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Les troubles gastro-intestinaux

 

Dernière mise à jour : 2024-03-07

 

 

Pour survivre, nous sommes obligés de consommer d'autres organismes vivants du monde animal ou végétal : les aliments. Comme nous, ces derniers sont constitués de macromolécules, entre autres, des protéines, des lipides et des hydrates de carbone.

 

Ces polymères représentent une source de substrats indispensables à notre métabolisme catabolique et anabolique. Pour pouvoir les absorber au niveau de la muqueuse intestinale, ces macromolécules doivent être réduites en leurs monomères constitutifs : en acides aminés pour les protéines, en acides gras libres pour les lipides et en monosaccharides pour les hydrates de carbone.

Ce processus fondamental à notre survie définit la digestion, qui transforme les aliments en nutriments biodisponibles et assimilables.

 

C'est une question de signaux. Ce tractus gastro-intestinal avec ses changements de taux d'acidité détermine la digestion des différentes substances alimentaires à chaque endroit du trajet.

 

Toutefois, un tube digestif mal entretenu, peuplé de bactéries et de champignons opportunistes et pathogènes (en particulier Candida albicans) et pollué par des aliments mal digérés risque de se retrouver encombré par des matières fécales nauséabondes et toxiques. Ce phénomène est facteur de déséquilibres et de troubles de gravité variable tels que constipation rebelles, ballonnements, diarrhées, inflammations diverses, altération de la peau, instabilité d'humeur ou maladies plus graves comme une colopathie fonctionnelle, une diarrhée sanglante ou un cancer du côlon.

 

Sommaire :

 

La digestion

 

Le déficit de digestion

 

Les causes d'un déficit de digestion

 

Les conséquences d'un déficit de digestion

 

Les troubles gastro-intestinaux fréquents

 

Côté pratique

 

Contenu :

La digestion :             

 

La digestion des macromolécules implique une succession d'étapes mécaniques et enzymatiques qui font l'objet d'un contrôle strict (voir : "Entérohormones").

 

    • la digestion des glucides commence dans la bouche, où l'amylase salivaire s'attaque d'emblée aux fibres d'amidon (pain, pâtes...).

 

    • les aliments déglutis arrivent dans l'estomac où ils vont être malaxés en présence du suc gastrique riche en pepsine et acide chlorhydrique.

 

    • à pH 2, les protéines sont dénaturées, ce qui facilite grandement le travail de découpe que doit assurer la pepsine, une enzyme protéolytique qui ne fonctionne correctement qu'à pH acide (durée du passage dans l'estomac : 5 heures).

 

Ce milieu acide est également indispensable pour :

      • la libération de minéraux tels que calcium, soufre, magnésium, cuivre, zinc et fer d'origine alimentaire et pour leur absorption intestinale,

      • l'absorption des vitamines B12 et B9 (acide folique),

      • l'éradication des bactéries, des levures et des parasites die pénètrent l'organisme par l'alimentation = rendre l'estomac stérile,

      • permettre au pancréas la neutralisation du contenu gastrique acide lors de son passage dans les intestins.

 

Un déficit en acidité (hypochlorhydrie, voir plus loin) a donc pour conséquence que vous n'absorbez plus tous les nutriments que contient votre nourriture. Des carences peuvent apparaître, ce qui provoque crampes et lourdeur des jambes, mais pas seulement. Le manque d'acide dans l'estomac peut mener à un déficit d'absorption de plus de 20 nutriments essentiels, dont des acides aminés indispensables au renouvellement cellulaire, tous les minéraux sauf le sodium, le potassium et le rubidium, et des vitamines.

 

    • plus l'estomac est acide, plus fort ce signal acide est transmit au pancréas situé plus loin dans le tractus gastro-intestinal. Le pancréas répond en libérant dans le duodénum l'anhydrase carbonique, une enzyme qui facilite la production des ions bicarbonates nécessaires pour neutraliser le caractère acide du contenu gastrique versé. Ainsi, après ouverture du pylore, le chyme gastrique progresse vers le duodénum où il est neutralisé par les sucs pancréatiques riches en ions bicarbonates. Toutefois, lorsque le contenu de l'estomac n'est pas assez acide, le duodénum reste paradoxalement acide, avec perturbation du microbiome et risque accru d'infection .

 

    • ces sécrétions contiennent

      • d'une part des sels biliaires, qui émulsionnent les globules de graisse et les réduisent en micelles hydrolysables par la lipase pancréatique et,

      • d'autre part, des protéases et autres amylases qui continuent la digestion des protéines et des glucides.

 

    • l'intestin grêle dispose d’une muqueuse très fine, formée d’une seule couche de cellules faite de plis et de replis appelés villosités (à titre de comparaison, la peau, qui est aussi une barrière immunitaire, dispose de 7 couches de cellules). C'est ensuite à la surface de l'intestin grêle que se termine l'hydrolyse finale des tri- et dipeptides en acides aminés, des disaccharides en monosaccharides, les seules formes à pouvoir être absorbées par les entérocytes (durée totale du passage dans l'intestin grêle : 8 heures).

 

    • les muqueuses intestinales protectrices produisent des immunoglobulines IgA qui se fixent sur chaque antigène suspect afin de le rendre inoffensif. L'intestin est toujours en mouvement et renouvelé constamment (70 milliard de cellules de la paroi intestinale sont remplacées chaque jour!). C'est en particulier ce renouvellement cellulaire qui rend l'intestin vulnérable à des états inflammatoires tels que le syndrome de l'intestin irritable (voir plus loin) et à des maladies, et spécialement au cancer du côlon.

 

Un apport excessif de substances alimentaires suspectes (une alimentation déséquilibrée avec trop de graisses saturées, de cholestérol, de protéines, de sucres simples, de médicaments et trop peu de fibres et de sucres complexes) peut entraîner au début une formation anormale de complexe immunitaire sIgA-CI (avec surcharge hépatique) et à terme l'épuisement des sIgA. La formation insuffisante de ces complexes immunitaires sIgA-IC peut induire ensuite des maladies immunologiques (lupus, AR, allergie atopique ...) et des affections hépatiques et systémiques (maladies du collagène entraînant des inflammations de la paroi vasculaire, vasculite, varices, hémorroïdes ...).

 

Note :

Notre tube digestif contient des milliards de bactéries dont la concentration varie, de l'estomac au côlon. Ainsi, normalement, il y a peu de bactéries dans le duodénum, à la sortie de l’estomac, mais bien plus dans le gros intestin que dans l’intestin grêle. Mais dans le SIBO (l'acronyme de small intestinal bacterial outgrowth), le nombre de bactéries dans l’intestin grêle est anormalement élevé. Elles deviennent poreuses, entraînant une hyperperméabilité intestinale, à l'origine de nombreuses maladies chroniques, comme les maladies auto-immunes, mais aussi la dépression, car la sérotonine est produite à 95 % dans l'intestin.

 

Il est difficile de faire la différence entre ce que l'on appelle le "syndrome du côlon irritable" (SCI) et le "SIBO". Les symptômes et les conséquences sont souvent similaires. Le SIBO affecte les cellules qui tapissent la paroi de l'intestin grêle. Les conséquences d'une telle prolifération de bactéries dans l'intestin grêle (SIBO) peuvent inclure un ballonnement abdominal, une constipation alternée avec la diarrhée, mais aussi souvent une obstipation alternant avec une diarrhée, un reflux, des nausées, ainsi qu'un brouillard cérébral, où la personne se sent littéralement confuse et ne peut pas penser clairement.

 

Plusieurs causes de SIBO sont invoquées et le travail du médecin/thérapeute consiste à les rechercher afin de les traiter :

 

 

    • dans le gros intestin cohabitent 100.000 milliard de bactéries qui forment la flore intestinale, un véritable écosystème. On a dénombré plus de 400 espèces différentes vivant dans les intestins. La plupart sont considérées comme utiles (bifidobactéries, lactobacilles…) tandis que d’autres sont pathogènes lorsqu’elles deviennent prépondérantes (E. coli, candida…). Ces bactéries vivent en symbiose avec nous : elles se nourrissent de nos aliments mais, en contre partie, elles synthétisent pour nous des vitamines (K), digèrent les fibres et stimulent nos défenses immunitaires. Ces milliards de bactéries sont des probiotiques, c’est-à-dire qu’elles apportent la vie (tandis que les antibiotiques la détruisent). Ces bactéries, et en particulier les lactobacilles et les bifidobactéries, ont un rôle primordial pour notre santé. Une alimentation déséquilibrée, pauvre en fruits et légumes et trop riche en viande entraîne une déficience importante en bifidobactéries et favorise les fermentations et l’activité de bactéries intestinales pathogènes, fragilisant l’équilibre de la flore.

 

    • les restes non digérés arrivent dans le gros intestin, où l'eau est résorbée.

 

La mauvaise digestion est cependant une situation très fréquente avec des causes multiples : défaut de mastication, stress, hypochlorhydrie, insuffisance biliaire ou pancréatique... mais également une alimentation raffinée sans ou pauvre en fibres, des aliments irritants (piquants et fortement épicés), le tabagisme, AINS, antibiotiques, radiothérapie ...

 

Le déficit de digestion :             

 

Les fonctions digestives de l'estomac, du pancréas et la production d'acides biliaires peuvent se détériorer lentement et entraîner des plaintes abdominales diffuses.

 

Quelques symptômes qui peuvent se présenter rapidement :

 

    • des flatulences et des ballonnements qui se manifestent une demi-heure après un repas

    • des manifestations intestinales bruyantes

    • un sentiment d' "être plein" après un repas, comme si la nourriture restait "collée" et n'avançait plus

    • une défécation malodorante, accompagnée de gaz et de restes alimentaires non digérés : les mauvaises odeurs ne sont pas normales : une odeur d'oeuf pourri indique une mauvaise digestion des protéines, trop de formation de gaz (fermentation) une mauvaise digestion d'hydrates de carbone et des selles gluantes montrent un mauvais métabolisme lipidique

    • des selles explosives (avec évacuation de gaz)

    • des selles visqueuses avec des glaires

    • des troubles intestinaux diffus (crampes, élancements, sentiments de lourdeur, ventre gonflé)

    • des douleurs autour du nombril et rayonnantes vers la région abdominale supérieure

    • une intolérance au café, alcool, graisses cuites, produits riches en histamine tels que ananas, choucroute, noix, certains poissons, certains fromages, céréales (possibilité d'intolérance/allergie).

 

Mais également :

 

    • fatigue, troubles du comportements ...

    • détérioration des tissus conjonctifs ...

    • mauvaise haleine, prurit, allergie ...

    • céphalées, mal de gorge, rhinite, asthme, yeux brûlants ...

 

Les causes d'un déficit de digestion :             

 

Une élévation du pH gastrique favorise une prolifération bactérienne indésirable, capable de réduire les nitrates (eau du robinet, épinards, betterave rouge, charcuterie ...) en nitrites, et ensuite avec des amines (fromage,...) en nitrosamines toxiques et cancérigènes. La présence de nitrites dans le sang empêche l'hémoglobine de fixer correctement l'oxygène (methémoglobinémie).

 

Les affections du pancréas sont souvent imputées à un mauvais fonctionnement de l'estomac. Lorsque l'estomac ne produit pas une acidité optimale et le pancréas insuffisamment d'enzymes, la nourriture risque de rester plus longtemps et de "pourrir" dans l'estomac. Cette situation peut entraîner des brûlures d'estomac, parfois accompagnées de "reflux" (le contenu liquide acide de l'estomac remonte dans l'oesophage).

 

Dans la majorité des cas, on se trompe dans le diagnostic et on prescrit des inhibiteurs de l'acidité gastrique. Probablement parce que les patients formulent leurs plaintes comme des "aigreurs d'estomac". Toutefois, ces brûlures d'estomac ne sont pas occasionnées par un excès d'acidité, mais sont la suite d'une fonction gastrique insuffisante, retardant le passage gastrique des aliments et provoquant une acidification et un retour oesophagien (reflux).

