sachez que 1 canette de cola contient déjà 27g de sucre! Afin d'éviter des caries dentaires et pour une denture saine, un maximum de 3%E serait souhaitable .

Sommaire :

La relation alimentation / système hormonal

Le cycle de citrate-pyruvate

La glycation

Côté pratique

Contenu :

        

Relation alimentation / système hormonal :

Pour l'homme, les hydrates de carbone (4 kcal/g) ne sont pas les meilleures sources d'énergie (voir plus loin) mais l'attirance pour le sucre semble innée : en effet, l'imagerie médicale a permis de constater que le foetus réagit positivement au goût sucré du liquide amniotique lorsque la mère est placée sous perfusion de glucose . Deux mécanismes peuvent expliquer cet attrait : les caractéristiques nutritives (croissance) et énergétiques (cerveau) du sucre et ses effets psycho-modulateurs : l'attirance pour le sucre serait également liée à sa capacité d'activer les circuits neuronaux de la récompense et de la motivation, stimulant la libération du neurotransmetteur dopamine provoquant la sensation de plaisir (et pouvant mener à des comportements addictifs et de dépendance ).

L'absorption d'hydrates de carbones provoque, après sa conversion rapide en glucose, une réaction de l'organisme : une quantité supplémentaire d'insuline est libérée.

En outre, le sucre appelle le sucre : plus on consomme, moins les récepteurs à la dopamine sont réactifs... Les aliments riches en glucides stimulent notre système de récompense en booster les niveaux de la dopamine (comme les drogues).  Un excès continuel de sucres entraîne peu à peu une dépendance au sucres : des symptômes tels que : fatigue chronique, troubles de la concentration et de la mémoire , irritabilité, agressivité ... indiquent cette évolution (symptômes d'hypoglycémie).

En tout cas, chaque apport de sucres active la libération d'insuline par le pancréas.

L'ostéocalcine régule aussi le taux de glycémie. Sauf que, lorsqu'on mange toute la journée, une perturbation de l'équilibre du remodelage permanent de l'oss'installe. Manger constamment entraîne une hyperinsulinémie et une résistance à l'insuline. En effet, pour garder l'équilibre de la glycémie, nos os sont tenu à soutenir continuellement le pancréas dans sa production d'insuline. 

Toutefois, à long terme, le pancréas, la source d'insuline s'épuise, et le diabète de type 2 (appelé antérieurement le diabète de vieillesse) apparaît. Actuellement ce type de diabète se manifeste de plus en plus chez des trentenaires et le diagnostic est même déjà posé chez l'enfant.

Entre temps, les taux sanguins continuellement élevés d'insuline (hyperinsulinémie) perturbent la balance des acides gras essentiels oméga6/oméga3. L'hormone insuline intervient de cette façon dans la gestion des graisses dans l'organisme, même dans la gestion des "bonnes" graisses.

Une insulinémie accrue peut donc être considérée comme facteur de risque cardiovasculaire, en particulier par la diminution de la circulation sanguine ("sang plus épais"), par la formation de plaques (athérosclérose) et par la prise de poids corporel (charge supplémentaire pour la fonction cardiaque).

Un excès (quotidien) de sucres (raffinés) :

    • produit un excès (permanent) d'acidité 

      1. ---> nécessite de plus en plus de minéraux : le corps tente de corriger l'excès d'acidité en formant des acides neutres afin de rétablir l'équilibre en les liquides alcalins et acides du sang à un niveau plus normal.

    • est d'abord emmagasiné dans le foie sous forme de glycogène;

      1. ---> lorsque le foie est plein au max. de sa capacité, l'excès de glycogène retourne dans le sang sous forme d'acides gras, qui sont ensuite emmenés dans chaque partie du corps et emmagasinés dans les zones les plus inactives (ventre, fesses, seins, cuisses).

        1. ---> lorsque ces endroits relativement inoffensifs sont complètement pleins, les acides gras sont alors repartis parmi les organes actifs (coeur, reins...) entraînant une perte de fonctionnement avec: tension artérielle anormale, système nerveux parasympathique affecté (perte de mémoire, somnolence...), troubles circulatoires et lymphatiques, augmentation des globules blancs, troubles d'immunité...

          1. ---> ainsi, une alimentation riche en sucres raffinés à charge glycémique élevée est liée à une augmentation de 19% du risque d'ACV (accident cérébro-vasculaire) .

