Zoëlho, vers un mode de vie conscient.
Dernière mise à jour : 2024-09-08
La maladie d'Alzheimer est un processus graduel dans lequel de légers troubles de la mémoire apparaissent au début et peuvent ne conduire qu'à des problèmes après un certain temps. La démence est la description clinique du stade ultime des maladies neurodégénératives (telles que l'Alzheimer) dans lequel on observe une détérioration dans plus d'un domaine cognitif au point que le patient n'est plus autonome.
La démence est un terme générique qui recouvre plus de 50 maladies du cerveau, car en plus de la maladie d'Alzheimer, la démence survient également dans d'autres maladies du cerveau telles que la maladie de Parkinson. La démence est également relativement fréquente chez les personnes atteintes du syndrome de Down.
Une des grandes peurs des personnes âgées d'aujourd'hui, c'est devenir Alzheimer, ou voir son conjoint le devenir. A elle seule, la maladie cristallise toutes les angoisses liées aux ravages du temps qui passe. Même le langage courant s'en ressent. Au moindre oubli, à la plus petite étourderie, et quel que soit l'âge, il se trouvera toujours un témoin primesautier pour se fendre d'un : "C'est ton Alzheimer!".
La maladie d'Alzheimer est la forme la plus courante de la démence dégénérative, qui cause des problèmes de mémoire, de pensée et de comportement. C'est une maladie qui provoque une neurodégénérescence lente, progressive et irréversible des neurones de l'hippocampe (par contre, dans la maladie de Parkinson, la perte de neurones a lieu dans le locus niger).
Note :
La dégénérescence fronto-temporale (DFT ou maladie de Pick) est une maladie neurodégénérative, apparentée à la maladie d’Alzheimer. Contrairement à cette dernière qui affecte la quasi-totalité du cerveau, la DFT touche principalement le lobe frontal et temporal. La zone fronto-temporale concerne le langage, le comportement ou encore les capacités de mouvements. Les personnes atteintes de DFT peuvent ainsi présenter des troubles de la mémoire, souvent épisodiques, des changements de comportement, ou encore des difficultés à parler ou à se mouvoir. Les pertes de mémoire, que l'on associe généralement à la démence, ne surviennent qu'à un stade plus avancé.
Il existe deux variantes de cette forme de démence : une variante comportementale et une variante linguistique. Dans la variante du langage, la personne éprouve d'abord des difficultés de coordination, elle oublie aussi le sens de certains mots et ne peut plus associer des objets ou d'autres choses au mot correct. Elle en est douloureusement consciente, alors que la personne atteinte de la variante comportementale n'a pas conscience de la maladie et ne se rend pas compte qu'elle a un comportement désinhibé.
Comme les premiers symptômes de la DFT sont différents de ceux des autres formes de démence et que la maladie survient surtout chez les jeunes, le diagnostic peut être long à établir. Souvent, les patients atteints de DFT reçoivent également des diagnostics erronés, tels que la dépression, le trouble bipolaire ou la maladie de Parkinson.
En 2022, la démence était la première cause de décès en Belgique (source Sciensano).
Le terme "démence" renvoie à une détérioration de la mémoire et d'autres facultés intellectuelles (faculté de penser, de juger, d'apprendre). On parle de démence dès que la personne n'arrive plus à s'adapter à ces handicaps. Toutefois, la frontière entre le vieillissement normal et pathologique n'est pas toujours évidente. C'est pourquoi il n'est pas simple de différencier une maladie d'Alzheimer débutante des troubles cérébraux liés au vieillissement normal. En effet, le début de la maladie d'Alzheimer est lent et insidieux et se manifeste surtout par des troubles de la mémoire (le malade oublie les souvenirs mais pas les émotions). Avant que les premiers signes de démence apparaissent, la maladie d'Alzheimer se développe déjà depuis 10 à 15 ans. Qui plus est, la maladie d'Alzheimer peut même survenir sans aucun signe de démence!
Il ne s'agit pas d'oublis banals liés à des troubles de l'attention (où sont mes lunettes?) qui concernent en général des informations peu importantes, des gestes habituels faits en pensant à autre chose. On ne s'en souvient pas car on n'a pas enregistré l'information, probablement suite à une pollution psychique : trop de travail, trop de choses en tête, une mauvaise nuit...Simplement "surbooké"! En revanche, des événements marquants ou exceptionnels comme le décès d'un ami, un rendez-vous important... doivent laisser une trace mnésique (= dans la mémoire) et ne pas s'en souvenir signifie que le système de mémorisation est défaillante. En cas d'Alzheimer, la personne n'enregistre pas les informations sur le disque dur de sa mémoire (l'hippocampe), même en étant attentive, et ne pourra pas les récupérer.
Si la maladie d'Alzheimer est de loin la démence la plus courante (5% des personnes de plus de 65ans), il en existe néanmoins plusieurs autres (démence vasculaire, démence à corps de Lewy, maladie de Pick...). En 2009, environ 165.000 Belges souffraient d'une démence, parmi lesquels à peu près 100.000 cas de maladie d'Alzheimer. Ce nombre est en réalité peut-être beaucoup plus élevé étant donné que le diagnostic de la maladie n'est pas toujours posé. Toutefois, les experts prédisent que ce nombre doublera encore d'ici 2040.
Note :
La maladie de Creutzfeldt-Jakob (chez l'homme), appelée la tremblante (chez les moutons) ou la vache folle (chez les bovins), est provoquée par des prions, un agent pathogène constitué d'une protéine dont la conformation ou le repliement est anormal. Lors de l'infection, l'agent prion, agent pathogène responsable de l'infection, pénètre le neurone en dépliant/repliant les protéines normales PrPC en protéines pathologiques PrPSc, forme qui n'est plus dégradée par protéolyse et qui, par accumulation dans la cellule, finit par la tuer et former des plaques de dépôts dans le cerveau.
L'obésité, l'hypertension, le diabète de type 2, la dépression , l'hypoglycémie sévère et l'excès de cholestérol LDL constituent des facteurs de risque de la maladie d'Alzheimer. Entre d'autres... Toutefois, la cause précise n'est pas connue.
Mais il y a aussi de bonnes nouvelles :
Qui plus est, une étude montre l'existence de facteurs de risque génétique partagés entre la maladie d'Alzheimer et des maladies auto-immunes. Cela suggère que des processus immunitaires pourraient contribuer directement à la pathologie et à l'évolution de la maladie d'Alzheimer, plutôt que de n'être qu'une sorte de sous-produit de la maladie. Cela ne signifie pas que les personnes porteuses d'une maladie auto-immunitaire vont nécessairement développer la maladie d'Alzheimer, mais plutôt que cette association suggère que des voies pathologiques d'ordre biologique seraient partagées par des maladies immunitaires et la maladie d'Alzheimer .
Sommaire :
Contenu :
Plus on avance dans l'âge, plus grand sera le risque de démence. Chez nous, l'espérance de vie a fortement progressée les dernières années, mais les premières signes de démence apparaissent toujours au même moment de la vie, vers 65 ans. Notre corps reste en bonne santé, mais notre cerveau ne suit plus. Notre santé occidentale est axée principalement sur le maintien de la santé corporelle, de notre physique : on a développé des meilleurs médicaments cardiovasculaires, des techniques chirurgicales nouvelles, des traitements anti-cancer plus efficaces... Sauf qu'on devient peu à peu dément. Et on a négligé d'y investir .
La ou les causes exactes de la maladie n'ont pas encore été élucidées. On pense que dans bien des cas, une combinaison de facteurs peut mener à la maladie. Par exemple, nous savons que les facteurs cardiovasculaires jouent un rôle dans la démence. Cependant, la présence de facteurs de risque ne peut à elle seule causer la maladie.
La maladie se caractérise principalement par l'accumulation de plaques amyloïdes et la détérioration des cellules nerveuses. Ces plaques sont composées d’une protéine, la bêta-amyloïde qui a un rôle très important : elle efface les neurones inactifs pour les remplacer par de nouveaux.
Le cerveau produit les mêmes déchets que les autres organes du corps humain : du dioxyde de carbone, de l’ammoniac... Ces petites molécules sont évacuées par le flux sanguin.
En revanche, les déchets de taille plus importante à l’image des protéines comme l’amyloïde béta par exemple, ne peuvent être éliminées ainsi. Ils sont alors drainés par le liquide céphalo-rachidien, avec les débris de cellules mortes... (voir : "Système glymphatique") et éliminés ensuite vers le sang par les canaux à eau : les aquaporines, une classe de protéines membranaires qui forment des pores perméables aux molécules d'eau dans la membrane cellulaire.
La bêta-amyloïde étant transportée dans le sang par l'albumine, il est légitime de supposer que des valeurs basses de complexes bêta-amyloïde/albumine circulants sont le signe d'une évacuation déficiente de la bêta-amyloïde depuis le cerveau, d'où un risque accru de maladie d'Alzheimer.
Dans le cerveau humain qui vieillit, une défaillance de ce système d’élimination pourrait expliquer l’accumulation de ce peptide dans le cerveau et le déclenchement de la maladie. La maladie d'Alzheimer lorsque la mémoire est d'abord atteinte, la maladie de Parkinson lorsque principalement les neurones dopaminergiques (impliqués dans le contrôle des mouvements) sont dégénérés par accumulation de la protéine alpha-synucléine... Un problème d'évacuation entraînant l'accumulation et la formation de complexes protéiques joue également un rôle dans le développement d'autres maladies cérébrales telles que SLA et Huntington.