 

La cause ? Il s'agit souvent d'une production insuffisante d'enzymes pancréatiques : en effet, hormis sa production hormonale (insuline, glucagon...), le pancréas est impliqué dans la digestion des protéines, des graisses et des hydrates de carbone (sucres). Ces fonctions digestives du pancréas peuvent se détériorer lentement et causer à leur tour des plaintes abdominales diffuses.

 

Contrairement à l'estomac, le milieu et la digestion dans le duodénum dépend d'un milieu alcalin, qui est fortement influencé par l'estomac. Lorsque la fonction gastrique régresse, la fonction duodénale régresse également. Si le taux d'acidité (pH) change dans cette partie de l'intestin, les enzymes pancréatiques ne pourront plus jouer correctement leur rôle, entraînant des troubles digestifs puisque ces enzymes nécessaires au catabolisme des graisses, des glucides et des protéines ne pourront plus fonctionner d'une façon optimale. En outre, puisque l'estomac produit moins d'acides, le pancréas ne sera plus autant stimulé à produire sa solution neutralisante à base de bicarbonate. Ainsi le cercle vicieux se ferme lentement.

 

 

Autres causes éventuelles :

 

    • un mode alimentaire malsain (pauvre en fibres et vitamines et trop riche en protéines, graisses saturées et en glucides raffinés).

 

    • l'usage de certaines épices : le poivre stimule la synthèse d'enzymes digestives (gastriques, pancréatiques et intestinales) tandis que le paprika et le poivre de Cayenne la freinent. En outre, ces deux épices provoquent une augmentation de la perméabilité intestinale, permettant ainsi un passage plus rapide et facile de substances plus volumineuses et étrangères. Pour cette raison, ces épices sont associées à un risque accru de manifestations allergiques.

 

 

    • l'utilisation de macromolécules non digérées comme substrat pour les bactéries intestinales qui se développent de manière excessive :

 

      • les hydrates de carbone non digérés stimulent la flore de fermentation

      • les protéines favorisent celle de la putréfaction

 

    • l'action d'alcool, de café, de certains antibiotiques, d'acétylcystéine (dans les médicaments contre la toux grasse), d'aspirine à hautes doses et d'AINS : la présence de prostaglandines PGI2 est obligatoire pour la sécrétion de la muqueuse intestinale protectrice. Toutefois, ces prostaglandines sont détruites par l'alcool, les antibiotiques et les médicaments anti-inflammatoires (AINS) : une inflammation chronique devrait donc être traitée de préférence par une alimentation adaptée saine et non par des médicaments. En tout cas, il est recommandé de prendre ces médicaments pendant ou après le repas, au moment où ils sont mélangés à la nourriture et moins concentrés pour attaquer la paroi gastrique.

 

La suppression à long terme des prostaglandines pourrait entraîner une mauvaise santé de la muqueuse intestinale, notamment la perte de bons microbes et une sensibilité accrue à l'inflammation.

 

    • l'entité antigénique des macromolécules non digérées : en effet, elles peuvent être reconnues comme étrangères. Le système immunitaire considère ces macromolécules alimentaires comme des ennemies et produit des anticorps (IgG, IgM, IgE) qui sont à la base des allergies alimentaires et de certaines maladies auto-immunes et inflammatoires.

 

  1.  

    • à vérifier absolument : une infection bactérienne par Helicobacter pyroli (et à traiter par antibiotiques si nécessaire) : cette bactérie anti-acide prolifère en présence d'hydrogène (H+) et annihile l'acidité. moins vous avez d'acide, moins vous digérez les protéines et les sucres, et plus ceux-ci fermentent et produisent de H+, lequel alimente l'H. pyroli qui fait baisser l'acidité. Et ainsi de suite... (cercle vicieux). Attention : à terme l'H. pyroli pourrait causer un ulcère gastrique et même un cancer de l'estomac...

 

Tous les médecins sont au courant des vraies causes du déficit de digestion. Rares sont ceux qui mettent en question les habitudes alimentaires de leurs patients, qui responsabilisent leurs patients. Entre-temps, l'épidémie se répand de plus en plus... Les inhibiteurs de l'acidité gastrique (IPP) forment avec les statines (anti-cholestérol) et les ISRS (antidépresseurs) le top 3 des médicaments les plus prescrits en Belgique. Qui plus est : aucun des 3 guérissent. Ils sont à prendre à vie.

 

Combattre l'acidité gastrique avec des inhibiteurs de l'acidité gastrique ne remédie pas à la vraie cause (une digestion lente) mais empêche la libération de certains minéraux, l'absorption des vit B12 et B9, la destruction de bactéries, mycoses et parasites d'origine alimentaire et la dégradation des protéines en acides aminés, entraînant des déficiences minérales et vitaminiques, en augmentant le risque d'infections et le développement du "Leaky Gut Syndrome (LGS)" (voir plus loin). Sont ensuite liées des affections telles que allergie, asthme (en particulier chez l'enfant), anémie, arthrite rhumatoïde (AR), troubles thyroïdiens, ostéoporose, infection par Helicobacter pyroli (cercle vicieux...) et Clostridium difficile, fatigue chronique (SFC) et dépression , ACV et mort prématurée ? , néphrite interstitielle aiguë et maladie rénale chronique ...

 

Les conséquences d'un déficit de digestion :             

 

Une digestion incomplète (maldigestion) peut entraîner une carence en nutriments. En outre, tout déficit de digestion, même partiel, peut entraîner des conséquences graves pour la santé. Une mauvaise digestion peut être la cause d'une absorption insuffisante de minéraux et de vitamines alimentaires. En particulier, la mauvaise absorption de minéraux peut poser problème, puisque ils sont indispensables p. ex. à la synthèse d'enzymes pancréatiques (zinc, manganèse, chrome, sélénium ...). Qui plus est, les minéraux et les oligo-éléments d'origine alimentaire sont dans la plupart des cas fixés sur des protéines ou sur d'autres substances organiques. Et la plus grande partie d'entre eux ne peut pas être assimilée sous cette forme. Souvent la forme ionique seule est assimilable. Cependant, pour transformer la forme organique vers la forme ionique, une bonne mastication et une digestion partielle salivaire et gastrique sont indispensables.

 

1. La dysbiose (perturbation des rapports entre les bactéries de la flore intestinale) est un des premiers dégâts occasionnés par la maldigestion. Cette perturbation entraîne :

 

    • la production de nombreuses substances chimiques aux propriétés pathogéniques (p. ex.  carcinogéniques (exo- et endotoxines) et cancérigènes (nitrosamines)), des protéines (bactériennes) antigéniques et des polyssacharides), aux propriétés antibiotiques.

    • une stimulation immunologique dans l'intestin. Normalement, afin d'éviter une inflammation, un complexe AG-AL sera formé et ensuite éliminé par des macrophages dans le RE. Ce sont les anticorps IgG qui lancent cette réaction immunitaire classique.

    • des réactions croisées d'antigènes bactériens et la formation d'anticorps.

    • la dégradation de substances toxiques provenant des intestins se fait par le foie (via la veine porte), et ensuite vers la circulation systémique (ou, en cas de cirrhose hépatique, via un shunt directement dans la circulation systémique).

 

Des troubles ou maladies en relation avec une perturbation de la fonction intestinale :

 

      • des symptômes locaux : constipation, diarrhée, douleurs abdominales, flatulence ...

      • des affections locales : migraines, hémorroïdes, ulcère duodénal, diverticulose, syndrome du côlon irritable (IBS : voir plus loin), entérite, maladie de Crohn, colite ulcéreuse, cancer du côlon ...

      • des affections non-locales pourraient être associées : psoriasis, affections rhumatismales, diabète sucré, maladies hépatiques, augmentation du cholestérol sanguin, cancer mammaire ...

 

A terme, la dysbiose peut être responsable d'une altération de la fonction de barrière de l'intestin (le "Leaky Gut Syndrome (LGS)" ou "Hyperméabilité intestinale") entraînant des troubles au niveau de l'absorption alimentaire. Normalement 2 à 5% des peptides (protéines partiellement digérées) arrivent à traverser la membrane intestinale par phagocytose. En cas de LGS, des peptides (y compris le gluten) mais également des bactéries (E. coli ...), des résidus métaboliques et des toxines intestinales passent en quantités dans la circulation systémique. Ces molécules surchargent le système hépatique et immunitaire et peuvent exercer une action toxique, endorphine (analgésique), hormonale et immunologique.

 

En stimulant une protéine intestinale la zonuline, ces molécules peuvent désassemblées les  jonctions serrées entre les cellules épithéliales dans la paroi intestinale, laissant passer dans la circulation systémique des bactéries et des substances d'origine alimentaires, pouvant entraîner consécutivement des réactions inflammatoires, des réactions immunitaires et finalement des maladies auto-immunes. Le rôle de l'intolérance alimentaire et de l'allergie dans la pathogenèse de beaucoup de maladies est de plus en plus reconnu. Une bonne immunité intestinale doit donc former le point de départ de tout traitement.

Il est donc conseillé d'éviter les céréales riches en gluten (dont le blé en particulier) et le lait.

 

Note :

Jusqu'à récemment, nous avions l'impression que la barrière intestinale est constituée de simples couches de cellules, que l'on croyait presque soudées les unes aux autres. Maintenant on sait que  l'espacement entre les cellules n'était pas statique, mais dynamique, et qu'il pouvait être modulé par la présence de structures appelées ‘jonctions serrées'. Ces jonctions serrées sont structurées pour permettre un va-et-vient naturel dans l'intestin. Les jonctions serrées sont très régulées pour laisser entrer certaines choses et en garder d'autres à l'extérieur. Cela empêche l'intestin d'agir comme un tamis où toutes sortes de choses peuvent simplement passer. Les jonctions serrées maintiennent la perméabilité équilibrée dont dépend notre santé, empêchant ainsi des antigènes et des microorganismes nuisibles d'affecter notre système immunitaire, tout en permettant le passage de l'eau, des nutriments et des ions nécessaires à notre survie. Cependant, certaines circonstances peuvent amener ces jonctions serrées à autoriser un plus grand écoulement, ce que l'on appelle parfois "les fuites intestinales". habituellement, une augmentation de la perméabilité est une réponse naturelle qui ne provoque aucun effet indésirable. En fait, notre système immunitaire est conditionné pour traiter la perméabilité intestinale en dehors de ce qui est considéré comme normal. Cela ne semble poser problème que lorsque la perméabilité intestinale accrue accompagne d'autres affections sous-jacentes.

 

2. Qui plus est, l'intestin grêle est la partie la plus importante du système immunitaire. Et beaucoup de personnes atteintes d'un trouble immunitaire (des déficits en Ig, des cellules immunitaires qui ne fonctionnent pas bien...) présentent une altération de la fonction barrière de l'intestin. Dans ce cas, le LGS n'est donc la cause mais la conséquence d'un trouble immunitaire. Et suite au LGS, une malabsorption s'installera qui perturbera encore plus le système immunitaire. C'est le début d'un cercle vicieux dont il n'est pas facile de sortir si la situation ne se redresse pas rapidement.

 

Les symptômes du LGS sont :

    • de l'asthénie

    • des allergies (pollen, intolérance aux oeufs, lait, gluten ...)

    • des maladies auto-immunes (lupus, pathologie de la thyroïde ...)

    • des maladies du foie : surcharge de la détoxication hépatique (MFO)

    • des maladies immunodégénératives (Alzheimer, SEP ...)

    • le syndrome du côlon irritable (SCI) (voir plus loin)

    • des cancers du côlon et du rectum  

    • une déficience immunitaire : perte de résistance aux infections (digestives, respiratoires, urogénitales...)

    • des infections urinaires récurrentes (E. coli)

    • des infections fongiques (candida)

    • des déficiences vitaminiques

    • ...

 

L'activité hépatique est cruciale dans le LGS. En effet, le foie doit assurer un fonctionnement minimal afin de garantir l'absorption correcte des substances alimentaires ingérées (contrôle des enzymes hépatiques).