---> quand insuline ↑  ---> cortisol ↑, oestrogènes ↑ et testostérone ↑ tandis que progestérone ↓ (le cortisol est synthétisé à partir de la progestérone) : des niveaux élevés d'insuline dépassent la capacité de la progestérone à prendre le contrôle de l'insuline (voir : "Les hormones stéroïdes").

---> et en plus, adrénaline et cortisol sont hypoglycémiants, ce qui améliore pas du tout les choses (voir : "Les troubles de la glycémie").

---> Et l'insuline est la première cause d'obésité, d'hypertension, de diabète de type 2, de l'hypercholestérolémie et du vieillissement avant l'âge...

---> plus la glycémie est élevée, plus la route PKA (Protéine kinase A, une enzyme liée au vieillissement), est activée. Cette route peut inactiver certains facteurs de transcription qui sont très importants aussi bien pour la protection de la cellule mais également pour sa réprogrammation (maintenance state). D'où le rôle d'un apport excessif de glucides dans le vieillissement...

Qui plus est, une consommation "normale" quotidienne de sucre (raffiné) : à terme

    • ne représentent PAS le carburant idéal pour notre organisme. Lors de leur combustion comme source d'énergie, plus de ROS seront formées que lors de la combustion de graisses. Cet excès de ROS peut stimuler à terme le développement d'un état inflammatoire (le lit de la plupart des maladies modernes), d'une dysfonction respiratoire mitochondriale (voir : "La théorie de Warburg"), de mutations génétiques et de cancer!

    • augmente la glycémie : d'abord une hyperglycémie

      • suivie par une libération d'insuline

        • quand insuline ↑  ---> cortisol ↑, oestrogènes ↑ et testostérone ↑ tandis que progestérone ↓ (le cortisol est synthétisé à partir de la progestérone) : des niveaux élevés d'insuline dépassent la capacité de la progestérone à prendre le contrôle de l'insuline (voir : "Les hormones stéroïdes"). Et l'insuline est la première cause d'obésité, d'hypertension, de diabète de type 2, de l'hypercholestérolémie et du vieillissement avant l'âge...

        • et en plus, adrénaline et cortisol sont hypoglycémiants, ce qui améliore pas du tout les choses (voir : "Les troubles de la glycémie")

      • entraîne à terme une résistance  à la leptine, une résistance à l'insuline, et ensuite le développement de maladies telles que diabète et obésité (voir : "Obésité, le jeu des hormones").

    • augmente le taux urinaire de sucres.

    • diminue la vitesse du transit intestinal : constipation --->  rétention de toxines.

    • affaiblit et tue les bactéries symbiotiques qui vivent dans nos intestins et fabriquent des vitamines B ; ces vitamines B jouent un rôle majeur dans la décomposition de l’acide glutamique en composés antagonistes complémentaires qui provoquent une réaction de  "continuation" ou de "contrôle" dans le cerveau.

    • freine l'activité de BDNF (Brain derived neurotrophic factor, facteur essentiel pour la survie et la différenciation des neurones du système nerveux périphérique au cours du développement) : une diminution de son activité a été observée e.a. chez des personnes dépressives...

    • diminue la vitesse métabolique (cycle de Krebs....) et entraîne une acidose (due à une élévation des lactates : cette acidification entraîne à terme une perte de minéraux tels que le calcium... : voir aussi : "Le profil acido-basique").

    • empêche la libération de l'acide linoléique (acide gras omega6) par les tissus adipeux (déficience de LA).

    • rend les enfants plus agités : d'après une étude menée chez environ 3000 enfants âgés de 5 ans, la consommation de 4 boissons gazeuses sucrées ou plus par jour rendait ces enfants 2 x plus susceptibles de dégradation du bien d'autrui, de bagares et d'agressions physiques . D'autres études contredisent ce point de vue... Toutefois, une nouvelle étude en double aveugle (KUL, 2019) menée dans 25 écoles différentes et chez 462 enfants (4 - 6 ans) en Flandre, montre clairement qu'un apport de sucre rend les enfants plus agités (De Standaard, 11 04 2019).

      • en cas de problème ou de menace, la noradrénaline va être sécrétée plus abondamment pour produire un état de mise en alerte. Cette vigilance augmentée est associée à une augmentation de la mobilisation des muscles, de l’oxygène (bronchodilatation), des carburants énergétiques (sucres et graisses) pour permettre des réponses concrètes aux dangers. La noradrénaline est l'accélérateur de nos pulsions.