Dans la maladie d'Alzheimer, la réaction inflammatoire est probablement la conséquence de :
Une pression anormale : en grec, amyloïde signifie "dur", qui ne peut pas être moulu. Autrement dit, le cerveau des patients atteints de la maladie d' Alzheimer est dur. La raison en est qu'il a été comprimé. L'onde de choc provoquée par la vague systolique frappe le cerveau au niveau de l'amygdale cérébrale, une région fragile, jusqu'à provoquer le durcissement du collagène cellulaire, l'apparition de plaques dans les zones les plus fragiles, une baisse de leur oxygénation et de leur rendement énergétique. Ce type de risque neurologique est associé à d'autres formes de traumatisme (soldats, boxeurs, joueurs de football...).
Lorsqu'une inflammation touche des cellules neurologiques, leurs mitochondries sont inactivée et ne consomment plus d'acide lactique (produit de la fermentation du glucose par les cellules qui constituent l'environnement des neurones). Cet acide lactique s'accumule, la pression augmente, les neurones meurent, le cerveau ralentit. L'inflammation de 3 zones nerveuses différentes provoque 3 maladies neurologiques : le locus niger (qui produit la dopamine) pour la maladie de Parkinson, l'amygdala (Alzheimer), la moelle pour la SLA (Sclérose Latérale Amyotrophique ou maladie de Charcot).
La protéine "Tau" protège les cellules cérébrales du stress oxydatif et des lipides toxiques en formant des gouttelettes lipidiques protectrices dans les cellules gliales. Une réaction inflammatoire concomitante est probablement la suite d'une tauopathie, un fonctionnement anormal de la protéine "Tau" qui entraîne une formation excessive de complexes protéiques insolubles (plaques amyloïdes) et de noeuds neurofibrillaires, des amas sombres de protéines "Tau" (tubuline associated units) à l'intérieur des neurones malades (les protéines Tau jouent un rôle fondamental dans la formation des synapses). La formation excessive même de plaques amyloïdes pourrait être causée par des "ciseaux moléculaires" défectueux (présénilines, complexe de la ɣ-sécrétase) qui n'arrivent plus à découper suffisamment les protéine précurseur de l'amyloïde ce qui empêcherait leur transport et évacuation à travers de la membrane cellulaire. Il résulte d'études récentes que les présénilines jouent également un rôle dans la régulation du transport des protéines découpées vers les lysosomes, les organites cellulaires impliqués dans la digestion cellulaire enzymatique. Sans moyens de transport, tellement de déchets peuvent s'accumuler que la cellule arrête de fonctionner normalement et meurt . Toutefois, nous observions actuellement des démences séniles chez des patients qui ne présentaient que des altérations de Tau, sans plaques amyloïdes. Donc, à elles seules, les anomalies de Tau altérerent le fonctionnement des neurones (mémoire...) entraînant une démence à terme. Des chercheurs ont aussi découvert la protéine FKPB52, qui est en mesure de réguler la protéine Tau dérivée du cerveau ou BD-tau. Plus précisément, elle diminue la quantité de tau en excès. Mesurer le taux de FKBP52 pourrait aider à prévoir le risque de contracter la maladie.
Qui plus est, un nouveau test sanguin est disponible à base d'un anticorps spécialement développé qui s’attache exclusivement à BD-tau, c’est-à-dire la protéine produite par le cerveau. Car dans d’autres pathologies, des protéines tau peuvent aussi être produites hors du cerveau et induire en erreur.
Les malades d'Alzheimer présentent une résistance de leur cerveau à l'insuline et, souvent, des troubles de l’homéostasie du glucose en périphérie. L’absence de protéine Tau rendrait l'hypothalamus insensible à l'effet de cette hormone (résistance à l'insuline), augmentant la prise alimentaire et les troubles de l’homéostasie glucidique en périphérie. En effet, en dehors de son rôle structural déjà connu, la protéine Tau serait aussi impliquée dans les effets de l’insuline au niveau du cerveau, indispensable à la mémoire et à l’homéostasie glucidique. Qui plus est, au-delà de sa fonction bien connue sur la régulation glucidique en périphérie, l'insuline est en effet indispensable à la plasticité dans le cerveau .
Cette plaque sénile est donc formée de substance amyloïde mais aussi d'apolipoprotéine E (ApoE). L'ApoE est une structure à base de protéines, qui sert de transporteurs de graisses : cholestérol, vitamine E, phospholipides (dont la phosphatidylcholine, qui renferme la choline qui est elle-même utilisée par certains neurones pour fabriquer un messager chimique l'acétylcholine)... Ces graisses sont très importantes pour le cerveau qui représente 2% de la masse totale du corps mais qui renferme 25% du cholestérol total. Car ce cholestérol y est produit par les neurones, utilisé comme isolant, échafaudage pour réseaux de neurones, support aux messages chimiques (neurotransmetteurs) et plus généralement comme aide à la communication entre cellules nerveuses. En outre, avec la vitamine E, le cholestérol est un antioxydant, en particulier dans le cerveau. En conclusion, c'est que l'ApoE permet la réparation des neurones, en transportant le cholestérol et les graisses dont ils ont besoin.
Les neurones qui synthétisent et éliminent le cholestérol de manière efficace fonctionnent bien. Les chercheurs de l'UCL ont découvert que la protéine responsable de la formation d'une des lésions caractéristiques de la maladie d'Alzheimer contrôle la synthèse et l'élimination du cholestérol par les neurones. Chez les patients atteints de maladie d'Alzheimer, un métabolisme anormal de cette protéine pourrait perturber l'équilibre entre synthèse et élimination du cholestérol nécessaire à l'activité neuronale .
Il existe différentes types d'ApoE (ε) :
l'ApoE ε2 est un porteur stable très efficace entraînant un faible risque d'Alzheimer
l'ApoE ε3 est le type le plus répandu (60% de la population) et est neutre vis-à-vis de la maladie d'Alzheimer
l'ApoE ε4 (chez 10 à 20% de la population) est un type peu efficace. Ces personnes acheminent moins de cholestérol protecteur aux neurones et ont statistiquement plus de risque de déclarer Alzheimer.
Si l'approvisionnement par l'ApoE est insuffisant ou encore si l'alimentation n'apporte pas suffisamment de choline pour permettre de recharger les neurones en phosphatidylcholine, la membrane cellulaire souffrira. Dans la maladie d'Alzheimer, il n'y a plus assez d'acétylcholine ni de neurones capables de la fabriquer. Ils ont été détruits, et la mémoire avec.
Un défaut dans le métabolisme du cholestérol et des graisses joue donc certainement un rôle majeur dans le risque d'Alzheimer.
La maladie d'Alzheimer pourrait également être causée par une carence en une protéine appelée SorLa, appartenant à la famille de la sortiline, qui contribue à la destruction des cellules cérébrales touchées par des saignements ou la formation de caillots sanguins. Cette carence entraîne des erreurs dans la dégénérescence normale d'une autre protéine (APP, Amyloïd Precursor Protein) et crée d'importants dégâts dans le cerveau.
Chez les malades d'Alzheimer, certaines cellules cérébrales seraient trop actives dans l'évacuation des déchets (autophagie). Cette suractivité provoquerait des inflammations autour des plaques dans les cellules gliales et la mort des neurones . Des études supplémentaires seront nécessaires pour déterminer la zone à traiter, afin de pouvoir réduire les réactions inflammatoires au niveau des cellules gliales sans nuire à la capacité de traitement les déchets.
Toutes les études d’observations rapportent que les facteurs amplifiant l’inflammation augmentent aussi le risque de développer des maladies neuro-dégénératives (Alzheimer, Parkinson, Huttington) . On peut citer le surpoids, le syndrome métabolique, l’hypertension, le cholestérol, le diabète, le tabagisme, un régime alimentaire riche en acides gras saturés et en viande rouge, la pollution atmosphérique... De plus, de nombreuses études expérimentales, chez les animaux ou chez l’homme, ont confirmé ces résultats .
A l’opposé, les facteurs limitant l’inflammation protègent donc des maladies neuro-dégénératives, on peut citer l’activité physique, le régime méditerranéen, le café et de thé, le curcuma, la restriction calorique et le jeûne intermittent et même les AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens). Le régime MIND - une combinaison du régime méditerranéen, du régime DASH et de beaucoup de légumes - réduirait le risque de démence et d'Alzheimer, selon ses partisans.
La grande différence avec les régimes DASH et méditerranéen est que, dans le cadre du régime MIND, on est censé manger au moins six portions de légumes à feuilles et deux portions de baies par semaine.
Il apparaît de plus en plus clairement que les personnes atteintes d'une démence précoce ont tout intérêt à adopter un régime cétogène pendant un certain temps et à suivre le régime méditerranéen pendant le reste de leur vie.
Voir aussi : "Le régime anti-inflammatoire".
Les facteurs favorisant l'inflammation : manque de sommeil, stress chronique, aliments tels que fritures, céréales raffinées, aliments sucrés, charcuterie, additifs tels que épaississants, émulsifiants...