 

Le problème est que le « syndrome de l'intestin perméable » n'est pas reconnu par la communauté médicale et qu'il ne figure pas parmi les milliers de diagnostics de la 10èmerévision de la Classification Statistique Internationale des Maladies et des Problèmes de Santé Connexes (ICD-10). Cependant, il est lié à suffisamment de preuves réelles pour le rendre intriguant .

 

 

Les probiotiques (lactobacilli) exercent une action bénéfique dans l'intestin : ils dépriment la croissance d'organismes indésirables, ils diminuent l'activité des organismes de putréfaction et des carcinogènes et présentent une activité de large spectre contre les pathogènes d'origine alimentaire (en fabriquant des substances antibactériennes telles que acide lactique, acide acétique, acide benzoïque, peroxyde d'hydrogène, antibiotiques naturels tels que acidoline, acidophyline, lactocidine). Toutefois, en cas d'excès d'endotoxines, la présence de substances antibactériennes naturelles se suffit plus.

 

Les troubles gastro-intestinaux fréquents :             

 

    • Les ballonnements - Flatulence :

 

La fermentation est normale, et même souhaitable dans notre système digestif. Mais elle se limite en principe aux aliments non-digérables, comme les fibres, qui servent de nourriture aux bactéries de la flore intestinale vivant dans le côlon. Si arrivent dans le côlon d'autres aliments non-digérés, comme du sucre ou des restes alimentaires qui auraient normalement dû être assimilés dans l'intestin grêle, une fermentation beaucoup plus forte s'enclenche, produisant des gaz plus abondants.

 

      • les ballonnements sont souvent dus aux gaz créés par la fermentation bactérienne au niveau du gros intestin.

 

      • une alimentation inadéquate forme en général la cause principale des ballonnements, associée à une mauvaise posture (Tom Mayer : posture déformée chez la femme (canard) et chez l'homme (marsupial)).

 

Ballonnements (gonflements abdominaux) : cette sensation peut résulter d'un développement excessif de gaz dans les intestins. Il suffit parfois d'augmenter la quantité de fibres dans votre alimentation et/ou de réduire la quantité de graisses.

 

Flatulence : la flore intestinale décompose les nutriments et libère ainsi de petites quantités de gaz. Par jour, nous émettons en moyenne 2 litres de gaz (en jargon scientifique : flatuosités). Nous lâchons en moyenne 14 à 23 vents par jour. Certains aliments provoquent une plus nette fermentation dans le gros intestin et entraînent donc plus de flatulence : c'est le cas notamment des choux, des navets, des brocolis ou des choux de Bruxelles.

 

Gaz/selles malodorants : les aliments qui contiennent beaucoup de composés de soufre entraînent une production accrue de H2S et donc de mauvaises odeurs. Il s'agit par exemple des plats cuisinés qui renferment beaucoup de conservateurs ou de graisses, ou des aliments à haute teneur en protéines comme la viande rouge.

 

      • quelques recommandations :

        • manger lentement et mâcher les aliments complètement

        • ne pas manger goulûment

        • ne pas s'étendre après avoir mangé : faire plutôt une promenade de 20 minutes

        • éviter de boire en mangeant

        • vérifier les incompatibilités alimentaires (voir : "Associations alimentaires")

        • préférer une alimentation crue

        • voir plus loin : "Côté pratique".

 

 

    • Le mal à l'estomac :

 

Il existe souvent une grande confusion entre les brûlures d'estomac et les autres plaintes, comme la douleur épigastrique et des problèmes digestifs. En effet, 7 patients sur 10 qui passent une endoscopie à cause de leurs douleurs d'estomac persistantes, ne présentent pas la moindre anomalie. Ce qui ne signifie pas pour autant que leurs plaintes ne sont pas fondées.

 

      • les 3 douleurs principales :

        • les brûlures d'estomac : dues à la remontée des sucs gastriques acides (un concentré d'ions hydrogènes ou de protons) dans l'oesophage

        • les crampes : résultant des contractions musculaires involontaires spasmodiques de l'estomac

        • le syndrome de faim douloureuse : des douleurs quand l'estomac est vide, qui sont calmées dès l'ingestion d'aliments

 

      • les causes : la plupart des troubles de l'estomac sont provoqués par une carence en eau et par la déshydratation, évoluant à terme à un ulcère gastrique (ulcus ventriculi) ou un ulcère duodénal (ulcus duodeni). Une cure d'eau (boire suffisamment d'eau juste avant un repas et deux heures et demi après) aide et prévient l'agression de la paroi gastrique. En effet, la paroi protectrice à l'intérieur de l'estomac est constituée de 98% d'eau et de 2% de substances protectrices (surtout du carbonate sodique). Son contenu en eau et en minéraux sert à neutraliser l'acidité en contact avec la paroi (tampon naturel). Lorsqu'on ne boit pas assez, cette couche muqueuse peut s'assécher, et permettre sa corrosion.

 

        • l'ulcère à l'estomac ou au duodénum :

 

À l’état normal, il existe un équilibre entre les facteurs d’agression de la muqueuse gastroduodénale (pepsine, sécrétion d’ions H+ sous l’influence de la gastrine) et les facteurs de défense, mucus et bicarbonates principalement. Un déséquilibre en un point précis de la muqueuse est à l’origine d’une agression à son encontre et peut conduire à la formation d’un ulcère.


L’ulcère gastrique découle essentiellement d’une déficience des facteurs de défense, alors que l’ulcère duodénal résulte en général d’une augmentation de l’agression acide. Il peut provoquer les 3 douleurs principales. Il engendre fréquemment une sensation de brûlure douloureuse dans la partie supérieure de l'abdomen. La prise d'aliments adoucit généralement la douleur de l'ulcère gastrique.

 

Le terme "ulcère d'estomac" est en fait un terme inapproprié : il s'agit en effet davantage d'un cratère superficiel dans la paroi gastrique. Les causes en sont diverses : des facteurs héréditaires, la saisonnalité (plus en début et en fin d'année), la consommation de certains médicaments (acide acétylsalicylique (même les formes faiblement dosées utilisées dans la prévention pour son effet anti-agrégant), AINS ...), tabac, alcool, café, stress, erreurs alimentaires (trop de sucres, trop de graisses ...), fumer à jeun ... et une prolifération bactérienne excessive par Helicobacter pyroli : autant de facteurs qui additionnés augmentent le risque d'ulcères. Une personne ayant déjà souffert d'un ulcère restera toujours plus exposée, les hommes étant davantage touchés que les femmes. Chez l'enfant, H. pyroli est un facteur étiologique pour les ulcères et les érosions duodénales (mais pas pour les lésions gastriques) .

 

Au début du vingtième siècle, la bactérie Helicobacter pylori était la souche dominante dans l'estomac humain. Suite à un usage excessif d'antibiotiques, seulement 6% des enfants sont actuellement porteur de cette bactérie. Bien que cette situation semble bénéfique (une trop forte population de H. pylori peut causer des ulcères et cancer gastriques), on a constaté récemment que l'absence de cette bactérie présente aussi des inconvénients : des non porteurs d'H. Pylori courent un risque accru de reflux, d'asthme et d'allergies. Qui plus est, d'après des études chez des jeunes souris, elle les protégerait contre l'asthme.

 

*En cas d'acidité gastrique insuffisante, la bactérie H. pyroli pourrait proliférer et provoquer un reflux gastro-oesophagien (voir plus loin). Restaurer le degré normal d'acidité gastrique améliorait non seulement la digestion mais empêcherait également la prolifération de H. pyroli.

 

*En cas d'acidité gastrique excessive, l'Helicobacter pyroli, pour se protéger de l'acide gastrique, produit de l'ammoniaque en grande quantité. Or, l'ammoniaque perturbe la 'perception' des cellules productrices de gastrine au niveau de l'antre pylorique : elles ne reconnaissent plus le taux réel d'acidité gastrique, produisent trop peu de gastrine, et libèrent donc complètement la sécrétion d'acide par le corps. La présence d'ammoniaque dans l'air expiré d'une personne peut montrer une telle infection ou un trouble métabolique au niveau du foie.

 

Pourquoi certaines personnes développent-elles une inflammation de l'ensemble de la muqueuse gastrique, alors que d'autres ne présentent qu'une atteinte de l'antre? Il est probable que les personnes qui, par nature, produisent beaucoup d'acide, empêchent ainsi l' Helicobacter pylori de s'installer et se développer dans le corps gastrique. Plaide pour cette hypothèse le fait que les inhibiteurs de la pompe à proton (IPP) aggravent l'inflammation provoquée par l' Helicobacter pylori. Des différences entre personnes atteintes et personnes non-atteintes restent à rechercher à d'autres niveaux, comme par exemple la virulence du germe. Une infection par H. pyroli représente un facteur de risque de cancer gastrique. Un traitement d'essai par IPP ou par un antihistaminique H2 sera donc seulement instauré après l'éradication de l'H. pyroli.

 

Note : L’acidité gastrique joue un rôle important dans le contrôle du nombre des bactéries présentes dans le tractus digestif supérieur et celui de la composition de la flore microbienne intestinale. Dans ces conditions, on comprend que l’hypochlorhydrie induite par les IPP puisse favoriser certaines infections pulmonaires ou intestinales.

 

Chez l'enfant, des probiotiques (Lactobacillus plantarum, L. reuterii, L. casei subsp. rhamnosus, L. salivarius, L. acidophilus en S. thermophilus, L. sporogenes et inuline) associés à de la lactoferrine, soutiennent la triple antibiothérapie contre l'infection gastrique par H. pyroli : en effet, selon l'étude, les enfants souffraient moins d'effets indésirables tels que : douleurs abdominales, nausées, vomissements et diarrhée. L'éradication de l'Hp avait été obtenue chez 88% des enfants du groupe "probiotiques"; dans l'autre groupe, le taux de réussite était de 76 % . La présence de la lactoferrine est probablement importante ; la lactoferrine est en effet une substance présente dans le lait maternel possédant des propriétés immunologiques et antibactériennes remarquables.

 

Les ulcères d'estomac se guérissent en général très bien. Des antiacides, un régime léger et une bonne hygiène de vie (stress!) peuvent y contribuer. En cas de plaintes continues, il est recommandé de consulter un médecin. En effet, les ulcères ne sont pas inoffensifs et peuvent entraîner des hémorragies, une perforation de l'estomac et atteindre d'autres organes ou conduire à une obstruction du duodénum. Plus rarement un cancer de l'estomac.

 

Les inhibiteurs d'acidité (antiacides, inhibiteurs de la pompe à protons (IPP)) peuvent procurer temporairement une amélioration mais perturberont à terme l'équilibre acido-basique et la gestion enzymatique de l'estomac et des intestins, entraînant des troubles digestifs chroniques (reflux, hypochlorhydrie ...) et ensuite une atteinte pancréatique et hépatique. En effet, la prise trop fréquente d'antiacides peut perturber la digestion des protéines à cause d'un déficit de transformation du pepsinogène en pepsine...

 

Un régime méditerranéen et d'eau alcaline (pH>8) seraient aussi efficace que les IPP .

 

        • l'inflammation de l'estomac (gastrite) : la muqueuse de l'estomac enflammée entraîne : sentiment de tension dans le ventre, anorexie, nausées, fièvre légère, bouche pâteuse ... Toutefois, à l'opposé de l'ulcère d'estomac, la douleur de l'inflammation s'aggrave souvent lorsque l'estomac est rempli. Un lien causal avec le Helicobacter pyroli a également été montré, et certains produits alimentaires irritants (épices, tabac, alcool ...) peuvent aussi jouer un rôle. Une gastrite peut aussi mener à une sensation de brûlure au niveau du sternum et à des remontées acides.