      • toutefois, il faut aussi un frein pour gérer nos pulsions : un autre neurotransmetteur, la sérotonine, qui a besoin de l’insuline pour être synthétisée. Une grande partie de notre équilibre personnel va reposer sur l’harmonie entre ces substances organiques.

      • lorsque l’on consomme des glucides lents, le glucose passe lentement dans le sang et fait monter progressivement l’insuline qui reste à des niveaux raisonnables et redescend progressivement. De ce fait, l’effet de la sérotonine est durable. Nos pulsions restent sous contrôle et le freinage fonctionne.

      • mais lorsque les glucides sont rapides, c’est l’emballement moteur : le glucose monte rapidement dans le sang, faisant grimper l’insuline en proportion. L'effet du sucre est puissant et immédiat mais retombe vite en dessous de son niveau normal de base. C'est l'accélérateur qui s'emballe. Et l'effet de la sérotonine faiblit.

      • le déficit en sérotonine entraîne une perte de contrôle. Voilà comme le sucre arrive à prendre le contrôle : manifestant de s effets tels que comportement agressif, toxicomanie, dépendance aux jeux, dépression...

    • une "intolérance" au sucre : consommer trop de sucre la journée ou le soir peut provoquer un état "hyper" la nuit : être fatigué mais ne pas pouvoir dormir, tête légère, céphalées, migraine, obstruction nasale, écoulement nasal (et donc des troubles respiratoires), miction fréquente, prurit... jusqu'au rythme cardiaque irrégulier, défaut de mémoire, confusion... : il suffit de banner le sucre.

    • provoque une accumulation de graisses dans tous les organes (obésité) au détriment des tissus musculaires, une stéatose hépatique, des apports d'oxygène insuffisants (c'est en particulier le fructose dans le sucre (sucrose) qui est responsable).

Jusqu'il y a quelques années, les corps gras ont été considérés coupables du développement de maladies cardiovasculaires. Aujourd'hui nous savons que c'est le sucre qui représente le facteur de risque majeur d'affections cardiovasculaires . Selon une publication récente (2016), nous savons que l'industrie du sucre a payé des scientifiques dans les années 1960 pour minimiser le lien entre le sucre et les maladies cardiovasculaires en manipulant à grande échelle la recherche scientifique, tout en chargeant les graisses saturées .

Pommes de terre, pain blanc, viennoiseries, corn flakes, pizzas, galettes de riz soufflé, aliments ultra-transformés, sucreries, sodas sucrés. Tous ces aliments à IG élevé surchargent le foie de graisses. L’accumulation de graisses dans le foie (stéatose hépatique) mais aussi dans les muscles est un phénomène très répandu dans nos sociétés modernes. Il augmente avec l’âge, et favorise la résistance à l’insuline, le diabète et bien sûr le surpoids.

    • provoque une augmentation des taux de cholestérol et de la tension artérielle, entraînant une élévation du risque cardio-vasculaire .

    • empêche la digestion des protéines (avec ballonnement et d'autres troubles digestifs...) : voir aussi : "Les associations alimentaires".

    • nuit à l'immunité cellulaire puisque l'élévation de l'insulinémie diminue le développement lymphocytaire de 40% (et donc également la capacité des globules blancs de détruire des bactéries) : les sucres affaiblissent donc le système immunitaire.

    • nuit également à l'immunité humorale en diminuant la production des anticorps.

    • porte atteinte à la phagocytose OrthoFyto 2009, 15, nr 79, 7 .

    • aggrave l'acné ; des études récentes montrent que notre régime occidental contient des éléments qui accentuent la signalisation mTORC1, au niveau des glandes sébacées : beaucoup de glucides à IG élevé, produits laitiers... Cette stimulation excessive de la voie mTORC1 entraîne aussi notamment une augmentation de l’IMC, une résistance à l'insuline et une ménarche précoce, toutes liées à l'apparition de l'acné selon d'autres études .

    • ...

        

Le cycle de citrate-pyruvate :

Lors d'une ingestion trop élevée de sucres, l'organisme transforme ces derniers en  

    • GLYCOGENE (stocké dans le foie et le tissu musculaire, capacité de stockage limitée)

Une fois ces réserves remplies, l'excès de sucres est converti en un excès d'ATP et de citrates, ce qui freine l'enzyme phosphofructokinase-1 (PFK) (glycolyse) dans le cytosol.