La composition des chaînes de protéines détermine leur position dans l'espace (repliement des protéines). Des "chaperons" moléculaires, un mécanisme cellulaire de défense, aident à la préserver ou corriger le repliement des polypeptides ayant une structure altérée. Jusqu'à leur fixation au récepteur, ces chaperons freinent le repliement évitant ainsi le contact avec d'autres chaînes de protéines. En particulier les longues chaînes de protéines y sont sensibles. La formation de protéines agrégées causée par un défaut de repliement est à l'origine de maladies dégénératives telles que Alzheimer, Parkinson, SLA (Sclérose Latérale Amylotrophique) . En effet, on retrouve de nombreux chaperons dans ces grands agrégats protéiques. Probablement, ils ne réussissent pas à éviter la formation d'agrégats. La formation de protéines agrégées peut être provoquée par un choc thermique (comme le blanc d'oeuf), de la forte fièvre, mais aussi par du stress, des radiations UV, des blessures, des infections virales...
L'inflammation est le fil conducteur. Elle est impliquée ausii bien dans la maladie d'Alzheimer que dans les maladies cardio-vasculaires. Beaucoup de personnes atteintes d'Alzheimer présentent également une maladie vasculaire sous-jacente, qui contribue à la perte de la fonction cognitive. Il n'est donc pas étonnant que des faibles doses d'aspirine (acide acétylsalicylique 80mg/jour pour son action anti-inflammatoire et son effet anticoagulant) ont leur place dans le traitement cardiovasculaire et d'Alzheimer . Qui plus est, un des métabolites de l'aspirine pourrait bloquer la mort cellulaire associée à les maladies d'Alzheimer, de Parkinson et d'Huntington, en fixant une enzyme (GABDH) qui joue probablement un rôle majeur dans le développement de ces maladies neurodégénératives .
Toutefois l'autopsie, seul moyen de confirmer un diagnostic d'Alzheimer, révèle que le cerveau de 10 à 40% des personnes cognitivement intactes à la fin de leur vie contient les mêmes plaques séniles que celui des sujets atteints d'Alzheimer. Trois explications :
Autres hypothèses :
1. La tauopathie "normale" (liée au vieillissement) est cantonnée à une zone profonde du cerveau, autour de l'hippocampe, impliqué dans la mémoire. Et avec de la chance, elle n'en sortira pas. Le problème survient lorsque la tauopathie de l'hippocampe est plus sévère que la normale et, qu'en outre, le peptide A bêta forme beaucoup de plaques amyloïdes.
Il existe un lien entre la plaque amyloïde et la maladie d'Alzheimer. Mais il y a aussi des personnes chez qui on a trouvé de l'amyloïde post mortem, alors qu'elles n'ont jamais montré de signes de démence. À l'inverse, certaines personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer n'ont pas d'amyloïde dans leur cerveau. L'histoire de l'amyloïde part du modèle classique selon lequel, pour chaque maladie, il existe une cause fondamentale à laquelle on peut s'attaquer avec un seul médicament. L'hypothèse amyloïde est donc controversée !
La synergie des 2 mécanismes met le feu aux poudres et la tauopathie s'enflamme. Comme stimulée par l'A bêta, la tau anormale sort de la niche où elle était circonscrite et progresse dans tout le reste du cerveau. De proche en proche, elle va faire dégénérer les neurones, le long d'un chemin, toujours le même. Sur sa route, les débris des axones disloqués, associés aux plaques amyloïdes, forment des plaques dites séniles, qui, elles, sont peut-être toxiques. Quoi qu'il en soit, rétraction des axones, mort cellulaire, la maladie d'Alzheimer est en marche... .
---> la maladie d'Alzheimer est en tout cas une maladie et non un vieillissement normal. Cependant, l'âge est un facteur de risque important.
2. La protéine spastine est capable de rompre les chaînes d'approvisionnement à l'intérieur des cellules nerveuses, entraînant ainsi leur mort. Les cellules perdent d'abord le contrôle sur la distribution appropriée des protéines bêta-amyloïdes et tau qui deviennent collantes et forment des amas de protéines qui apparaissent sous la forme des plaques et enchevêtrements typiques des cerveaux atteints de la maladie d'Alzheimer. En effet, les microtubules sont devenus plus sensibles à la spastine. La protéine agit comme des ciseaux moléculaires coupant les microtubules en morceaux. Dans l'organisme sain, cette fonction est strictement régulée. En soi, ceci n'a rien de spécial, les microtubules étant constamment rompus et remplacés par de nouveaux. Dans la maladie d'Alzheimer, cependant, ce processus de dégradation devient incontrôlable .
3. Le cerveau utilise du glucose comme source énergétique primaire. Pour faire entrer le glucose dans les cellules cérébrales, le cerveau produit sa propre insuline. Cependant, lorsque cette production insulinique échoue ou en cas de résistance à l'insuline dans le cerveau, la conversion du glucose en énergie devient problématique, pouvant entraîner de l'atrophie et des pertes fonctionnelles. C'est le cas dans l'Alzheimer : les cellules nerveuses consomment 20 à 40% de glucose en moins, comme si le cerveau devenait résistant à l'insuline. D'où son appellation "diabète de type 3" ou une sorte de diabète du cerveau! Cette hypothèse expliquerait pourquoi les diabétiques courent un risque d'Alzheimer nettement plus élevé. La résistance à l'insuline, dans le corps et dans le cerveau, est clairement impliquée dans les deux maladies. Un vaporisateur nasal d'insuline pourrait amenuiser les effets de la maladie d'Alzheimer (amélioration de la mémoire à court terme) .
Le fructose et les sucres raffinés sont en grande partie responsable de l'épidémie de diabète et d'obésité. Or, les diabétiques ont un risque 2 à 5 x plus élevé que les personnes en bonne santé de développer un Alzheimer.
Fructose et glucides raffinés peuvent endommager toutes les protéines de l'organisme selon la glycation (processus de glycation produisant des Advanced Glycation End Products (AGE's)). Parmis les protéines les plus sensibles aux dégâts provoqués par la glycation figurent les apoliprotéines du cholestérol-LDL et celles qui le transportent, nos fameuses ApoE et en particulier l'ApoE4. La glycation de l'ApoE4 pourrait être un événement précoce dans la cascade d'événements qui conduit à Alzheimer. Un régime riche en glucides et pauvre en graisses a donc aussi pour conséquence qu'il y a moins de cholestérol disponible pour les neurones...
Ces perturbations conduisent également à une baisse de la production d’énergie dans les centrales énergétiques des cellules (les mitochondries) chez les diabétiques, comme chez les malades d’Alzheimer. Cette diminution favoriserait elle aussi la formation des plaques amyloïdes.
Un régime alimentaire à index glycémique bas ou modéré, avec de bonnes graisses serait protecteur et bon pour le cerveau. Ce type d'alimentation affecte dans le bon sens le niveau d'insuline dans l'organisme et réduit la résistance à cette hormone. La résistance à l'insuline est un facteur commun à l'obésité, au diabète, aux maladies cardiovasculaires et aux maladies neurodégénératives. Cette hypothèse est renforcée par les résultats d'études épidémiologiques qui ont montré qu'une alimentation riche en fruits et légumes (vertes), dont la charge glycémique est faible, pauvre en graisses saturées en particulier d'origine laitière et bovine, et riche en acides gras oméga3 est associée à un risque réduit d'Alzheimer et de Parkinson , et de déficit cognitif .
Qui plus est, les femmes qui allaitent verraient diminuer leur risque de développer la maladie d'Alzheimer plus tard dans la vie. Allaiter aurait probablement pour effet de restaurer la tolérance à l'insuline, qui est considérablement diminuée pendant la grossesse. Or la maladie d'Alzheimer est justement caractérisée par une résistance à l'action de l'insuline au niveau cérébral ...
Note :
Il n’est pas facile de mesurer la quantité de protéine béta-amyloïde dans le cerveau, en revanche c’est beaucoup plus simple dans le sang. C’est pourquoi les scientifiques ont procédé à des prélèvements sanguins, pour connaître les effets de différents nutriments sur cette protéine.
D'autre part, le cerveau est capable d'utiliser des corps cétoniques comme source énergétique alternative. Ces substances sont formées lors de la combustion de graisses, généralement des triglycérides à chaîne moyenne (TCM, en particulier dans l'huile de noix de coco). Ce type de TCM n'est pas métabolisé comme les triglycérides à longue chaîne, qui doivent être mélangées à la bile, avant d'être versées dans le tractus digestif et ensuite évacuées. En effet, les TCM migrent directement vers le foie afin d'être transformées en corps cétoniques, qui seront libérées dans le sang et atteindront ensuite le cerveau. Un régime pauvre en hydrates de carbone (régime cétogène) obligera l'organisme de virer vers la ketose (conversion de TCM en corps cétoniques). Des suppléments de corps cétoniques (p. ex. l'huile de noix de coco) peuvent stimuler cette voie métabolique.
Contrairement à un régime riche en sucres, le régime cétogène diminue sensiblement les réactions inflammatoires au niveau du cerveau. Cet état inflammatoire est impliqué dans le développement de maladies telles que Alzheimer, Parkinson, épilepsie et Sclérose en plaques . Les habitudes alimentaires jouent ici un rôle important.
Avec un régime cétogène, l’évolution de la maladie est ralentie pour certaines personnes. Pour d’autres, elle est même stoppée. Malheureusement, pour d’autres encore les effets restent modestes. Mais il n'y a guère de risque à essayer ce régime chez un patient, et tout à gagner.
Actuellement on croit que la peroxydation lipidique est impliquée dans la dégénération des cellules nerveuses et la démence.