 

        • le reflux gastro-oesophagien (RGO) ou gastroesophageal reflux disease (GERD) : Le GERD se traduit pas une mauvaise évacuation de l’estomac, car le muscle pylorique à la sortie de l’estomac reste serré. L’estomac se contracte souvent sur l’obstacle pylorique fermé, d’où la tendance au reflux gastro-œsophagien. Le reflux est d’autant plus facile que la valve située entre la fin de l’œsophage et le début de l’estomac (le SIO (Sphincter Inférieur de l'Oesophage) est fragile et ne joue plus son rôle anti-reflux. Le reflux peut être facilité par une hernie au niveau du passage de l’œsophage, du thorax vers l’abdomen. En effet, l’œsophage passe du thorax vers l’abdomen par un orifice qui se nomme "hiatus œsophagien". Lorsqu'une hernie se forme au niveau des piliers du muscle diaphragme, on parle donc de "hernie hiatale".

         

          1. Les nutriments qui relâchent le SIO (Sphincter Inférieur de l'Oesophage, ou LES (lower esophageal sphincter)) tels que alcool, lipides, sel ... favorisent le reflux gastrique vers l'oesophage. Les fibres, fruits et légumes par contre empêchent ce reflux.

          2.  

          3. La plupart des cas de GERD sont relatés à une présence insuffisante d'acide gastrique, à des allergies alimentaires et/ou à une hernie hiatale. Une infection à l'Helicobacter pyroli ne serait pas impliquée dans la pathogenèse du RGO .

        1.  

        2. Un peu de liquide acide de l'estomac (pH = 1!) remonte dans l'oesophage dont la paroi est plus sensible ; le reflux se manifeste par des brûlures d'estomac qui s'accentuent quand on se penche en avant et parfois, par des remontées d'aliments dans la bouche. Le passage de ce contenu gastrique acide peut provoquer des érosions de la muqueuse de l'oesophage, voire des ulcérations profondes à l'origine des douleurs (oesophagite). Deux symptômes sont prédominants : du pyrosis (sensation de brûlure qui remonte dans la gorge) se manifestant après les repas et des régurgitations (retour des aliments de l'estomac ou de l'oesophage dans la bouche, sans effort de vomissement).

        3.  

        4. Selon les résultats d'une petite étude, l'acide gastrique n'endommageait pas directement l'oesophage. Le reflux se développe donc pas comme une lésion chimique acide-peptique. Ce qu'il fait c'est stimuler les cellules qui bordent l'œsophage à fabriquer des cytokines, dans la sous-muqueuse de l'épithélium (plutôt qu'à son sommet), et celles-ci induisent les cellules inflammatoires de l'œsophage, et c'est ce qui cause éventuellement la lésion .  Pendant près d'un siècle nous avons pensé que la manière dont ce dommage se produisait était que l'acide de l'estomac causait une brûlure chimique...

        5.  

        6. Il ne s'agit souvent pas d'un "excès" d'acide gastrique qui provoque des dégâts, mais plutôt d'une production insuffisante d'acide causée par une sécrétion perturbée. En général, liée à une perte de cellules productrices d'acide. Cette gastrite atrophique chronique est de plus en plus élevée avec l'âge (> 30% de la population de > 60ans). Elle empêche l'absorption d'acides aminés, de vitamines et de minéraux et d'autres nutriments, favorisant ainsi la prolifération intestinale de micro-organismes, avant que ces composants alimentaires soient éliminés par les selles. Ainsi, les végétariens en particulier deviennent incapable de créer des réserves suffisantes de fer (ferri, Fe3+)...

           

          1. Le reflux est courant chez la femme enceinte et chez la personne obèse parce que l'abdomen comprime le système digestif. Dans les autres cas, la surproduction d'acides gastrique est liée à une mastication insuffisante, à la prise de certains médicaments (AINS), à un stress chronique, à des boissons acides ou des sodas, à un excès d'aliments gras, à un régime trop riche en sucres ou à une hernie diaphragmatique.

          2.  

          3. Une activité physique intense favorise la RGO en raison d'un impact négatif sur la barrière antireflux et d'une pression accrue sur la jonction oesophago-gastrique.

        1.  

Des régurgitations sont fréquentes chez plus de la moitié des nourrissons et disparaissent dès qu'ils grandissent (95% des enfants âgés de 2 ans n'ont plus de troubles de reflux). Une adaptation de l'alimentation n'est, en soi, pas nécessaire. Une alimentation adaptée peut aider à diminuer le nombre de régurgitations. Le plus important est de rassurer les parents : la plupart des cas persistants de reflux gastro-oesophagien chez des bébés peuvent être traités avec succès par de l'ostéopathie et non par des médicaments. Qui plus est, chez la plupart des bébés, il ne s'agit pas d'un reflux gastro-oesophagien mais d'un retard de développement du sphincter oesophagien (SIO) . D'autres chercheurs pensent que le reflux est la conséquence d'une position de couchage sur le dos, recommandée par les pédiatres afin de diminuer le risque de mort subite. Jadis et encore aujourd'hui dans certaines régions, les bébés sont toujours portés à la verticale et souffrent rarement de reflux. Chez nous par contre, une grande partie de la journée nos bébés sont couchés sur le dos, une position incompatible avec la structure anatomique de leurs voies digestives supérieures. En outre, des régurgitations (acides) sont moins observées après une tétée, puisqu'au sein, les bébés avalent rarement de l'air.

 

La recherche montre que le risque d'asthme dans l'enfance augmente lorsque ces enfants ont reçu des inhibiteurs d'acide au cours de leur première année de vie. On pense que ces inhibiteurs d'acide interfèrent avec le développement normal de la flore intestinale ou microbiome...

 

L'oesophagite sévère peut mener à plus long terme à un rétrécissement cicatriciel de la partie inférieure de l'oesophage. Sous l'influence du contact chronique avec l'acide gastrique, l'épithélium de l'oesophage peut se transformer et prendre la forme de l'épithélium duodénal. Appelée métaplasie de Barrett, cette anomalie est associée à un risque plus élevé de cancer de l'oesophage.

 

        • la dyspepsie : mauvaise digestion caractérisée par un inconfort, des douleurs et des brûlures à l'estomac (pyrosis) juste après le repas. Les brûlures d'estomac peuvent être traitées avec des antiacides, tandis que contre la dyspepsie, on n'a pas encore de médicament miracle.

 

      1.  

En cas de déséquilibre microbien dans l'intestin, des déchets acides sont formés durant la fermentation et la putréfaction (apport protéique trop important). Etant donné que l'organisme tent à maintenir la balance acido-basique, il pourra épuiser les réserves alcalines hépatique et pancréatique. En outre, ces acides peuvent remonter de l'intestin vers l'estomac et y provoquer des renvois acides, comme lors d'une production excessive d'acides gastriques. Ces acides ne présentent cependant aucun pouvoir digestif et perturbent donc la digestion normale par l'acide gastrique et par les enzymes digestives. Les intestins par contre sont plus sensibles que l'estomac aux effets des acides. Comparées aux muqueuses épaisses de la paroi gastrique capables de supporter des acides forts (acide chlorhydrique), les muqueuses minces intestinales sont fragiles et très sensibles aux variations de pH.

 

    1.  

Une visite médicale est souhaitée en cas de :

 

      1.  

 

 

    • Achlorhydrie :

 

Le suc gastrique remplit 5 fonctions: dégrader les aliments, activer la pepsine, stimuler la pepsine, dégrader les graisses et les glucides et stériliser le bol alimentaire (tuer bactéries et moisissures). Sans acidité gastrique, ce dernier arrive non stérilisé dans l'intestin grêle, qui n'est pas adapté à cette situation (il contient peu de bactéries par rapport au gros intestin). En particulier la première partie de l'intestin grêle encaisse la situation. En effet, les problèmes se posent déjà très tôt dans la digestion, étant donné que l'absorption est la plus intense à cet endroit.

 

Plus loin, près de l'appendice, d'autres problèmes se posent parce que les aliments ne sont pas suffisamment digérés. Ce qui freine son passage vers le gros intestin. Arrivé à cet endroit, le contact entre aliments partiellement digérés et bactéries entraîne la formation de gaz (fermentation).

 

Le suc gastrique stimule le mouvement l'intestin grêle (péristaltisme) et lance la production des sucs pancréatiques et de la bile. Sans acidité gastrique, le foie ne reçoit pas ce signal, entraînant une production biliaire déficitaire.

 

 

Processus normal :

 

1. Modulation de la formation de HCl par la cellule pariétale :

 

      • la gastrine : stimulatrice puissante de la production de HCl. Sa sécrétion est stimulée par les acides aminés tryptophane et phénylalanine, par le pepsinogène, via le N. vagus par l'acétylcholine, par la GRP (Gastrin releasing peptide), par des boissons alcoolisées ... et par l'extension de la paroi gastrique. La sécrétion de gastrine est inhibée par la GIP (Gastric Inhibitory Peptide - Peptide Inhibiteur Gastrique) et la sécrétine (voir "Entérohormones") et par l'extension de la paroi intestinale.

 

      • l'acétylcholine : stimule les cellules pariétales via le SN parasympathique (excitation vagale via le SN entérique : voir "L'absorption alimentaire"). Le SN orthosympathique l'inhibe.

 

      • l'histamine : stimule les récepteurs H2 des cellules pariétales via l'AMPc ; la gastrine favorise la libération de l'histamine; la CCK et la sécrétine (voir "Entérohormones") inhibent sa libération. Les bioflavonoïdes freinent aussi sa libération.

 

      • la sérotonine : régule la sécrétion des acides gastriques ainsi que la motilité et la sécrétion de l'intestin grêle.

 

(l'acétylcholine, l'histamine et la sérotonine sont des neurotransmetteurs)

 

 

2. Formation de HCl par la cellule pariétale :

 

A partir de CO2 (formé lors de la respiration cellulaire et apporté par le sang) et d'eau, formation de H2CO3 (acide carbonique) dans la cellule pariétale gastrique (à l'aide de Zn). Si nécessaire, l'acide carbonique peut y être dissocié en HCO3- (bicarbonate) et H+.

 

      • via un mécanisme d'antiport (échange entre compartiments d'ions de polarité identique), le bicarbonate est échangé contre le Cl- (sang) via la Cl--ATPase (à l'aide d'ATP, Mg, Zn).  

 

        • antiport Cl-/bicarbonate : le Cl- migre du sang ---> la cellule pariétale gastrique et le HCO3- de la paroi gastrique  ---> le sang (devient plus basique, donc augmentation du pH)

 

(voir aussi : "Equilibre acido-basique : systèmes de tampon, tampon du bicarbonate")

 

      • via un mécanisme d'antiport, les ions H+ et K+ sont échangés entre la cellule pariétale gastrique et la cavité gastrique via la H+/K+-ATPase (à l'aide d'ATP, Mg, Zn).

 

        • antiport K+/H+ : le K+ du lumen gastrique  ---> cellule pariétale gastrique et le H+ de la cellule pariétale gastrique  ---> la cavité gastrique (les H+ augmentent, donc diminution du pH)

 

      • via un mécanisme de symport (co-transport dans la même direction), les ions Cl- et les ions K+ migrent de la cellule pariétale gastrique vers la cavité gastrique.

 

        • symport K+et Cl- : migration simultanée  vers la cavité gastrique pour former finalement du HCl (acide chlorhydrique)

 

 

Processus anormal :

 

L'activité enzymatique est directement proportionnelle au taux d'acidité. Pour la pepsine, le pH gastrique idéal est égal à 1 - 2. Trop acide ou trop basique, il nuit à son activité. Son déficit empêche en outre la dégradation des protéines.

 

Conséquences :

 

        • lorsque le pH < 2 : le mécanisme de la gastrine bloque et la production d'HCl diminue

        • lorsque le pH > 5 : les pepsines deviennent inactives

 

En outre, les cellules productrices d'acides gastriques synthétisent également le bicarbonate basique. Lorsque la production d'acides est insuffisante, celle du bicarbonate le sera aussi. Les déchets acides peuvent de cette manière détériorer la paroi intestinale en attaquant sa couche muqueuse protectrice entraînant un état inflammatoire des tissus intestinaux. Qui plus est, ces déchets acides tuent des bactéries bénéfiques et freinent le péristaltisme intestinal.

 

      • causes :

        • des aliments trop froids, glaces

        • des antiacides (inhibiteurs de la pompe à protons ou IPP)

        • une déficience en vitamine B

        • une hypokaliémie (un déficit en K+ peut être induit par des suppléments de Mg : toujours associer Mg + K!)