      • le surplus de glucose est alors traité par la voie des pentoses (Pentose Phosphate pathway) (PPP) qui génère des pentoses, tels que le ribose à partir de glucose. Contrairement à la glycolyse, l'oxydation dans le PPP se déroule à l'aide du NADP+ à la place du NAD+ ; Le NADPH ainsi formé est utile dans la lipogenèse (synthèse de graisses)...

        • le pyruvate de son côté qui passe normalement dans le cycle de l'acide citrique voit cette voie bloquée par l'enzyme isocitrate déshydrogénase, qui est freinée par les taux élevés d'ATP et de NADH ; le pyruvate est enfin transformé via la glycéraldehyde 3-phosphate (G3P, un aldose) en citrate...

          • puisque ce citrate ne peut pas être transformé, il s'accumule et suinte peu à peu dans les mitochondries : ici le citrate (6C) est finalement dégradé (via le NADPH ---> NADP+ et via le CoASH à l'aide de l'ATP-citrate-lyase) en AcCoA (2C) et en oxaloacétate (4C)

            • l'AcCoA (2C) est ensuite carboxylé (via l'AcCoA carboxylase + biotine) en malonyl-CoA, le point de départ de la synthèse des graisses! (uniquement dans la cellule adipeuse et hépatique, pas dans la cellule musculaire)

et

            • l'oxaloacétate (4C) est récyclé via NADH ---> NAD+  ---> Maléate et via NADP+ ---> NADPH  en pyruvate : par cette voie, une des deux molécules de pyruvate utilisées est regagnée. Ce recyclage est important dans la formation de 8 molécules supplémentaires de NADPH, utiles dans la synthèse des graisses.

    • GRAISSES :

1 molécule de Glucose (6C) ---> 2 molécules de pyruvate (3C)  ---> 2 molécules d'AcCoA (2C)

donc

4 molécules de Glucose (6C) ---> 8 molécules de pyruvate (3C) ---> 8 molécules d'AcCoA (2C) ---> acide palmitique (16C), le premier acide gras produit au cours de la lipogenèse.

Note :

Inversement, en cas de pénurie de sucres, la glucopénie provoque une mobilisation de graisses des tissus adipeux, suivie de leur hydrolyse en acides gras libres et en glycérol.

        

La glycation :

Des taux accrus de glucose dans le sang (p. ex. en cas de diabète) peuvent donner lieu à une réaction non-enzymatique irréversible entre un aldéhyde (glucose) et des résidus d'acides aminés, ayant une fonction amine libre, d'enzymes et de protéines (peptides) (= glycation ou réaction de Maillard). La composition instable ainsi créée (base de Schiff) est rapidement réduite en produits d'Amadori stables. Lorsque ces derniers réagissent à leur tour avec le glucose, des "produits terminaux de la glycation protéique" (Advanced Glycation End Products - AGE ou Produits Terminaux de la Glycation - PTG) sont formés (cette réaction se déroule dans l'appareil de Golgi).

Ce processus est appelé la "glycation" : une glycation anormale des protéines!

Un exemple dans notre organisme est l''hémoglobine glyquée (HbA1c) formée par une réaction de Maillard sur l'hémoglobine. L'un des moyens de savoir si on souffre de prédiabète ou de diabète est de mesurer dans le sang le niveau d'hémoglobine glyquée.

En particulier les protéines riches en acide aminé lysine et/ou sérine (phosphatidylsérine!) sont très sensibles à la glycation : différents acides aminés importants tels que lysine, sérine et arginine sont ainsi rendus inutilisables. En outre, chauffés à haute température, l'asparagine et le sucre forment de l'acrylamide, une substance toxique. Ce processus se déroule lors des traitements industriels des aliments (chips, biscuits, pâtisserie, frites, corn-flakes... ) mais également à la maison dans la cuisine à la maison lorsqu'on expose des aliments à des températures élevées (biscuits, pâtisserie, frites...). Faire mijoter (cuire à l'étouffée, une façon de cuisiner faisant cuire,  dans un liquide (jus, vin...), doucement et lentement à une température relativement basse (près de 90°C), des aliments), limite la formation de ces molécules PTG.

Des chercheurs Uribarri J. et al., Diabetes Care, vol. 34, N°7, July 2011, pp. 1610-1616 ont montré qu'une diminution de molécules PTG entraîne une amélioration des niveaux d'insuline (-35%) et de la résistance à l'insuline , mais aussi des marqueurs d'inflammation et immunitaires, et de l'état général. Les chercheurs ont conclu que la restriction en PTG peut améliorer rapidement l'insulinorésistance, voire le diabète de type 2.