4. L'hypothèse hygiéniste : la maladie d'Alzheimer survient plus fréquemment dans les pays riches et présentant des niveaux élevés d'hygiène et d'urbanisation. En raison de contacts rares avec des bactéries et des micro-organismes (eau potable propre, peu de maladies infectieuses), le système immunitaire serait bien moins développé et, par conséquent, davantage sensible aux infections du cerveau associées à la maladie d'Alzheimer . Les plaques semblent être le résultat d'une réponse immunitaire afin de combattre des infections chroniques. Dans beaucoup de cerveaux atteints par la maladie d'Alzheimer, on a constaté des infections par le virus d'Herpes simplex de type 1 (HSV-1) mais également des infections microbiennes (par Chlamydia pneumonia, par certaines souches de spirochètes...) . La production de protéine bêta-amyloïde constituerait une partie de la réaction de l’organisme aux agents pathogènes envahisseurs... D'autre part, on ne peut pas exclure que ce soit en fait la maladie d'Alzheimer qui rende les patients plus sensibles aux infections opportunistes...
Les maladies infectieuses telles que la grippe et la pneumonie virale ont été associées à un risque plus élevé de maladie d'Alzheimer, de maladie de Parkinson, de sclérose latérale amyotrophique, de démence généralisée et de démence vasculaire. Le risque est généralement plus élevé peu après l'infection (1-5 ans), mais la tendance peut persister entre 5 et 15 ans après l'infection. Des études ont montré que les vaccinations contre la grippe et la pneumonie sont associées à un risque plus faible de maladie d'Alzheimer et de maladie de Parkinson ; il en va de même pour les vaccinations contre le zona, qui semblent également être associées à un risque plus faible de démence .
La première hypothèse est que le cerveau réagit aux agents pathogènes qui pénètrent dans le système nerveux en traversant la barrière hémato-encéphalique. C'est certainement possible pour des agents pathogènes tels que les virus de l'herpès, et au moins partiellement plausible pour d'autres comme le SARS-Cov-2, dont on soupçonne qu'il atteint le système nerveux central. En général, ces virus provoquent l'apoptose, c'est-à-dire la mort directe des neurones. Mais ils provoquent également un stress oxydatif et des lésions de l'ADN. Différents types de neurones semblent être plus spécifiquement affectés par certains virus.
Cependant, le risque de maladies neurodégénératives est également associé à des agents pathogènes qui n'affectent pas directement le système nerveux. S'il est vrai que certains virus sont spécifiquement associés à certaines maladies, il est probable que cet effet global soit davantage lié à l'état inflammatoire provoqué par l'infection et à son impact sur le système nerveux.
5. La transmission à l'homme : c'est la première fois qu'on démontre la possibilité d'une transmission à l'homme de protéines bêta-amyloïdes caractéristiques de la maladie d'Alzheimer. Ces protéines peuvent avoir été transmises par des injections d'extraits hypophysaires pratiquées dans les années 60 à 90 dans des indications de troubles de croissance .
6. L'hypoxie cérébrale : l’hypothèse d’un rôle de l’hypoxie dans la survenue de la maladie d’Alzheimer n’est pas nouvelle : en augmentant la production de monoxyde d’azote (NO), le manque d’oxygène générerait un stress oxydant favorisant les maladies dégénératives. Cependant, plusieurs équipes de chercheurs ont montré qu’une acclimatation à l’hypoxie était susceptible de réduire la dégénérescence neuronale chez le rat dans un modèle expérimental d’Alzheimer et émis la possibilité qu’un mécanisme adaptatif à l’hypoxie puisse – en inhibant la sur-production de NO – prévenir les démences .
Il existe de plus en plus de preuves du rôle important du dysfonctionnement mitochondrial dans la maladie d'Alzheimer. Le stress oxydant mitochondrial, la diminution de l'activité de la chaîne respiratoire et de la production d'ATP sont tous associés à la maladie d'Alzheimer, ce qui indique que l'amélioration de la fonction et de la biogenèse mitochondriales est une approche thérapeutique prometteuse pour la maladie d'Alzheimer. L'oxyde nitrique (NO) est un initiateur de la biogenèse mitochondriale.
7. L'accumulation de l'urée dans le cerveau : L'urée et l'ammoniac dans le cerveau sont des produits de dégradation métabolique de protéines. L'urée est plus communément connue comme composé qui est excrété dans l'urine. Si l'urée et l'ammoniac s'accumulent dans le corps parce que les reins sont incapables de les éliminer, par exemple, des symptômes graves peuvent apparaître. L'accumulation d'urée dans le cerveau pourrait causer des lésions cérébrales, et éventuellement la démence (Alzheimer, Huntington...). Des recherches plus poussées sont toutefois nécessaires pour découvrir la source du niveau élevé d'urée, en particulier en ce qui concerne l'implication potentielle de l'ammoniac et un défaut métabolique systémique.
Des médicaments sont déjà utilisés contre les niveaux élevés d'ammoniac dans d'autres parties du corps, par exemple le laxatif Lactulose piège l'ammoniac dans l'intestin. Il est donc concevable qu'un jour, un médicament couramment utilisé puisse empêcher la démence de progresser.
8. Depuis 2010, il est de plus en plus évident que la démence peut également résulter de facteurs de risque évitables, tels que le mauvais cholestérol, l'hypertension artérielle, la perte d'audition, la mauvaise vision, le tabagisme, l'obésité, la dépression, la sédentarité, le diabète, la consommation élevée d'alcool, les traumatismes crâniens, la pollution de l'air, le faible niveau d'éducation et l'isolement social. Un rapport publié dans The Lancet (2024) a révélé que jusqu'à 45 % des démences futures pourraient être retardées ou évitées grâce à un mode de vie sain pour le cerveau.
Le protocole ReCODE : les recherches qui ont mené au protocole ReCODE remettent en cause le credo central de la maladie d’Alzheimer, en montrant que cette maladie dévastatrice est en réalité un mécanisme de défense de la part du cerveau qui inclut la production de bêta-amyloïde. Cette protéine dont tout le monde essaie de se débarrasser, serait partie intégrante d’une réponse protectrice. La protéine bêta-amyloïde serait produite par le cerveau pour tenter de se protéger contres 3 menaces : l'inflammation (due au style de vie, à des intolérances alimentaires, des infections chroniques..., avec des taux accrus de CRPus, IL-6 et TNF alpha, homocystéine...), des carences en nutriments (vit B12, vit D, Fe, Mg, Cu, Zn, Se, Glu... ), hormones (estradiol, testostérone, TSH...) et les substances toxiques présentes dans notre milieu de vie (métaux lourds, toxines...). La méthode optimale de traitement de la maladie devient donc évidente : identifier et supprimer les menaces – il y en a 36 au total – qui amènent le cerveau à produire la bêta-amyloïde, originellement protectrice et supprimer la bêta-amyloïde déjà produite. Ainsi, il est nécessaire d’agir sur l’alimentation, le stress, l’activité physique... afin que le cerveau n’ait pas à se protéger.
Il faut envisager le traitement de la maladie d'Alzheimer dans un contexte plus large et se rendre compte du rôle important mais non exclusif joué par les facteurs biologiques. Ainsi, la nutrition, l'immunité, le métabolisme des lipides, l'activité physique, l'activité sociale et cognitive jouent certainement un rôle. Il y a eu tout un battage médiatique affirmant que l'approche biologique était la seule salvatrice, mais nous nous rendons compte maintenant qu'il faut aussi garder à l'esprit les facteurs épidémiologiques. La génétique joue un rôle important, mais tous les autres éléments mentionnés jouent également un rôle . Le résultats obtenus avec l'étude Finger (Finnish Geriatric Intervention Study to Prevent Cognitive Impairment and Disability, 2012) montrent que des adaptation de style de vie (alimentation, exercices physiques), une stimulation mentale et sociale, ainsi qu'une gestion de la santé cardiovasculaire, améliorent la fonction cognitive, même après l'âge de 60 ans...
Des études rapportent un effet préventif du vaccin BCG contre la maladie d'Alzheimer et d'autres formes de démence (en outre, il existe une association entre le vaccin BCG et une réduction de la mortalité chez les personnes qui n'ont pas développé de démence, avec un risque réduit de 25 % au cours des 15 années de suivi - quel que soit l'âge). Les patients semblent vivre plus longtemps et l'incidence de la maladie d'Alzheimer et d'autres formes de démence était plus faible après le traitement par le vaccin BCG .