        • du stress, trop de plaisirs de table

        • une alimentation trop riche en protéines

        • une allergie alimentaire

 

      • symptômes :

        • des renvois, des ballonnements

        • un sentiment d' "être plein" après un repas

        • indigestion, diarrhée, constipation

        • le brûlant (parce que le bol alimentaire reste trop longtemps dans l'estomac et commence à fermenter, occasionnant des inflammations au niveau de la partie inférieure de l'oesophage provoquant le même sensation d'un excès d'acidité)

        • une allergie alimentaire

        • des nausées suite à la prise de suppléments alimentaires ou de médicaments (tels que des IPP : inhibiteurs de la pompe à protons)

        • une irritation anale

 

      • signaux :

        • des ongles faibles, cassants et squameux

        • une déficience en fer

        • des parasites intestinaux chroniques

        • une candidose chronique

        • des capillaires dilatés au niveau du nez et des joues (vus fréquemment chez des alcooliques)

        • des restes non digérés dans les selles

 

Note :

1. Les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP tels que l'oméprazole) suppriment la sécrétion acide de l'estomac entraînant une incapacité d'assimiler correctement Nutrition et pathologie digestive, M-A Piquet, X Hebuterne, édition Doin, 2007 :

        • le calcium présent dans la nourriture) et obligent l'organisme à puiser dans sa réserve principale, à savoir les os. Les IPP pourraient également diminuer la résorption osseuse en inhibant la pompe H+/K+- ATPase au niveau des ostéoclastes (voir : "Ostéoporose"). Certaines font état d'une faible augmentation du risque de fractures liée à la prise d'IPP et en relation avec la durée du traitement .

        • le fer : son absorption est favorisée par l'acidité gastrique. Prudence chez les patients souffrant d'une anémie ferriprive, lente à se corriger en présence d'IPP.

        • la vit B12 : on soupçonne une baisse de la vit B12 liée à la prise d'IPP, sans que cette réduction puisse entraîner des complications hématologiques et neurologiques.

 

2. En supprimant la sécrétion acide, les IPP réduisent la capacité de l'organisme de gérer la bactérie Helicobacter pyroli! En cas d'acidité causée par cette bactérie, vous empirez donc la situation en administrant des IPP... Qui plus est, diminuer la sécrétion acide de l'estomac affaiblit le système de défense primaire contre des infections d'origine alimentaire (p. ex. par Clostridium difficile).

 

3. Attention : l'addiction aux IPP existe. Il vaut mieux

        • éviter les aliments qui provoquent chez vous de l'acidité (les plats préparés industriellement en premier),

        • préférer des aliments fermentés : légumes fermentés, produits laitiers fermentés (yaourt, kéfir...)

        • préférer la consommation de poisson, limiter celle de viande.

        • administrer la dose adéquate d'IPP la plus basse,

        • migrer si possible (suivi médical) vers des H2-bloquants tels que la cimétidine et la ranitidine (vente libre en pharmacie).

 

A partir de 50 - 60 ans, la production d'acides dans l'estomac diminue considérablement.

 

 

    • La constipation :

 

      • la constipation est définie par un nombre de défécations inférieur ou égal à trois par semaine :

        • en moyenne un homme sur quatre, et une femme sur deux en souffrent.

 

      • on distingue deux types de constipation qui peuvent coexister : il s'agit

        • soit de troubles de la progression (le transit intestinal du bol alimentaire est trop lent par une diminution de la motricité intestinale),

        • soit de constipation distale ou terminale : des troubles d'évacuation au niveau du sigmoïde ou du rectum (envie d'aller à la selle sans y parvenir).

 

      • en dehors des différentes causes de constipation secondaire d'origine organique, lésionnelle, maladive ou médicamenteuse (neuroleptiques, tranquillisants, antidépresseurs, AINS ....), il n'y a pas une cause unique responsable de la constipation chronique mais bien un ensemble de facteurs qui participent au ralentissement de l'avancée du bol alimentaire au niveau du cadre colique :

        • une mauvaise alimentation déficiente en fibres

        • une hydratation insuffisante (pourrait mieux prévenir la constipation que les fibres )

        • une achlorhydrie

        • une intolérance au lait de vache (en particulier en cas de constipation chronique chez l'enfant )

        • une perméabilité intestinale perturbée par : pH, déficit en enzymes, fermentation (trop de sucres), putréfaction (trop de protéines), accumulation, associations alimentaires, alimentation raffinées, détérioration de la paroi intestinale (suppléments de fibres solubles, laxatifs ...), endotoxines (des toxines produites dans l'organisme par des bactéries p. ex. : la toxine botulique (Clostridium botulinum)), exotoxines (toxines apportées de l'extérieur via l'alimentation (additifs alimentaires), des médicaments (salicylés, antiacides, méthadone, codéine ..., antibiotiques, résidus chimiques ...)...

        • une remise à plus tard du besoin d'aller à la selle (horaires, vacances, stress) au détriment des mouvements coliques physiologiques

        • une vie sédentaire

        • ...

 

      • la constipation

        • est souvent associée à un mal-être constant comprenant des lourdeurs abdominales, souvent avec des crampes douloureuses, des ballonnements, des maux de tête, de la fatigue, de l'irritabilité et de la mauvaise humeur

        • altère les fonctions de la muqueuse colique et crée la dysbiose qui à moyen et long terme peut être à l'origine de maladies (diverticulose, surcharge hépatique, allergies...)

 

Note :

Les signaux d'alarme sont : sang dans les selles, perte de poids rapide, fièvre, occlusion intestinale, symptômes nocturnes. Si un patient se présente avec l'un de ces symptômes, il doit absolument être envoyé chez le médecin.

Une constipation aiguë et sévère nécessite toujours un avis médical!

 

 

    • La diarrhée :

 

      • la diarrhée est un problème assez courant (une personne sur quatre en souffre de temps en temps).

 

      • on distingue trois types de diarrhée :

        • la diarrhée aiguë : (max. 2 à 3 jours)

          • un dérèglement du schéma normal des défécations, caractérisé par une augmentation de la fréquence et du volume des selles qui renferment une quantité d'eau plus importante que d'habitude

          • symptômes : sensation d'urgence, crampes, pression dans le bas-ventre, flatulences, douleurs abdominales ; en cas de gastro-entérite, des nausées et des vomissements (parfois fièvre) sont aussi présents

          • causes : infections par des germes viraux ou des pathogènes bactériens, par des médiateurs endogènes (menstruation, stress...), par la non-digestion d'une substance alimentaire, par une intolérance alimentaire

          • ce type de diarrhée nécessite l'avis d'un médecin si la diarrhée dure depuis plus de 3 jours

          • ce type de diarrhée nécessite une intervention médicale chez le nourrisson et chez la femme enceinte

          • en cas de diarrhée aiguë, il est recommandé de recourir moins vite à un réducteur de la motilité tel que le lopéramide : le patient n'en retire vraiment que peu de bénéfice.

 

        • la diarrhée chronique :

          • est caractérisée par des symptômes persistants (> 14j.) ou par des rechutes fréquentes

          • causes : maladie sous-jacente (diabète, maladie de Crohn, syndrome du côlon irritable...), alimentation par sonde, radiothérapie

          • ce type de diarrhée nécessite l'avis d'un médecin

 

        • la diarrhée paradoxale :

          • ou diarrhée par débordement : n'est pas une diarrhée, mais une forme de constipation : le rectum est rempli de selles entassées et durcies, entre lesquelles s'infiltre le liquide fécal

          • avec un caractère moins urgent que la diarrhée aiguë : il s'agit plutôt d'une perte minime et continue de liquide fécal

          • ce type de diarrhée nécessite l'avis d'un médecin

 

Note :

Les signaux d'alarme sont : du sang dans les selles, une perte de poids rapide, de la fièvre, une occlusion intestinale, des symptômes nocturnes. Si un patient se présente avec l'un de ces symptômes, il doit absolument être envoyé chez le médecin.

 

 

    • Le syndrome du côlon irritable (SCI - IBS) ou de l'intestin irritable (SII) :

 

En cas d'affections intestinales telles que maladie de Crohn, colite ulcéreuse, ainsi en cas de syndrome du côlon irritable, le système de défense immunitaire traite les bactéries intestinales d'une façon trop agressive. Normalement, la kynurénine, un des produits de dégradation du tryptophane (précurseur de la sérotonine), agirait comme un nectar d'amour pour les cellules dendritiques du système de défense immunitaire. Sous l'influence de la kynurénine, ces cellules indiquent au système immunitaire de délaisser e.a. les cellules intestinales...

 

Selon la recherche, les personnes atteintes d'un syndrome du côlon irritable consommeraient plus souvent des aliments riches en tryptophane (saucisses sèches...). Ce besoin de tryptophane est probablement initié par la formation de kynurénine lors de la dégradation du tryptophane .

 

Un patient qui se plaint de douleurs abdominales persistantes, associées à des troubles du transit, dont l'intensité est modulée par les selles et pour lesquelles aucune étiologie organique ne s'impose, répond au profil suggestif d'un côlon irritable. Une des causes physiques serait la présence de petits foyers inflammatoires dans les muqueuses intestinales qui perturbent son équilibre et irritent ses cellules nerveuses. Cet état inflammatoire dérange la communication entre les muqueuses intestinales et son système nerveux : en réaction, les muqueuses irritées libèrent des substances neuro-actives (sérotonine, histamine, protéase ...), ce qui explique pourquoi l'administration d'antihistaminiques p. ex. peut diminuer les symptômes.

 

      • Le SCI est un trouble fonctionnel caractérisé essentiellement par des douleurs abdominales, de la diarrhée ou de la constipation (ou les deux en alternance). Les mouvements intestinaux sont soit trop lents soit trop rapides. C'est la douleur qui est l'élément clé du diagnostic. Aucune lésion n'est trouvée, seules des selles fort visqueuses. Ce syndrome handicapant plonge souvent ceux qui en souffrent dans une véritable détresse, car il est douloureux et les traitements sont uniquement symptomatiques. Ce syndrome s'observe chez 20% de la population, donc 75% de femmes.

 

Ce syndrome est toujours caractérisé par une hypersensibilité viscérale, des troubles de motilité et des troubles psycho-sociaux (une co-morbidité psychiatrique jusqu'à 40 à 60% : dépression majeure, trouble anxieux généralisé ...). Sur le plan clinique, on observe chez les patients atteints de SCI des valeurs sériques accrues de CCK (voir : "Entérohormones") et de sérotonine (par une libération majorée ou par une recapture et inactivation insuffisantes, entraînant des troubles tels que diarrhée, nausées et vomissements). Aucun test ou examen biologique ne peut confirmer le syndrome de l'intestin irritable.

 

Selon une étude américaine publiée en 2020, le risque de SCI à l'âge adulte serait augmenté de 36 % chez les enfants ayant vécu des événements traumatisants . Une méta-analyse néerlandaise publiée en 2021 a ainsi montré qu'il existait un risque accru de maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI) et de maladie cœliaque chez les enfants ayant reçu un traitement antibiotique avant l'âge de deux ans .

 

Comme pour d'autres maladies chroniques, il existe un lien entre le SCI et le poids de naissance. Une étude suédoise a montré que les enfants pesant moins de 2,5 kg à la naissance présentaient un risque accru de SCI de 11 % . La césarienne augmente également ce risque, mais aussi une modification de la flore transmise par la mère lors de l'accouchement par voie vaginale. De multiples maladies infantiles (gastro-entérites à Salmonella, infections urinaires, dermatite atopique, allergies alimentaires, asthme) peuvent jouer un rôle dans le développement des SCI plus tard dans la vie.