Les produits terminaux de la glycation protéique (Advanced Glycation End Products - AGE) sont probablement impliqués dans le raidissement des parois des vaisseaux (provoquant des dégâts irréparables au niveau des reins, des yeux et des nerfs), dans l'athérosclérose, l'insuffisance cardiaque et dans l'usure du muscle cardiaque. Des inhibiteurs d'AGE tels que la pyridoxamine pourraient freiner le développement des complications chez la personne diabétique .

Même les AGE dans les aliments industriellement traités seront absorbés par l'organisme de manière significative . Cette découverte renforce encore le lien étroit entre alimentation et santé : ce que nous mangeons est donc d’une importance capitale pour notre santé.

Les AGE peuvent former des agrégats carcinogènes par des liens croisés (crosslinking) entre eux, mais également avec toutes les macromolécules biologiques, induisant des processus pathologiques dégénératifs (e.a. processus de vieillissement) :

    • avec l'ApoE4 : l'ApoE4 pourrait être un événement précoce dans la cascade d'événements qui conduit à Alzheimer

    • avec le LDL-cholestérol : l'apoB est la partie protéique du LDL, IDL et VLDL-cholestérol, et favorise le transport du cholestérol vers les cellules. L'apoB est sensible à l'oxydation et à la glycation par le glucose ou par un autre sucre tel que le fructose :

      • les petites et denses particules de LDL, sucrée par glycation, ne peuvent plus être reprises par le foie, puisque elles ne sont plus aptes à se fixer sur les récepteurs LDL.  Mais le LDL-cholestérol sera dégradé à l'aide des macrophages dans la paroi vasculaire, et le cholestérol libre sera ensuite récupéré et fixé sur des particules HDL. Toutefois, ce processus se déroule lentement et entraîne une accumulation de LDL-cholestérol dans le sang et retarde l'efflux de cholestérol du tissu artériel ---> risque cardiovasculaire accru!

    • avec l'ADN, l'ARN...

    • avec le collagène (tissu conjonctif vasculaire) : épaississement irréversible de la membrane basale avec formation de plaques : risque cardiovasculaire accru!

    • avec le collagène (tissu conjonctif articulaire) : résulte fatalement une rigidification des articulations qui peut mener à l’arthrose.

    • avec les protéines sériques : provoquent des canaux bouchés dans les capillaires ---> une microangiopathie ; dans les reins ---> une néphropathie ; dans l'oeil ---> une rétinopathie et une cataracte diabétique

    • avec des protéines sanguines telles que la SOD (SuperOxydeDismutase, voir "Antioxydants") : impossibilité de neutraliser des radicaux libres tels que le superoxyde anion O2-

Ce X-linking est responsable d'une modification de la fonction cellulaire.

Avec le temps, les protéines glyquées s’accumulent comme des déchets non recyclables et viennent perturber le fonctionnement normal de l'organisme. Une accumulation d'AGE peut induire e.a.

    • une activation des monocytes, augmentant la synthèse de cytokines pro-inflammatoires favorisant

      • le développement de maladies dégénératives et

      • le vieillissement prématuré

    • une influence sur l'immunité, par inhibition de la fonction des lymphocytes B et par modification de la sécrétion des anticorps

Note :

Les macrophages présentent normalement une affinité importante pour des AGE via des récepteurs spécifiques (RAGE) ; cependant, avec l'âge, le nombre de Récepteurs AGE sur les macrophages diminuent, accompagné d'une perte progressive de leur capacité d'évacuation.

ATTENTION : dans l'organisme, un excès de fructose par rapport au glucose agit plus fortement avec des protéines (cette interaction fructose-protéine est bien connue dans l'industrie alimentaire comme réaction de Maillard, brunissement non enzymatique de l'aliment faisant intervenir protéines et glucides).

Note :

Il existe un mécanisme cérébral de sécurité : un excès de glucose y est converti en TAG et ensuite en glycérol et acides gras libres (pour la fourniture d'énergie de tous les organes, sauf le cerveau).

Une alimentation riche en glucides influence fortement la santé et la diversité du microbiote. Un régime pauvre en glucides réduit en tout cas la production par le microbiote de substances toxiques .