Vraisemblablement, le développement de la maladie découle d'une combinaison de facteurs de risque :
l'âge : c'est le plus important facteur de risque dans 90 à 95% des cas.
le sexe féminin.
une affection vasculaire cérébrale : représente une des facteurs de risque les plus importants de développer la maladie d'Alzheimer à un âge avancé.
des antécédents familiaux/génétiques (l'apoE4): jouent un rôle dans 5 à 10% des cas de maladie d'Alzheimer.
un "déficit cognitif léger" (DCL) sans démence (p. ex. causé par une fibrillation auriculaire, le trouble du rythme cardiaque le plus fréquent).
un risque cardiovasculaire augmenté (hypertension, hypercholestérolémie, résistance à l'insuline, diabète de type 2, hyperhomocystéinémie, tabagisme, obésité...) = risque accru de souffrir de la maladie d'Alzheimer et de la démence vasculaire ;
même une faible élévation de la glycémie peut augmenter le risque d'Alzheimer (résistance à l'insuline) ; contrôlez la HbA1c !
des études chez des patients souffrant d'Alzheimer ont montré un lien entre la maladie et les taux sériques d'acides gras trans ;
une étude chez la souris apporte la preuve expérimentale de la relation entre l'obésité et les pathologies liées à la protéine Tau dans un modèle de neurodégénérescence de la maladie d'Alzheimer .
en général, tout ce qui est mauvais pour le cœur est un facteur de risque de démence et vice versa. Par ailleurs, on a récemment découvert que le Viagra (sildénafil) pouvait protéger contre la démence.
une inflammation des tissus cérébraux : un lien existe entre le déclin cognitif et leur niveau sanguin de TNF-alpha, molécule libérée par les globules blancs durant l'inflammation ;
une destruction des neurones par le stress oxydatif.
une altération de la flore intestinale (microbiote) : des chercheurs se sont rendu compte que les protéines incriminées dans la maladie d'Alzheimer sont présentes dans l’intestin des années avant l’apparition des symptômes d’Alzheimer. Elles semblent ensuite remonter, par voie nerveuse, vers le cerveau. Les protéines curli par exemple, produites par la bactérie E. coli, ont été associées à l’apparition de protéines amyloïdes dans le cerveau. D'autres ont constaté que le microbiote intestinal des personnes présentant des dépôts de protéines amyloïdes était riche en bactéries stimulant l’inflammation, tandis que le microbiote des personnes qui n’avaient pas ces dépôts était au contraire riche en bactéries anti-inflammatoires. En cause, probablement : des acides gras à chaîne courte (AGCC) agissant sur le système nerveux central, provoquant une augmentation des cytokines inflammatoires et favorisant l’agrégation d’alpha-synucléine. Ce qui peut surprendre ici, c’est que les AGCC en question sont des métabolites habituellement produits par la bonne flore intestinale. Mais il est possible d’avoir trop de bonnes bactéries : cela s’appelle le SIBO (Small Intestine Bacterial Overgrowth : voir aussi "Les troubles gastro-intestinaux"), et il se trouve justement mentionné dans plusieurs études sur Parkinson. Le SIBO est beaucoup plus fréquent chez les parkinsoniens, et le traiter améliorerait les symptômes de la maladie .
une altération du système immunitaire
une altération de la réparation des vaisseaux sanguins due à ces mêmes variantes de gènes.
un traumatisme crânien, en particulier s'il est accompagné d'une perte de conscience ; un traumatisme crânien peut réduire la capacité de compensation cérébrale, déclarant ainsi plus rapidement les symptômes d'une éventuelle maladie d'Alzheimer.
du jogging mental :
un déficit en exercices intellectuels (nombre d'année de scolarité, occupation intellectuelle, prise de retraite avant l'âge...).
un manque de loisirs, d'attention (à soi-même et aux autres), d'émerveillement (nouveautés, beauté...), d'intérêt (nouveautés, hobby, art et culture, politique, milieu...), de projets nouveaux...
du jogging physique :
une carence en zinc : peut également entraîner une perturbation du rapport Cu/Zn; en effet, le zinc disparaît de notre alimentation suite à l'utilisation de chélateurs (tels que le Glyphosate dans le RoundUp°). En outre, suite à une exposition à des températures élevées et à des produits chimiques, l'orientation spatiale des protéines peut être perturbée augmentant ainsi le risque de formation d'amas sombres de protéines.
une carence en leptine : en plus de son rôle pour réguler poids et appétit, la leptine jouerait aussi sur le développement et l'évolution cérébrale. En effet, la leptine diminuerait les concentrations de bêta-amyloïde. Une étude récente indique que les personnes qui ont des taux bas de leptine dans le sang ont à long terme quatre fois plus de risque de développer la maladie d'Alzheimer que celles qui en ont le taux le plus important .
des taux élevés d'acide urique, une dysfonction thyroïdienne...
une carence en vitamine D & . En tout cas, une carence en vit D chez les seniors peut accélérer le déclin cognitif .
des pesticides (tels que le DDT? ): une exposition à long terme aux POPs (Polluants organiques persistants) pourrait augmenter le risque de démence, d'Alzheimer et de Parkinson (vu chez des agriculteurs!) .
l'alumine, extraite d'un minerai, la bauxite, est présente dans une multitude de produits de consommation. Agent levant dans le pain, conservateur dans les charcuteries et les plats préparés, anti-agglomérant dans le sel, colorant dans les confiseries... l'aluminium se cache derrière les additifs et même dans le lait infantile (avec risque de passage de la barrière hémato-encéphalique). Il entre aussi dans la composition de cosmétiques - il facilite la pénétration des crèmes, durcit le vernis, blanchit les dents, bloque la transpiration - et les laboratoires pharmaceutiques l'utilisent comme adjuvant dans des médicaments (certains antiacides) et des vaccins (Al(OH)3). Et l'aluminium présent dans les tissus de cerveau humain est de l'hydroxyde d'aluminium Al(OH)3. Or, la probabilité que l'aluminium alimentaire se retrouve dans les cellules immunitaires est extrêmement faible, pour ne pas dire nulle. L'Autorité européenne de sécurité des aliments, qui a tiré la sonnette d'alarme il y a trois ans, conseille de ne pas consommer plus de 1 milligramme d'aluminium par semaine et par kilo de poids corporel. Mais comment éviter la surdose ? La quantité d'aluminium utilisée n'est jamais précisée sur les emballages et il n'existe aucune réglementation sur son utilisation. Pourtant, les études sur la nocivité de l'aluminium se multiplient . Cette neurotoxine multiplierait par deux les risques de développer la maladie d'Alzheimer... Une consommation d'eau contenant > de 100mcg d'aluminium : double le risque d'apparition de la maladie ;
le cuivre libre dans le sang est la fraction de cuivre non fixée sur la céruloplasmine, une protéine détoxifiante. La concentration sanguine du cuivre libre est en général très faible (0.00 -0.10 mgCu/l). Chez des patients atteints d'Alzheimer, des niveaux accrus de cuivre libre ont été constatés . En effet, le cuivre libre peut franchir la barrière hémato-encéphalique et y provoquer des dégâts oxydants. Le cuivre est apporté dans l'organisme par des préparations multivitamines et minéraux, par l'eau du robinet et par le chauffe-eau... Si une intoxication cuivrée serait liée au développement de la maladie d'Alzheimer, des suppléments de zinc pourraient représenter un traitement préventif sûr.
l'administration à long terme d'anxiolytiques (benzodiazépines : renforcent d'une façon sélective l'action du GABA, inhibant ainsi l'excitation des cellules), de somnifères et de calmants pourrait être impliquée également le développement de démence (incluant la maladie d'Alzheimer) . Même si nous ne pouvons prouver qu’il existe un lien de cause à effet, nous constatons que les individus consommant des benzodiazépines durant une longue période présentent environ 50% plus de risque de développer une démence, comparés à ceux qui n’en ont jamais consommé & . Et nous sommes face à une véritable toxicomanie aux benzos résultant de prescriptions massives de confort...
certains médicaments tels que les anticholinergiques (certains médicaments contre les allergies, l'hypertension artérielle, l'acidité gastrique (IPP (Inhibiteurs de la pompe à protons) ), l'incontinence urinaire, la dépression, l'angoisse et l'insomnie ...) : ils bloquent l'acétylcholine (antagonistes) ; un déficit en ce neurotransmetteur est typique dans l'Alzheimer ; en outre, ces médicaments aux propriétés anticholinergiques sont associés à un risque accru de déclin cognitif chez les personnes âgées (chez qui des maladies telles que allergies, hypertension artérielle, acidité gastrique, incontinence urinaire...) sont courantes & .
une mauvaise qualité du sommeil : il est possible que l'administration d'anxiolytiques ne contribue pas au développement de la maladie d'Alzheimer... mais plutôt un sommeil de mauvaise qualité. Les troubles du sommeil pourraient être parmi les premiers moyens d'identifier les patients à risque de la maladie. D'après une étude, une nuit normale diminue la quantité de protéines amyloïde béta dans le liquide céphalo-rachidien, tandis qu'une nuit sans sommeil perturbe cette diminution et garde sa concentration constante .
une exposition à un stress émotionnel intense , peur chronique .
...
Note :
La première raison d'hospitalisation des personnes atteintes de démence est en général une perturbation de leur horloge biologique : la structure de leur sommeil est en général perturbée, a disparu ou s'est inversée : elles dorment le jour et sont réveillées la nuit. D'autres patients deviennent agités et confus en fin d'après midi (Syndowning syndrome). La détérioration cognitive occupe la deuxième place. Cependant, rien n'indique qu'une perturbation de l'horloge biologique pourrait causer la démence.
D'autres troubles du sommeils tels que les apnées et le syndrome des jambes sans repos se manifestent aussi fréquemment chez le malade d'Alzheimer et influencent fortement le patient et son environnement.
Les personnes qui souffrent de cette maladie manquent d'un neurotransmetteur, l'acétylcholine. Ce déficit cause une mauvaise transmission entre les cellules du cerveau, ce qui explique en partie pourquoi les personnes atteintes ont des difficultés à se souvenir et à raisonner correctement. Un autre neurotransmetteur, le glutamate (voir aussi : "GABA"), est également impliqué : dans la maladie d'Alzheimer, son taux est particulièrement élevé!
Précurseurs :
- perte de plus en plus de poids entre la moitié et la fin de la vie peut présenter un risque accru de développer des troubles cognitifs légers .