 

En 2021, des chercheurs de la K.U.Leuven ont découvert que les patients atteints de SPD développent des symptômes dus à une réaction locale de défense de l'intestin contre certains nutriments. Les mastocytes, un type de cellules inflammatoires, libèrent la substance histamine dans l'intestin après l'ingestion de certains nutriments. Cette histamine stimule alors les fibres de la douleur et finit par provoquer les symptômes connus. Ce mécanisme est très similaire à celui des réactions allergiques telles que le rhume des foins. Dans une nouvelle étude coordonnée par l'UZ Leuven en collaboration avec sept autres hôpitaux belges et néerlandais, 202 patients souffrant de SPD ont été traités pendant 12 semaines soit avec un placebo, soit avec de l'ébastine, un médicament connu contre le rhume des foins. Cette étude a montré que le médicament contre les allergies était prometteur : une partie des patients ayant reçu de l'ébastine présentaient une diminution remarquable des symptômes après six à huit semaines .

 

 

Note : Il existerait des liens génétiques remarquables entre le syndrome de l'intestin irritable et les troubles mentaux tels que l'anxiété, la dépression, la maladie bipolaire et la schizophrénie .

 

        • critères : au moins 12 semaines (pas nécessairement consécutives) durant les 12 derniers mois.

 

        • présentation :

          • inconfort ou douleurs abdominales, présentant au moins 2 des caractéristiques suivantes (critères de Rome III):

            • soulagées par la défécation

            • survenue accompagnée d'une modification de fréquence des selles

            • survenue accompagnée d'une modification de forme (aspect) des selles

            • peuvent être intermittentes ou prendre la forme d'une douleur sourde continue

          • 3 types :

            • IBS-D (principalement des diarrhées)

            • IBS-C (principalement de la constipation)

            • IBS-M (forme mixte avec des diarrhées et de la constipation en alternance)

 

        • symptômes :

          • fréquence anormale des selles (plus de 3 par jour ou moins de 3 par semaine)

          • forme anormale des selles (grumeleuses, dures, molles, aqueuses...)

          • évacuation anormale (urgence, sensation d'évacuation incomplète, efforts...)

          • présence de mucus

          • autres plaintes gastro-intestinales :

            • ballonnements ou sensation de distension abdominale

            • acidité gastrique

            • troubles de déglutition

            • flatulence causée par une hypersensibilité viscérale, en général sans formation anormale de gaz ...

          • mais également des plaintes en dehors du tractus gastro-intestinal :

            • troubles de miction

            • céphalées

            • fatigue

            • menstruation irrégulière

            • douleurs lors des rapports sexuels

            • douleurs articulaires et/ou musculaires

          • la présence d'une protéine comme marquer biologique (la vinculine), facilement détectable dans le sang par un test diagnostic.

           

          1. Contrairement aux maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI) telles que la maladie de Crohn et la colite ulcéreuse, le SCI ne provoque pas d'inflammation (ni de lésions intestinales) et ne comporte pas une composante auto-immune. En outre, ces MICI évoluent par des phases d’activité d’intensité variable (appelées “poussées"), alternant avec des périodes de rémission.

          2.  

          3. L'inflammation se produit donc par étapes. On sait que le stress, entre autres, est un facteur déclenchant majeur. La recherche montre que les patients qui subissent un stress mental souffrent également davantage de la maladie de Crohn ou de la colite ulcéreuse, car le stress alimente le système immunitaire dans les intestins.

          4.  

          5. En cas de MICI, l'inflammation provoque aussi divers symptômes : non seulement des douleurs abdominales intenses, mais aussi des diarrhées, de la fièvre, des selles sanguinolentes, une perte de poids et/ou de la fatigue. 

          6.  

          7. Une étude de cohorte américaine a révélé un risque accru de maladies inflammatoires de l'intestin (MICI) et de maladie de Crohn chez les adultes et les enfants atteints de dermatite atopique, ainsi qu'un risque accru de colite ulcéreuse chez tous les adultes atteints de dermatite atopique et les enfants souffrant de dermatite atopique sévère .

 

        • causes :

          • l'industrialisation : le SCI s'observe principalement dans les riches pays occidentaux ; ce ne sont pas tellement nos aliments mais plutôt la façon de traiter et conserver nos aliments qui serait impliquée Prof. Séverine Vermeire (gastro-entérologue à l'UZ Leuven) dans Bodytalk, octobre 2013 pg 10.. Ainsi, un ancien type de blé, le blé de Khorasan (Kamut, Triticum turgidum subsp. turanicum wheat) pourrait présenté une activité anti-inflammatoire, contrairement à des céréales "modernes" .

          • certains aliments contenant beaucoup de graisses (viandes), mais aussi les laitages (une intolérance au lactose est souvent associée), le chocolat au lait, les fritures, le café, l'alcool ou certains légumes aux propriétés gazogènes tels que les flageolets, les lentilles ou les choux.

          •  

            • une alimentation composée entièrement de produits animaux ou végétaux modifie à court terme la structure de la communauté microbienne : en particulier, un régime à base de produits animaux incluant viande, produits laitiers et peu de glucides augmente la quantité de micro-organismes tolérants à la bile : Alistipes, Bilophila et Bacteroides (voir aussi : "Le microbiote"); un tel régime diminue en même temps les niveaux de bactéries qui métabolisent les polysaccharides de plantes : Roseburia, Eubacterium rectale et Ruminococcus bromii. En outre, avec un régime à base de produits animaux, il existe une augmentation de la part des bactéries favorisant des bactéries intestinales, une espèce liée à des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin. Ceci confirmerait donc un lien entre les graisses alimentaires, les acides biliaires et la croissance des micro-organismes impliqués dans les maladies inflammatoires de l'intestin . Inversement, une bactérie Faecalibacterium prausnitzii protège la souris l'induction inflammatoire. Qui plus est, chez la personne souffrante d'un SCI ou d'une maladie Crohn, un déficit en cette bactérie anti-inflammatoire a été observé... .

             

            • des additifs alimentaires  tels que des émulsifiants (p. ex. CMC (E466) et polysorbate 80 (E433) ), mais également le sel, les solvants organiques, le gluten, les nanoparticules... peuvent perturber la perméabilité intestinale. Un régime d'élimination sur base d'anticorps IgG contre différents antigènes peut aider à diminuer les symptômes du SCI .  

             

            • d'autres ingrédients, tels que les hydrates de carbone fermentescibles ou  FODMAPs (Fermentable Oligo-Di-Monosaccharides (fructose, lactose, sorbitol, oligo-saccharides, fructanes...) And Polyols, difficilement absorbés au niveau de l'intestin grêle) jouent probablement un rôle dans le développement de plaintes intestinales évasives. Ces sucres parviennent parfois quasi intacts dans l'intestin où ils pourrissent. Les bactéries-hôtes s'en nourrissent, les fragmentent, les fermentent. D'où une distension du côlon et la production de gaz, premier symptôme du Syndrome du Côlon Irritable (SCI), qui entraîne des ballonnements, etc. (voir aussi : "La réaction d'intolérance").

             

            1. Dans le syndrome du côlon irritable (SCI), l'impact des FODMAPs a déjà été constaté. Le but d'un régime FODMAP est de déterminer quels hydrates de carbone provoquent des problèmes, en éliminant d'abord tous les hydrates de carbone FODMAP et en introduisant ensuite progressivement chaque groupe. Il y a des sucres FODMAP dans certains fruits, légumes, céréales, fruits à coque (noix), légumineuses, produits laitiers et autres.

            2.  

               

              Une étude espagnole a obtenu des résultats très intéressants chez des patients souffrant du syndrome du côlon irritable avec diarrhée prédominante en suivant un régime pauvre en saccharose et en amidon, comme cela est recommandé chez les patients souffrant d'un déficit congénital en sucrase-isomaltase . Selon plusieurs études, les patients atteints du syndrome du côlon irritable présentent des mutations plus fréquentes du gène codant pour l'enzyme sucrase-isomaltase...

          • une hypersensibilité aux sensations et stimuli externes (voir : "Highly sensitive person")

          • le stress intense (maladie, agressions diverses, viols...) semble entraîner une aggravation des symptômes (composant psycho-somatique, d'où l'importance de "l'effet placebo") ; souvent on observe des problèmes psychiques sous-jacents (angoisse, peur, dépression, phobie, obsession ...)

          • un style de vie trop hygiénique entraînant une perte de tolérance vis-à-vis de certaines bactéries?

          • certains médicaments : AINS, mésalazine, sulphasalazine, sel d'or ...

          • des facteurs hormonaux (la maladie touche davantage plus de femmes que d'hommes)

          • une achlorhydrie, une hypothyroïdie : l'hypothyroïdie intervient dans le métabolisme osseux et lipidique, mais également dans la sécrétion du suc gastrique et du facteur intrinsèque (vit B12)

          • des atteintes digestives (gastro-entérite, intolérance au gluten (maladie coeliaque)...)

          • une infection mycosique chronique (dans certains cas, l'antimycosique nystatine peut réduire les symptômes du syndrome IBS)

          • chez l'enfant, 3 fois sur 4, des erreurs de régime alimentaire sont à l'origine d'un SCI : souvent, il s'agit d'une alimentation trop riche en protéines (viande, poisson, oeufs...) :

            • surtout chez le nourrisson, quand on passe à la diversification alimentaire, il est indispensable d'éviter l'excès (yaourts, fromages blancs, fromages...).

              • les besoins en protéines sont en effet proportionnels au poids de l'enfant et à son âge

            • dans la plupart des cas, la simple correction de ces erreurs conduit à l'amélioration des symptômes.

 

      • La plupart des patients souffrant d'une inflammation intestinale (maladie de Crohn, colite ulcéreuse, maladie coeliaque ...) montrent des déficiences en K, Mg, Zn, Fe et en vitamines A, K et B (B9 et B complexe). En outre, l'inflammation chronique de l'intestin freinent l'absorption de vitamine D et peut provoquer à terme des maladies auto-immunes. Des suppléments de vitamine D et d'acides gras oméga3 peuvent aider à combattre cet état inflammatoire. Ces déficiences empêchent la guérison (cercle vicieux). Des préparations multivitaminées et multiminérales sont donc à recommander.

 

      • La présence de 3 microbes était significativement plus importante chez les personnes atteintes d'une inflammation intestinale : les bactéries E. coli et Serratia marcescens, et un champignon Candida tropicalis.  Des études récentes ont évoqué les rôles hypothétiques de bactéries comme E. coli adhérant à la muqueuse, le rôle d'une diminution de la proportion de l'espèce Faecalibacterium prausnitzi qui a des propriétés anti-inflammatoires et le rôle des microbes provocateurs, perturbant l'homéostasie immunologique intestinale. Cela pourrait expliquer le fait que des maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI) peuvent être déclenchées ou exacerbées après une gastro-entérite bactérienne.

 

      • Bon nombre de patients atteints d'IBS manifestent une attitude stressée vis-à-vis de la vie quotidienne ou ont une personnalité fragile. Un certain nombre d'entre eux présentent des comorbidités psychiatriques telles que des troubles anxieux ou une dépression. La relation de confiance entre le thérapeute et le patient est très important dans les cas où il existe des comorbidités psychiatriques, et la thérapie cognitivo-comportementale ou l'hypnose peuvent être bénéfiques chez certains de ces patients . En cas d'échec, une thérapie psychopharmacologique peut être indiquée.

 

      • Sur le plan épidémiologique Prof. Franchimont (Hôpital Erasme), Pharma-Sphère 147 01/2010 ,

        • puisque nous vivons dans un environnement trop propre, l'intestin ne semble pas guère apprécier l'évolution actuelle d'asepsie, de désinfection et de stérilisation

        • l'augmentation de maladies inflammatoires de l'intestin (MICI/IBD) est associée à

          • une couverture vaccinale sans cesse plus étendue

          • une forte exposition à l'aluminium  présent dans le milieu via la consommation de céréales et de légumes, de thé et de cacao..., via le contact avec des ustensiles en alu (aussi en feuille)

        • et à la prise d'antibiotiques anti-anaérobie durant l'enfance : l'usage des antibiotique a indéniablement laissé des traces au sein de la flore intestinale : Certaines souches, ont-elles disparu? D'autres, ont-elles pris le dessus?