        

Côté pratique :

Prévention des AGE :

    • des préparations d'enzymes : enzymes protéolytiques : bromélaïne, papaïne... : neutralisent le X-linking

    • la vitamine C (1 à 2g/j) et B6 : freinent la glycation

    • l'aminoguanidine : réagit avec les produits d'Amadori empêchant la formation d'AGE

    • stimuler l'élimination des AGE : en soutenant les macrophages : vit A, B5, B9, B12, C, E, Se et acides gras essentiels

Equilibre des saveurs :

Il existe 5 saveurs de base : acide, amère, douce, piquante et salée.

Les bébés viennent au monde avec une forte prédilection pour la saveur sucrée et une certaine aversion pour la saveur amère. Le goût s'acquiert à travers un processus de conditionnement social et culturel.

L'équilibre nutritionnel  est fondé sur la présence de toutes les saveurs. Le rejet de la saveur amère engendre le déséquilibre qui incite à manger trop de sucreries.

Des boissons chaudes telles que café et thé, les salades comme la chicorée ou la scarole, certaines olives et certains légumes cuits comme la bette, la moutarde et les feuilles de brocolis ont des saveurs amères qui atténuent le besoin de sucreries.

Boire frais ferait manger plus sucré .

Eviter les sucres ajoutés :

    • nombre de produits ne contiennent des sucres simples que parce qu'ils y ont été ajoutés en cours d'élaboration par l'industrie alimentaire (pour le goût, la texture, la conservation...).

    • or, ces sucres simples ajoutés ne font qu'apporter des calories "vides", sans aucune autre substance nutritive, contrairement aux fruits p. ex. qui contiennent des sucres complexes, accompagnés de vitamines, minéraux, antioxydants...

    • pire, ils sont en général ajoutés dans des produits contenant déjà beaucoup de graisse (p. ex.. les en-cas sucrés...) où leur apport se révèle encore moins intéressant.

    • en outre, la consommation de ces produits porteurs de calories vides (limonade...) se fait malheureusement aux dépens d'autres aliments qui, eux, apportent une plus-value (jus de fruits, fruits...).

La quantité de sucres simples ajoutés (glucose, fructose, ribose, galactose...) à un produit n'est JAMAIS mentionnée sur l'étiquette.

Certains desserts dits "maigre" contiennent des quantités de sucre ajouté qui ne sont plus raisonnables dans le cadre d'une alimentation équilibrée et saine.

Faites attention aux noms d'emprunt : caramel, mélasse, extrait de mout, dextrose, poudre de lait, concentré (de fruits p. ex.), flocons, lait condensé... : tous sont source de sucres!

Trop de sucres simples aux dépens des sucres tirés des fruits, légumes, céréales et légumineuses, couplé au manque d'exercices physiques, est considéré comme une des raisons principales de l'augmentation de l'obésité chez les enfants.

      • éviter les préparations industrielles : en-cas, desserts, collations, produits pour goûter, petit-déjeuner, produits à base de chocolat, bonbons, limonades, laits aromatisés...

      • choisir des fruits, des jus de fruits, des confitures (sans sucre ajouté), du chocolat noir, des produits laitiers maigres sans sucre ajouté.

Toutefois, toujours avec modération : remplacer des sucres simples par des sucres complexes, c'est bien, mais un excès de calories ne l'est pas, même avec des hydrates de carbone "non raffinés"!

Des calories "vides" ou pas, leur excès peut conduire au TDAH et plus tard au surpoids. Et le surpoids est un facteur de risque pour une série d'autres affections (diabète de type 2, troubles cardiovasculaires, cancer...).

Il faut donc, à tout prix,  diminuer notre consommation de sucres simples.

Et si on mettait déjà sur ces emballages : "Trop de sucre tue!" ?

Utilisez l'application Caloriemeter van DIEP qui vous indiquera la valeur calorique de nombreux aliments, elle en fixera la valeur glucidique (sucre) et lipidique (graisse). Un outil facile pour composer sa « corbeille alimentaire " quotidienne de manière diversifiée et équilibrée. Cet outil se veut instructif car les surprises sont multiples quand on découvre la teneur réelle en sucre et en graisse de nos plats favoris, ou la valeur calorique de nos petits excès dont on se dit régulièrement: "Bah, ce n'est pas pour une fois". Cette application existe également pour tablette et smartphone.

   ZOELHO (c) 2006 - 2024, Paul Van Herzele PharmD                        Dernière version : 08-oct.-24                

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