- les signaux d'alarme dépendent de la zone du cerveau où les problèmes apparaissent. Souvent, il ne s'agit pas de problèmes de mémoire, mais de changements de comportement et de personnalité (le fait de dormir davantage pendant la journée peuvent être un premier signe, de même qu'un mauvais sommeil pendant la nuit).
- l'apathie ou "l'arrêt" est le canari dans la mine de charbon dans les maladies neurodégénératives telles que la maladie d'Alzheimer ou la maladie de Parkinson. Les facteurs de risque sous-jacents de la démence, à savoir l'obésité, l'hyperglycémie, l'hypertension artérielle et l'hypercholestérolémie, sont des canaris encore plus importants dans la mine de charbon. Plus on attend pour agir sur ces facteurs, plus le risque de démence augmente.
- perte progressive du goût et de l'odorat : la perte de l’odorat (anosmie) est un des premiers signes de la maladie d’Alzheimer, comme du Parkinson, par dégénérescence de neurones situés au niveau du bulbe olfactif :
d’une manière générale, les patients atteints de la maladie de Parkinson ont plus de difficulté à percevoir les odeurs, alors que ceux qui souffrent de la maladie d’Alzheimer les perçoivent mieux mais en oublient les caractéristiques ;
les patients dépressifs distinguent moins bien les différents niveaux d’intensité des odeurs, identifient moins bien celles qui sont présentes dans des mélanges et sont peu sensibles aux odeurs agréables, tandis que parfois les odeurs désagréables ne les dérangent pas ;
changement brusque d'humeur et de comportement ;
symptômes dépressifs ;
changement brusque de personnalité : très suspicieux, agressif, peureux... ;
perte de l'initiative ;
perte de la mémoire à court terme affectant les relations sociales : des oublis fréquents sans récupération ultérieure de l'information ;
difficulté d'accomplir des activités de la vie quotidienne : préparer un repas... ;
problèmes de langage : problèmes constants d'oublis de mots ou utilisant des mots inadéquats ;
désorientation dans l'espace et dans le temps : ne plus reconnaître le chemin de la maison ;
diminution de la capacité de jugement : p. ex. s'habiller de façon totalement inadaptée au lieu et à la saison ;
perturbation de la pensée abstraite : problèmes de gestion d'agenda et de budget ;
perturbation de zone cérébrale impliquée dans la rêvasserie (le rêve éveillé joue le rôle de "screensaver" cérébral, lorsqu'aucune activité spécifique cérébrale n'est requise) ;
rangement inapproprié d'objets : p. ex. ranger des serviettes dans le réfrigérateur ;
perte auditive : les résultats d'une étude montrent l'importance du traitement de la perte auditive chez les personnes âgées comme moyen potentiel de réduire le déclin cognitif. Il faut donc encourager le port d'aides auditives.
Selon les connaissances actuelles, une perte auditive non traitée peut contribuer au déclin cognitif et à la démence de plusieurs manières. La perte auditive peut faire travailler davantage le cerveau au détriment d'autres fonctions mentales telles que la pensée et la mémoire. Une autre possibilité est que la perte auditive provoque un rétrécissement plus rapide du cerveau vieillissant. Une troisième possibilité est que la perte auditive entraîne une diminution de l'engagement social des personnes et qu'une stimulation réduite peut conduire à une atrophie du cerveau .
taux sanguins élevés de lipoprotéine ApoE4 : ces patients présentent un risque accru de développer la maladie d'Alzheimer (cette lipoprotéine joue un rôle dans l'agrégation des produits (Ab40 et Ab42) provenant du clivage de la protéine précurseur de l'amyloïde).
Des troubles d'humeur et de la dépression précèdent bien la perte de la fonction cognitive. Quant à la perte d'autonomie fonctionnelle (toilette, habillage, alimentation, continence...), elle n'arrive qu'ensuite.
Mais attention : avec des problèmes de mémoire normaux considérés à tort comme relevant d'Alzheimer, une dépression considérée à tort comme normale (voir une personne âgée broyer du noir inquiète beaucoup moins son entourage)... la frontière entre vieillissement normal et pathologique est incertaine. Il est vrai que certains sont indéniablement mieux armés face au vieillissement cognitif. Cependant, aucun diagnostic ne peut faire l'impasse sur l'histoire personnelle du sujet. Le risque étant qu'implicitement, la personne âgée considérée comme malade ne soit pas celle qui "perde la boussole" mais qui, finalement, échoue à s'épanouir et profiter de sa retraite. Les recherches en gérontopsychologie montrent en effet que les réseaux sociaux, les loisirs, l'ouverture intellectuelle, l'activité physique ont un impact positif sur les performances intellectuelles des seniors. Si on ne sait ou ne peut pas profiter de l'existence, le fait de passer à côté du bonheur constitue presque une pathologie...
Note :
La maladie d'Alzheimer est également un trouble d'hypométabolisme. En effet, on observe chez la plupart des patients Alzheimer une perte d'appétit, du poids corporel et des faibles taux sanguins de glucose. L'hypométabolisme et les faibles niveaux glycémiques créent une sorte de situation de restriction calorique. Un tel environnement inhibera naturellement le développement et la croissance de tumeurs (voir : "La théorie de Warburg"). Contrairement à une situation induite par une restriction de calories et de glucose (voir : "Le régime cétogène"), l'hypométabolisme chez les patients Alzheimer n'entraîne pas la production de corps cétoniques. La diminution du risque de cancer chez ces patients est plutôt la conséquence d'une perte d'appétit, entraînant une perte du poids corporel et une faible glycémie ...
L'amélioration de l'utilisation du glucose et la réduction de l'inflammation dans tout le corps - y compris le cerveau - par les agonistes GLP-1 (voir : "Le diabète") pourraient ralentir la progression de maladies débilitantes comme la maladie d'Alzheimer et la maladie de Parkinson. Selon les chercheurs, les régimes du diabète, de sémaglutide à d'anciens piliers comme l'insuline et la metformine, semblent traiter plusieurs aspects différents du système métabolique impliqués dans la maladie d'Alzheimer, y compris une protéine appelée amyloïde et inflammation... A suivre...
La maladie d'Alzheimer est une maladie insidieuse : au moment ou les symptômes nécessitent une consultation médicale, la maladie se trouve déjà dans un stade avancé. Toutefois, un diagnostic précoce permet de retarder l'évolution des symptômes pendant un certain temps.
Un test appelé Mini-Mental Status Examination (MMSE) de Folstein est souvent utilisé. Le malade doit répondre à des questions simples (quelle heure, quel jour, quel lieu, quelle ville?, nommer un objet...) et ensuite exécuter une série d'instructions simples (lire, écrire, faire des simples calculs...).
Aucun test ne détermine à 100% si une personne vivante est atteinte de la maladie. Le diagnostic repose donc sur une évaluation clinique approfondie qui confirme les symptômes et permet d'écarter d'autres causes possibles (dépression, troubles thyroïdiens, effets secondaires de médicaments...).
La seule façon d'affirmer le diagnostic de la maladie d'Alzheimer est l'autopsie post-mortem du cerveau. La présence de plaques séniles permet de distinguer la maladie d'Alzheimer d'autres démences.
Note : réservé encore à la recherche, un traceur radioactif appelé PIB a été mis au point pour la visualisation directe des plaques dans le cerveau vivant utilisant la technique TEP, tomographie à émission de positons.
Andere markers : APOE E4 status, atrophie van de hippocampus (beeldvorming).
(l’apolipoprotéine E est une lipoprotéine responsable du transport du cholestérol dans le sang)
Psychiquement, la maladie d'Alzheimer évolue en 5 phases :
Etonnement, incroyance, rébellion, agression, apathie. En particulier les phases de rébellion et d'agression pèsent très lourd sur l'environnement direct du patient... La descente aux enfers : trouver continuellement de la patience devient très lourd pour eux, avec le risque d'une panique, qui les amèneraient à traiter cruellement leur partenaire qu'ils aimaient tant. Le partenaire qui devient un étranger, le deuil de leur couple, l'enfer de la désillusion qui peut durer des années...
Il faut accepter que le patient atteint d'Alzheimer fasse déjà l'impossible, qu'il ne peut pas faire plus ou mieux. Accepter qu'on ne peut plus interpréter ce qui se passe dans sa tête, quels sont ses sentiments. Le savoir et la compréhension ne servent à rien. Il faut s'abandonner à la réalité qu'il devient impossible de dire "demain, ça ira mieux. Que le patient rejoint le tout-petit, qui n'a pas conscience de la mort, ni de la vie, ni du temps qui passe, ni d'ici ou d'ailleurs.
Pourtant, la seule chose qui lui est resté, c'est son environnement direct : sa maison, vous : ensemble, son "chez soi".
Cliniquement, la maladie d'Alzheimer évolue en 3 étapes :
Les plaintes de troubles de mémoire et des sentiments dépressifs sont exprimés 8 à 10 ans avant le diagnostic et les difficultés à réaliser des tâches un peu complexes telles que téléphoner, utiliser l'argent, gérer les médicaments) 5 à 6 ans avant le diagnostic.
Exercer la mémoire (voir "Troubles de la mémoire") et la prévention/le traitement des sentiments dépressifs croissants (voir "La dépression, Prévenir" ou le traitement par antidépresseurs ) pourrait freiner l'évolution de la maladie d'Alzheimer.