 

Des études ont en effet démontré que l'éradication de la colonisation bactérienne (après un traitement par néomycine ou rifaximine) chez les personnes atteintes d'IBS, était associée à une diminution significative des symptômes d'IBS Pimentel M. et al. (University of California, Los Angeles, USA), Eradication of small intestinal overgrowth reduces symptoms of IBS, Am. J. Gastroenterol, 2000; 95 (12): 3503-3506 .

 

Côté pratique :             

 

En général :

 

 

A. Des questions pour débuter :

 

    • Langue chargée? Langue gonflée?

    • Etat de la denture?

    • Troubles de digestion?

    • Forme du ventre? Posture corporelle?

    • Constipation? Diarrhée? Fréquence de défécation?

    • Caractéristiques des selles : forme, couleur, odeur, consistance ...?

    • Sueurs?

    • Acidité gastrique? Régurgitations (renvois)? Reflux?

    • Troubles du sommeil?

 

 

B. Des conseils pour une bonne digestion :

 

Des recommandations sur 3 niveaux : c'est le thérapeute qui déterminera quelle partie de son patient holistique demande à ce moment les meilleurs soins.

 

PHYSIQUE :

 

    • le bon choix d'aliments :

 

      • respecter les bonnes associations alimentaires : manger équilibré ne veut pas dire qu'il faut manger un peu de tout lors d'un même repas. Manger équilibré ne veut pas dire nécessairement "un repas équilibré". Un repas peut être constitué que des pommes de terre, ou des légumes, ou de la viande. Il faut seulement qu'à la fin de la journée ou de la semaine, on as mangé un peu de tout. On peut donc manger tout séparément. Les légumes à volonté, les carbohydrates, les graisses et les protéines modérément. Quelques fruits frais de saison par jour sont autorisés. Les sucres raffinés ou libérés à éviter absolument, donc aussi les jus de fruits.

 

        • les jus crus de légumes par contre ne posent pas de problème :

          • jus de pommes de terre : contre l'acidité gastrique

          • jus de céleri : contre les nausées matinales

          • jus de cresson : contre l'apathie

          • jus de choux : pour soutenir l'estomac et les intestins en régénérant les muqueuses gastriques et intestinales grâce à la présence de la vitamine U

          • ...

 

      • choisir une alimentation composée de 70 à 80% d'aliments alcalinisants (fruits, légumes ...) et de 20 à 30% d'aliments acidifiants (viande, fromages, oeufs, noix, céréales) : Si l'apport d'aliments acidifiants est supérieur, on risque de souffrir tôt ou tard de problèmes gastriques et rénaux ET d'une accumulation d'acides dans les tissus (entraînant des troubles articulaires et musculaires).

        • des suppléments de sels basiques (citrates) stimulent la sécrétion physiologique au niveau de l'estomac

        • le citron et le jus de citron pris à jeun avec un peu de vinaigre de cidre ou de miel sont des grands alcalinisants

        • le jus de pomme de terre est très efficace pour lutter contre les brûlures d'estomac

        • le millet est le seule céréale alcalinisante

        • du céleri et des carottes cuites soulagent également les maux d"estomac

        • le raisin est très alcalinisant

        • ...

 

      • ne pas manger trop gras ou trop sucré :

        • les graisses industrielles seront digérées et absorbées partiellement.

        • les graisses freinent l'activité des enzymes gastriques : p. ex. pepsine -55%.

        • les sucres simples inhibent également la sécrétion de pepsine.

        • les sucres simples seront absorbés trop vite et pourront induire une hypoglycémie : cette dernière déprime la gastrine sérique, la production d'acidité gastrique, la sécrétion de trypsine et la production de sels biliaires.

        • des graisses et/ou des sucres simples associés à des protéines entraînent un retardement significatif de la digestion protéique, provoquant une accumulation de macromolécules qui à terme risquent de traverser la paroi intestinale : d'où l'importance d'une alimentation dissociée.

 

      • des céréales non raffinées, des graines, des légumes et fruits soutiennent la digestion : elles apportent des enzymes, du soufre et des fibres.

        • des fibres réduisent le temps de transit intestinal, diminuent l'absorption des toxines, augmentent l'excrétion des sources d'azote via les selles, des produits de dégradation bactérienne et des métabolites protéiques de putréfaction.

          • attention : éviter des aliments aux fibres ajoutées : ces dernières sont très irritantes

          • sous forme de supplément : choisir des mélanges de fibres (ispaghul, gomme de guar, pectine citrique ...

        • pectines (pommes ...)  augmentent la sécrétion d'enzymes digestives et empêchent l'absorption intestinale rapide d'aliments digérés.

          • attention : un temps de transit réduit diminue également la capacité d'une absorption efficace.

        • le soufre est essentiel dans la production d'immunoglobulines.

 

      • limiter la consommation de viande : la viande entraîne trop facilement des effets de putréfaction. Des fibres des fruits, des légumes et des céréales peuvent faire basculer l'équilibre en faveur des processus de fermentation. Bien mâcher aide aussi: cette action contribue à la digestion des protéines et réduit l'éventuel processus de putréfaction au niveau du colon.

 

      • préférer les produits fermentés (yaourt, babeurre, kéfir, choucroute, boisson de pain (pain buvable), kwass (équivalent russe de kéfir (voir : "Lait et produits laitiers, les fermentés")), pain au levain ... : les composés lactés (lactates) ainsi que les métabolites d'une flore intestinale normale (dont l'acide lactique) facilitent l'absorption des minéraux alimentaires.

 

    • préférer des repas légers le soir, empêchant ainsi une surcharge au niveau de la détoxication et de l'élimination (avantages : meilleur sommeil, sans cauchemars, meilleure élimination rénale et fécale, sans mauvaise haleine, sans mauvais humeur, sans langue chargée ...).

 

    • bien mâcher : il est préférable d'avaler seulement la nourriture lorsqu'elle est bien trempée et broyée. Plus les morceaux sont grands, plus la digestion est difficile et plus le risque de restes non digérés dans l'intestin est élevé, plus le risque de fermentation (glucides) et de putréfaction (viande) est élevé.

 

    • un intérêt pour le repas : savourer et regarder les aliments, goûter et mâcher les lentement : cela représente déjà une partie importante de la digestion. Chercher le calme, l'atmosphère positive.

 

    • préférer des petits repas : même si on choisit seulement des bons aliments, il ne faut pas abuser des bonnes choses... En effet, lorsque l'estomac est surchargé, il est incapable de malaxer, ce qui n'est pas favorable pour une bonne digestion.

 

    • éviter d'importants efforts physiques ou intellectuels immédiatement après un repas lourd : le système digestif a besoin de beaucoup d'oxygène, le flux sanguin vers l'estomac est donc important. chercher le calme, faire une sieste... (toutefois, en cas de flatulence, la sieste est déconseillée).

 

    • éviter alcool et tabac.

 

  1.  

 

    • un produit vivement recommandé pour assurer une activité intestinale correcte : une cure de jus de légumes lactofermentés, un petit verre le midi et le soir avec le repas. La plupart des légumes sont lactofermentables (ail, bette, betterave, carotte, céleri, champignons, tous les choux, concombre, courgette, haricots, haricots verts, navette, oignon, petit pois, poivrons, potiron, radis, endives, tomate...) ainsi que certains agrumes (citron, orange).

 

 

PSYCHIQUE :

 

Notre corps physique est une représentation du monde dans lequel nous vivons. Ce corps nous signale qu'on dépasse ses limites. Le traitement des limites que le patient dépasse chaque jour ou laisse dépasser par d'autres, est aussi important que le traitement des troubles gastro-intestinaux ou même du LGS.

 

    • trop de stress, d'émotions, d'angoisses ... provoque non seulement des troubles neurologiques mais également des irritations au niveau du canal gastro-intestinal via l'axe cérébro-intestinal (voir "L'absorption alimentaire"). Les intestins produisent 95% de toute la sérotonine dans l'organisme. La sérotonine est responsable de la transduction des signaux vers les cellules impliquées dans la motilité intestinale (dans le cerveau, la sérotonine est un médiateur important de la régulation des troubles d'humeur et d'anxiété). Les intestins et le cerveau sont donc inévitablement connectés via des substances régulatrices telles que la sérotonine. D'après des études, il résulte que un tiers des personnes souffrant d'un SCI/IBS souffrent également d'une dépression ou de troubles d'anxiété. Le sport et la marche peuvent apaiser idéalement ces tensions.

    • des techniques de méditation et d'autres processus mentaux actifs (yoga, tai chi, Qi gong, exercices respiratoires...) aident à débloquer et à rétablir les liens entre corps et esprit.

 

 

ENERGETIQUE :

 

    • des techniques de cuisson énergétiques : des aliments cuits à la vapeur et à l'eau sont préférables aux aliments crus ou bien cuits.

    • soutenir le niveau énergétique de l'organisme avec thérapies telles que : ostéopathie, thérapie craniosacrale, acupuncture, bio-résonance, thérapie respiratoire... : l'objectif est acquérir de l'énergie supplémentaire nécessaire pour se libérer du stress, des pensées négatives, d'émotions et d'angoisses anciennes.

 

 

C. Des conseils pour améliorer la perméabilité intestinale :

 

    • des bonnes associations alimentaires : une dissociation protéines/hydrates de carbone aide à digérer mieux les protéines ; en effet, l'estomac ne peut pas digérer simultanément des aliments essentiellement acidifiants et essentiellement alcalinisants. L'association d'aliments riches en protéines et d'aliments riches en hydrates de carbone entraînera inévitablement des troubles de digestion. Une accumulation de protéines non digérées ou de hydrates de carbone non assimilés provoquera resp. une putréfaction ou une fermentation intestinale.

 

    • soutenir la fonction hépatique :

      • des légumes printaniers riches en substances amères : asperges, pissenlits, chicons ...

      • des cures de jus : le matin des jus de fruits, le soir des jus de légumes

      • plantes : Carduus Marianus (Chardon marie)

      • argile (verte ou rouge) avec de la vitamine C : 1 c.à.soupe d'argile / litre ou 1 c.à.café d'argile /verre d'eau (en évitant les instruments en métal), laisser dissoudre (surtout ne pas mélanger!) et reposer au moins 5 minutes (1 jour maximum) > décanter > déverser > boire

        • l'argile verte ou rouge est riche en silicium (60%), aluminium (20%) et en sels minéraux (20% dont Mg, Fe, P, Cu, Zn, Se, Co, Mn ...) : l'argile tapisse ainsi la muqueuse gastro-intestinale, la protège contre de l'acidité gastrique, aide à sa cicatrisation et adsorbe les toxines et les gaz présents dans le tube digestif : d'où sa capacité détoxifiante, adsorbante, cicatrisante et reminéralisante.

        • l'argile blanche contient surtout des kaolonites, moins riches en minéraux, mais suffisamment pour soigner efficacement la muqueuse digestive.

        • en général, on prépare son argile le matin et on la boit au coucher, ou bien on la prépare le soir et on la boit au lever.

        • prudence : trop d'argile peut gonfler et provoquer une obstruction intestinale.

        • prudence : une utilisation prolongée de suppléments alimentaires à base d'argile peut contribuer de manière significative à l'exposition à l'arsenic inorganique. En fonction de la dose ingérée, cela peut entraîner des problèmes cutanés et digestifs, du diabète, des problèmes rénaux, des maladies cardiovasculaires et des cancers....

      • soutenir la détoxication par des chélateurs.