Stade 1 :
Phase initiale, durée de 2 à 4 ans.
Ce stade est caractérisé par la détérioration des neurones du système émotif/cognitif (= système limbique : voir : "Les systèmes de régulation autonome"), la zone mémoire du cerveau, qui s'occupe de faire le lien entre la mémoire à court terme (acétylcholine) et celle à long terme (glutamate) .
La personne qui est à ce stade voit diminuer légèrement ses capacités de mémorisation :
difficultés de récupération d'information : oublis bénins (noms, événements anciens...)
difficultés d'échange d'information : petites difficultés de communiquer
difficultés de stockage d'information : petits problèmes pour acquérir de nouvelles informations (événements récents...)
De plus, ce sont uniquement des neurones cholinergiques qui sont attaqués, comme si la maladie sélectionnait particulièrement les neurones de la mémoire. Cette détérioration est accompagnée d'une diminution du volume de la zone d'environ 25%
Stade 2 :
Phase intermédiaire, la phase la plus longue : sa durée varie entre 2 à 10 ans!
Aggravation de la maladie avec détérioration profonde de la mémoire à court terme (acétylcholine) et celle à long terme (glutamate).
la perte de la mémoire à court terme et, de ce fait, difficulté pour communiquer
ensuite, une baisse importante en acétylcholine au niveau de certains neurones, qui permettent normalement de stocker les nouvelles informations dans les neurones glutaminergiques de la mémoire à long terme
pour le patient : confusion, de la colère, de la tristesse, des troubles de la concentration et de l'orientation
pour la famille : dire "A Dieu" à quelqu'un qui continue à vivre...
Stade 3 :
Phase avancée, durée de 1 à 3 ans
Destruction quasi totale du système limbique (90%). Ensuite, la maladie attaque maintenant les neurones cholinergiques de l'ensemble de cortex, détruisant ainsi les souvenirs et leur récupération.
la perte complète de la récupération d'information
pour le patient, la perte de son passé, de sa famille, de ses amis... le rend anxieux, voire déprimé avec des changements d'humeur, d'état d'âme, de comportement, des troubles de sommeil et du rythme veille/sommeil
ensuite, la perte totale de la capacité de communiquer et de fonctionner : Sailing into Darkness...(Iris Murdoch)
Stade 4 :
Cette phase se termine par la perte totale d'autonomie, des fonctions cognitives et physiques, et enfin par le décès de la personne. Juste avant de mourir, le patient est muet, confiné au lit et épuisé... Souvent, le patient ne meurt pas de la maladie elle-même, mais plutôt d'infections secondaires qui envahissent les organes défaillants.
L'espérance de vie peut varier considérablement par rapport à la moyenne (de 3 à 20 ans), la mort survient en moyenne 8 à 10 ans plus tard.
Actuellement, un anticorps existe déjà sous forme de médicament (lecanemab) dans lequel les anticorps dirigés contre la protéine amyloïde éliminent l'accumulation de celle-ci dans le cerveau. Cela peut ralentir l'évolution de la maladie de 30 %. Seuls les patients aux premiers stades de la maladie peuvent bénéficier de cette aide.
Afin de diminuer les facteurs de risque de la maladie ou au niveau de la prévention, certaines mesures ou précautions peuvent aider :
des contacts sociaux et des exercices intellectuels (lecture, mots croisés, jouer aux cartes, apprendre d'autres langues...) ; mais aussi : tenir un journalier, écouter la musique, parler avec d'autres personnes ...; les symptômes d'Alzheimer apparaissent nettement plus tard chez des patients multilingues par rapport aux patients unilingues.
Avec le temps, l'entourage a parfois l'impression que la personne atteinte de la maladie d'Alzheimer montre moins d'émotions et est moins engagée, mais c'est parce que l'accent est mis sur la mémoire des connaissances, qui est perdue chez le patient. Mais l'émotionnel n'est pas perdu.
Regardez aussi "Les allegros d'Alzheimer", 10 petits filmes pour comprendre l'influence de la musique sur notre cerveau.
depuis longtemps, on pense que la capacité d'avoir encore, quel que soit l'âge, un but dans l'existence représente l'une des meilleures protections contre un processus d'involution sénile. En donnant un sens à la vie, cette capacité à faire des projets serait un rempart efficace contre la dégradation cognitive préludant aux processus neuro-dégénératifs comme la maladie d'Alzheimer.
une luminothérapie (pour compenser artificiellement le déficit d'ensoleillement) : permettrait d'améliorer leur humeur générale, tout en rétablissant le rythme circadien . Voir : 'Dépression".
une activité physique : exercer son corps et son cerveau, puisque le cerveau est le centre de la coordination des mouvements... ; bouger favorise la santé cardiovasculaire et donc une bonne oxygénation su cerveau ; fractionner éventuellement les tâches plus complexes (faire le ménage, cuisiner, jardiner...) ; certaines études indiquent que l'entraînement musculaire a un effet protecteur important sur le risque de démence. Selon une étude, les personnes qui obtiennent de bons résultats à un test de force des mains (un bon indicateur de la force générale) ont 4 à 5 fois moins de risques de développer une démence que celles qui obtiennent de mauvais résultats à ce test.
un jeûne intermittent (en particulier associé à "l'exercice physique") : comme avec le jeûne continu, le jeûne intermittent peut avoir des effets bénéfiques sur la santé (voir : "La restriction calorique") ;
Fasting mimicking diet (FMD) : moins strict et restrictif qu’un jeûne « traditionnel », il consiste à imiter les effets du jeûne tout en conservant une quantité suffisante de nutriments. Il est à la fois riche en graisses insaturées (les « bonnes » graisses des huiles, des poissons gras et des fruits à coque) et pauvre en calories, protéines et glucides. Autre caractéristique du FMD : ce régime s’observe sur 5 jours seulement. Résultats : les deux principaux marqueurs de la maladie d’Alzheimer, les plaques amyloïdes et les protéines tau, étaient en nette diminution chez ces souris ;
l'usage de casques dans les sports de contact, le vélo ;
une consommation modérée de vin (bien que les polyphénols peuvent jouer un rôle protecteur important) ;
des compléments d'antioxydants (alimentaires ou par supplément) : Zn (antidote du Cu), Se, vit E, béta-carotène, astaxanthine, vit C, coenzyme Q10... : dans la maladie d'Alzheimer, le cerveau présente souvent des lésions provoquées par des espèces oxygénées activées (EOA ou ROS, reactive oxygen species) ; en temps normal, leur réactivité est annulée par l'action des systèmes performants d'antioxydants à base d'enzymes (catalase, glutathion peroxydase, superoxyde dismutase (SOD)) et par des substances à faible poids moléculaire telles que la vit C, vit A, vit E, certains minéraux et des caroténoïdes. Même la bétanine (dans la betterave rouge) réduit fortement l'oxydation de bêta-amyloïd . Dans les situations pathologiques, la production de ROS peut dépasser la capacité endogène antioxydante.
des suppléments des 8 formes de la vit E : selon des études , des taux faibles de vit E sont associés à la maladie d'Alzheimer. Cette baisse du taux de vitamine E n'est pas une cause de la maladie mais une conséquence : les 8 formes de vitamine E pourraient ainsi protéger de la maladie ou ralentir son évolution, bien plus efficacement qu'en utilisant de l'alpha-tocophérol seul. En analysant encore plus en détail les résultats, les chercheurs ont constaté que les formes de vitamine E les plus protectrices seraient le gamma-tocophérol et tous les tocotriénols, à l'exception du bêta-tocotriénol. Une étude plus récente attribue également à l'alpha-tocophérol seul la capacité de retarder le déclin physique chez des patients atteints de formes légères à modérées de la maladie d'Alzheimer.
des suppléments de vitamine D et de nutriments liposolubles (acides gras, types de vit E, caroténoïdes, vit A...), essentiels pour le fonctionnement cérébral : en particulier les personnes âgées ayant des concentrations plus faibles de ces nutriments avaient un risque multiplié par 4 de développer une démence et la maladie d'Alzheimer .
acide lipoïque (l'aLA) augmente la fluidité de la membrane cellulaire des globules rouges : la membrane cellulaire devient moins souple avec l'âge.
la vitamine B3 (niacine) :
améliore le transfert des impulsions électriques entre neurones et donc renforcent ainsi les circuits de la mémoire courte.
protège les neurones de la substance noir (locus niger) contre des radicaux libres formés à partir des neurotoxines.
la vitamine B6 (pyridoxine) : pourrait jouer un rôle dans différentes fonctions de la mémoire.
la vitamine B9 (acide folique) : est probablement lié à la protection des concentrations d'homocystéine dans le sérum. Une dose de 650mcg/ml favorise probablement la transformation du facteur de risque, l'homocystéine, en méthionine (un taux sérique accru d'homocystéine est un facteur de risque cardiovasculaire et de risque d'Alzheimer ) (voir "Cycle de méthyle"). Des taux sanguins accrus de l'homocystéine joue un rôle dans le développement de "cerebral small vessel disease" (dégâts au niveau des vaisseaux cérébraux).
la vitamine B12 (cyanocobalamine) : la plupart des personnes âgées souffrent d'une démence sénile, induite par une déficience en vit B12.
est fortement liée aux réactions dépendantes de l'acide folique telles que la conversion de l'homocystéine toxique en méthionine.
intervient dans le bon fonctionnement des cellules nerveuses (impliquée dans la formation des cellules des gaines nerveuses (myéline)) et contribue à la santé mentale.
est fortement liée aux réactions dépendant de l'acide folique (facteur intrinsèque).
des suppléments pour :
protéger la gaine de myéline : B12, B1, B5, cuivre, acide oléique (huile d'olive, amandes, noix de pecan, avocat...)
favoriser la structure phospholipidique des gaines de myéline :
le calcium AEP (acide-2-amino éthyl phosphorique de calcium) :
cette forme unique de calcium fixe les acides gras et les électrolytes dans la membrane cellulaire, permettant un potentiel de membrane
agit également comme neurotransmetteur qui joue un rôle important dans le traitement de maladies auto-immunes telles que la SEP
la phosphatidylsérine : améliore la fonctions cognitives
l'huile de foie de requin : très riche en antioxydants liposolubles utile dans la protection de la gaine de myéline
la Vit E complexe : voir plus haut
la prévention des ACV
contrôle du cholestérol
contrôle de la tension artérielle
contrôle du poids corporel (graisses!)
apport alimentaire suffisant en acides gras oméga3 (EPA) ;
une alimentation riche en acides gras poly-insaturés (AGPI) type oméga3 :
une correction du rapport oméga3/oméga 6 favorise l'équilibre entre les dérivés anti-inflammatoires et pro-inflammatoires (voir aussi "Le profil PG-TX-LT") ;
---> des études montrent que des suppléments de vitamine D et de magnésium réduisent aussi les taux des substances inflammatoires et limitent également les dommages cérébraux. Un contrôle sanguin des taux de vitamine D est souhaitable : des taux trop faibles de vitamine D ont été mis en relation avec le développement de la maladie et de la démence...
un apport suffisant d'acides gras oméga3 (EPA) aide dans la prévention de l'athérosclérose, cause majeure d'ACV ;
un apport suffisant d'acides gras oméga3 (DHA dans les poissons gras) aide dans la prévention de la maladie d'Alzheimer : en effet, le DHA augmente le taux de la LR11, une protéine déficiente chez les malades d'Alzheimer ; selon une étude, le taux d'ADH était en corrélation directe avec les modifications de la maladie d'Alzheimer et des marqueurs inflammatoires du liquide céphalorachidien ;
un apport suffisant d'acides gras oméga3 (EPA+DHA) réduit les taux sériques d'Aβ42 (une variante du peptide Aβ) qui forme plus facilement des plaques : des taux élevés d'Aβ42 augmentent le risque d"Alzheimer ;
une apport suffisant d'ALA (acide alpha linolénique, acide gras oméga3, précurseur d'EPA et DHA)) : peut stabiliser les fonctions cognitives chez des patients souffrant d'Alzheimer et freiner la progression de la maladie .
Une telle alimentation (plus de poisson et moins de viande) diminuerait de 20% le risque de développer la maladie d'Alzheimer .
Le régime méditerranéen préserve mieux la santé des souris atteints d'Alzheimer . La santé de l'Homme, probablement aussi .
une alimentation pauvre en sucres (régime cétogène) et riche en MCT (triglycérides à chaîne moyenne - Medium Chain Triglycerides, dans l'huile de palme et l'huile de noix de coco) : comme source primaire de corps cétoniques, ces MCT représentent une source alternative d'énergie pour le cerveau, contribuant ainsi à la prévention d'atrophie cérébrale dans la démence.
dans la biosynthèse de la choline à partir de la glycine en passant par l'étapes sérine, éthanolamine, phosphatidyléthanolamine, phosphatidylcholine et choline. La triméthylation de la phosphatidy-éthanolamine dépend de la présence de la vit B12, d'acide folique et de la méthionine (voir aussi : "Cycle de méthyle").
l'acétylcholine est synthétisée à partir de la choline et de l'acétylCoA, qui est synthétisée à partir du pyruvate par la glycolyse oxydative, grâce à la pyruvate déshydrogénase. C'est pourquoi il est bien connu que la diminution de la pression partielle d'O2 diminue ou supprime le métabolisme de l'acétylcholine.
phytothérapie :
Ginkgo biloba, action prouvée dans la phase 1 de la maladie ;
Curcuma : présente des propriétés anti-inflammatoires puissantes (diminue les TNF) et antioxydantes! En outre, le Curcuma pourrait empêcher la formation des plaques dans le cerveau ;
chez la femme post ménopausée : un apport oestrogénique de préférence d'origine végétal (soja, fenugrec, sauge..) ;
Aesculus hippocastanum (Aesculus) : ses feuilles contiennent des flavonoïdes (kaempférol) aux propriétés vasodilatatrices. Dans la médecine cognitive, le kaempférol est considérée comme substance prometteuse pouvant améliorer la dégradation cérébrale : il présente une bonne activité antioxydante et stimulante de la circulation sanguine dans l'insuffisance vasculaire cérébrale (le kaempférol se trouve également dans des fruits et légumes tels que mures, Aloe vera, fraises, ciboulette... et dans Ginkgo biloba) ;
Crocus sativus (Safran)
Camellia sinensis (Thé vert) : grâce à ses puissantes propriétés antioxydantes ;
Salvia officinalis (Sauge) : contient des triterpènes présentant une activité anticholinestérase et apporte du calme (l'agitation est souvent très présente chez le patient Alzheimer) ;
Melissa officinalis (Mélisse) : exerce une activité inhibitrice de l'acétylcholinestérase et calme le corps et l'esprit ;
Cinnamomum zeylanicum (Cannelle de Ceylan) : contient de l'aldéhyde cinnamique et de l'épicatéchine qui empêcheraient les protéines Tau de s'agréger entre elles et de former des amas dans le cerveau, en les protégeant du stress oxydant ;
Ambrosia artemisiifolia (Ambroisie à feuille d'armoise - Common ragweed) .
Hericium erinaceus (Hydne hérisson) : cet espèce de champignon contient deux molécules l'érinacine et l'héricénone (capables de franchir la barrière hémato-encéphalique), qui pourraient stimuler la synthèse du NGF (Nerve Growth Factor); le NGF est un élément important dans la croissance et la survie de neurones en développement, mais également pour les neurones matures. Des anomalies dans la synthèse du NGF pourraient favoriser les maladies d'Alzheimer et de Parkinson.
médicaments :
dans la prévention, l'utilisation de statines, de caféine et de nicotine (un patch contre les trous de mémoire...) est en cours d'étude ;
dans le traitement : bien qu'aucun traitement ne permette de guérir la maladie d'Alzheimer, certains médicaments permettent d'en retarder ou d'en réduire les symptômes : donézépil, rivastigmine, galantamine, mémantine...
aducanumab, un anticorps monoclonal, a été accepté en 2022 comme test DMT (Disease-Modifying Treatment) aux premiers stades de la maladie, ou même comme traitement préventif chez les patients à haut risque ;
...
Dans le cadre de la maladie d'Alzheimer,
une petite étude suggère que la perte de mémoire des patients peut être inversée par des changements dans le mode de vie des patients et que les améliorations peuvent être durables .
Cette étude menée par l’université de Californie a inclus 10 patients qui avaient des pertes de mémoire associées à une maladie d’Alzheimer, un déficit cognitif léger de type amnésique (aMCI) ou un trouble cognitif subjectif. 6 patients avaient dû arrêter de travailler ou rencontraient des difficultés à conserver leur travail. Le programme comprenait 36 points impliquant des changements alimentaires, de la stimulation cérébrale, de l’exercice, une optimisation du sommeil, des vitamines, etc, mais il a été personnalisé en fonction de chaque individu. Par exemple, dans le cas particulier d’une patiente qui perdait son chemin pour rentrer chez elle, le programme thérapeutique comprenait :
Les résultats suggèrent qu’au moins dans les stades précoces, le déclin cognitif est en partie lié à des processus métaboliques... En tout cas, comme la maladie d’Alzheimer est complexe, la solution doit être multiple et combiner différentes stratégies.
la perte de poids touche 40% des patients Alzheimer dès la diagnostic. D'autre part, 20% des aidants perdent plus de 4.5kg sur la durée totale de la maladie de leur conjoint(e). Le suivi pondéral régulier du soignant principal apparaît donc comme un indicateur de l'état de stress et de dépression, ainsi que de l'état de santé globale de la cellule familiale ;
Pour mieux gérer le stress lié à la difficulté de communication :
essayer de comprendre que c'est la maladie qui parle, pas la personne
écouter, regarder le patient afin qu'il sache que l'on écoute
éviter un environnement bruyant qui rend la communication difficile
utiliser des phrases courtes et des mots simples, donner des instructions claires (une tâche à la fois)
donner au patient le temps de répondre
éviter les critiques, l'impatience, les corrections, les discussions... : ils se serviront à rien
éviter de convaincre le patient : cela n'entraîne que de la frustration et de l'agitation
utiliser des indications visuelles claires (post-its, photos, pilulier avec indication du jour et du moment de la journée...) : se sont des repères pour le patient
rester calme : le ton de la voix est un moyen de communication en soi
une perte de poids de 5% en quelques semaines ou quelques mois doit être un signal d'alerte pour le soignant. Une perte de 10% en 6 mois est un critère de dénutrition sévère. La pesée mensuelle du patient est donc recommandée dans le suivi et le plan de soin du patient ;
L'intervention nutritionnelle est à envisager à la fois chez les aidants et les patients. Elle nécessite une prise en charge spécialisé.
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