 

 

    • à côté d'une alimentation équilibrée apportant des molécules et cofacteurs importants pour la détoxication des hépatocytes (la charge la plus importante de molécules venant de l'extérieur est supportée par le foie), et à côté d'une activation du système MFO avec des facteurs indispensables aux phases I et II de détoxication, il est primordial de protéger et soutenir la barrière intestinale avec un apport de facteurs de perméabilité intestinale : littéralement les composants que nécessite la muqueuse pour fonctionner correctement :

 

      • des protéines peu allergisantes (de riz hydrolysées p.ex. ),

      • du zinc : diminue la libération d'histamine, stabilise les jonctions serrées,

      • de la glutamine

        • pour l'apport d'énergie : les entérocytes sont des cellules à renouvellement rapide (acide glutaminique 500mg à 1g/j)

        • la muqueuse gastrique est souvent trop mince, suite à une carence en acides aminés due à une mauvaise digestion : la L-glutamine en poudre rend la paroi gastrique plus résistante  et arrange les troubles gastriques,

      • des triglycérides à chaîne moyenne (pour la construction de la membrane des entérocytes),

      • des acides gras oméga3 : pour diminuer les stress oxydatifs et les états inflammatoires,

      • des enzymes digestifs (pour assurer la fonction digestive dans la membrane des entérocytes),

      • des probiotiques (Lactobacilles, Bifidobactéries...) et prébiotiques (p. ex. l'inuline) en cas de troubles gastro-intestinaux pour une microflore équilibrée  (Mutaflor°)

      • des phyto (extraits de pépins de pamplemousse, ail, verge d'or, fenouil, gentiane jaune, noyer royal, huile essentielle d'origan, Pau d'Arco...) pour résister à des bactéries néfastes,

      • ...

 

En outre, une correction éventuelle du pH urinaire (> 6.6) par soutien alcalinisant peut accélérer l'excrétion urinaire des toxines.

 

 

D. Des mesures anti-endotoxines :

 

    • diminuer l'apport d'endotoxines : la prolifération bactérienne excessive sera freinée. Diminuer l'apport des endotoxines en changeant son alimentation (d'où l'importance d'une alimentation dissociée), par une meilleure hygiène buccale (meilleure digestion, alimentation basique), par une alimentation fermentée (produits à base d'acide lactique).

    • fixer les endotoxines : fibres (régime de légumes), bentonite, kaopectate, charbon de bois, pectine, son d'avoine, lécithine ...

    • freiner l'absorption des endotoxines à l'aide de probiotiques (lactobacilli) : elles exercent une action bénéfique dans l'intestin : ils dépriment la croissance d'organismes indésirables, ils diminuent l'activité des organismes de putréfaction et des carcinogènes et présentent une activité de large spectre contre les pathogènes d'origine alimentaire (en fabriquant des substances antibactériennes telles que acide lactique, acide acétique, acide benzoïque, peroxyde d'hydrogène, antibiotiques naturels tels que acidoline, acidophyline, lactocidine). Toutefois, en cas d'excès d'endotoxines, la présence de substances antibactériennes naturelles se suffira plus..

    • éviter les suppresseurs de l'RE : sucre, alcool, parasites renforçant ainsi l'activité du RE.

    • protéger le foie avec des antioxydants contre la peroxydation lipidique causée par des endotoxines : vitamine E (gamma), la sylybine (Chardon marie), les tanins (café, thé), bêta-carotène, sélénium, vitamine C ...

    • stimuler la phagocytose avec des bétaglucanes

 

 

E. Thérapie microbiologique  :

 

    • en déterminant la présence quantitative des différentes bactéries intestinales dans les selles et en comparant sa composition à celle d'une flore intestinale saine (valeurs normales de référence), il est possible d'évaluer la qualité de la flore intestinale et ses effets sur les muqueuses intestinales, la résistance à la colonisation, la digestion, sur d'autres organes et sur le système de défense immunitaire.

    • sur base des résultats obtenus de l'examen des selles, il peut être indiquer d'adapter l'alimentation. L'administration de probiotiques peut être utile.

    • la thérapie par symbiotiques : il s'agit d'une thérapie qui utilise des bactéries intestinales bien ciblées (des lactobacilles (agents de police) et des colibacilles (stimulateurs de la défense). Chez l'enfant en particulier, cette méthode semble très efficace dans la prévention d'infections récurrentes.

    • lorsque aucune amélioration n'a été constatée lors d'un examen de contrôle des selles, une thérapie microbiologique (symbiotes)peut être instaurée. Cette thérapie à base d'e.a. des bactéries intestinales habituelles (E. coli (type MUTAFLOR°), Bifidobactéries, Bifidum (type KIJIMEA°), Lactobacillus acidophilus ...) peut réguler le système immunitaire et rétablir une flore intestinale normale.

 

A éviter en cas de :

 

      • inflammation aiguë de la vésicule biliaire ou pancréatite

      • occlusion intestinale

 

En cas de maladie aiguë accompagnée de fièvre : interrompre temporellement le traitement.

 

 

TROUBLES GASTRO-INTESTINAUX

 

 

A. En cas de gonflements abdominaux (ballonnements) :

 

    • repérer les aliments qui sont moins bien tolérés par les intestins pour les exclure ou les consommer de façon moins régulière :

      • les aliments riches en fibres, surtout crus : notamment les haricots blancs, les carottes, le céleri, les choux et les oignons ...

      • parmi les fruits : les raisins secs, les bananes, les pruneaux, les abricots ...

      • les glucides à chaîne courte (sorbitol, fructose, lactose, FOS (fructo-oligosaccharides dans blé, seigle, oignons, ail, artichaut...), polyol, mannitol... Les féculents sont moins responsables.

(curieusement, les choux-fleurs, asperges et brocolis entraînent peu de ballonnements)

 

    • en cas d'achlorhydrie ou d'hypochlorhydrie :

      • causes : le vieillissement, une carence en zinc (vue en particulier chez les personnes stressées)

      • améliorer la situation en mangeant des aliments qui acidifient l'estomac comme l'oseille, les épinards, la rhubarbe, les pruneaux, les oranges, les oignons crus

        • les oignons cuits, au contraire, ont des vertus alcalines (antiacides)

        • certains aliments, acides au goût, ne sont pas acides dans leur constitution, ils sont basiques : c'est le cas – incroyable mais vrai – du citron

      • des suppléments de bétaïne HCl (un composant important de l'acidité gastrique) à chaque repas (ou de Molkosan°, de MSM, d'acide citrique (un demi citron, citrate (de bétaïne)) ou d'acide glutaminique), le vinaigre de cidre le matin à jeun (1 c.à.café dans 1 verre d'eau) peuvent diminuer le pH et aider la digestion des protéines en particulier

---> par rapport aux suppléments d'antiacides basiques, des suppléments d'acides n'entraînent pas d'effet de rebond

 

Lorsque le niveau d'acidité gastrique est suffisant, l'ingestion d'une capsule de Bétaïne HCl au début d'un repas provoquera une légère sensation de brûlure (qui disparaîtra en buvant un peu d'eau).

 

      • des enzymes digestives : les enzymes digestifs végétaux les mieux dosés sont ceux qui contiennent de nombreux ferments : lipase, amylase, sucrase, lactase, maltase, cellulase, protéase

      • des herbes digestives telles que : fenouil, aneth, céleri, anis, cumin, menthe poivrée, origan, basilic, gingembre (inhibe même l'activité d'H. pyroli ), livèche (Levisticum officinale)..

      • la vitamine B3 stimule la production d'acides gastriques en cas d'hypo- et achlorhydrie

      • des sources de chlore : varech, olives, sel de table, farine ou pain de seigle ...

      • éviter des boissons froides : le froid freine la sécrétion d'acide gastrique.

 

    • les pré- et probiotiques : meilleure sera la santé de votre flore intestinale, meilleure sera l'absorption de vos nutriments essentiels :

 

Lorsque on mange, on nourrit son propre corps, mais aussi 2 hôtes dont on n'a pas forcément conscience : notre muqueuse intestinale, dont les cellules consomment directement de la glutamine et du butyrate, et les bactéries de notre microflore intestinale.

Ces bactéries sont indispensables à votre bonne santé. On les appelle des probiotiques. Elles complètent la digestion, mais elles ont elles-mêmes besoin pour être en forme de se nourrir de
fibres alimentaires.

      • le kéfir, comme probiotique naturel, peut aider en cas de ballonnements et pour rétablir une bonne digestion grâce à l'action symbiotique des levures bénéfiques et des bonnes bactéries.

      • mais attention avec des probiotiques : un apport excessif de bactéries peut empirer les ballonnements...

 

    • contrôler la bonne association des aliments : une alimentation dissociée respecte mieux les valeurs physiologiques du pH : le jus gastrique acide freine la prolifération excessive de bactéries indésirables

 

    • soutenir la respiration cellulaire : CoQ10, Cu, Mg ---> choisir un complexe de minéraux

    • diminuer la ration des ses repas (fractionner les repas si nécessaire)

    • éviter les aliments gras

    • éviter les aliments qui fermentent (choux...)

    • éviter les boissons gazeuses

    • éviter les boissons trop chaudes : tout ce qui fait ingurgiter de l'air est, en effet, à éviter

    • éviter du charbon actif : peut empêcher l'absorption de certaines vitamines/minéraux essentielles et d'engendrer ainsi des carences

    • éliminer les chewing-gums

 

    • gérer le stress : le stress entretient le phénomène de ballonnement : prendre le temps pour prendre le repas dans un lieu calme

    • faire travailler les abdos avec des exercices adaptés pour un résultat probant sans se faire mal au dos ou à la nuque

    • adopter une bonne technique respiratoire : expirer lentement en vidant au maximum le ventre puis les poumons ; ensuite inspirer lentement en gonflant le ventre comme un ballon

    • masser le ventre autour du nombril, dans le sens des aiguilles d'une montre (palper-rouler)

 

 

B. En cas de reflux gastro-oesophagien (RGO) :

 

    • à éviter :

      • des aliments acides ou irritants : agrumes, tomates, oignons, boissons gazeuses, préparations épicées ...

      • des aliments qui aggravent le reflux : préparations grasses ou frites, alcool, café, thé, chocolat, menthe ...

      • les glucides favorisent les crises de reflux et leur perception : les glucides agissent sur la motricité œsogastrique via leurs produits de fermentation, notamment les acides gras à chaîne courte (AGCC), synthétisés dans le côlon

      • le tabac

      • l'alcool : quant à la consommation d'alcool en tant que facteur de risque de RGO, les données épidémiologiques ne permettent pas de tirer de conclusion définitive

      • l'obésité : la perte de poids est efficace pour réduire les symptômes de reflux et doit être recommandée

      • en cas de reflux nocturne : manger au plus tard 3 heures avant se coucher, relever la tête du lit

      • en cas d'inconfort postprandial (= après le repas) : éviter de gros repas, préférer des repas plus petits et fréquents, ne pas se coucher immédiatement après avoir manger.

 

 

C. En cas de mal à l'estomac :

 

Pour soulager/prévenir les dyspepsies, les ulcères ainsi que des reflux acides ponctuels :

 

      1. Eviter la surproduction d'acides gastriques :

 

Elle est en général provoquée par une mauvaise digestion :

 

        • respecter les bonnes associations alimentaires

        • réduire la consommation d'alcool, de café et de graisse

        • éviter si possible : chocolat, menthe, oranges, oignons, noix de muscade, chili, poivre noir ...

        • éviter également : café (même le décaféiné), thé, cola ... : peuvent aggraver les symptômes

        • prudence avec thé, chocolat ou café au lait : au contact des tanins du thé, la caséine donne un précipité qui est difficilement dissous par les sucs digestifs

        • la papaye fournit des enzymes qui peuvent aider la digestion

        • éviter la prise d'AINS

        • arrêter de fumer

        • gérer le stress : le stress augmente la production acide

        • ne pas se coucher directement après un repas

        • reflux :

          • surélever "la tête" du lit peut soulager (ne pas utiliser un coussin supplémentaire!)

          • un ostéopathe peut éventuellement aider en corrigeant une mauvaise posture (ergonomie)

          • préférer des petits repas fréquents

          • ne pas boire durant, mais entre les repas

          • éviter des aliments difficiles à digérer ou trop gras : éviter le lait entier, le chocolat au lait, les fritures

          • éviter de la constipation par un apport suffisant de fibres alimentaires

          • eassayer la racine de guimauve (Althea officinalis) : l'efficacité de l'extrait de racine de guimauve est notamment associée aux effets bioadhésifs des polysaccharides qui forment un film protecteur sur la muqueuse oro-pharyngée

 

        • en cas d'hyperchlorhydrie, l'utilisation d'antiacides apporte souvent un soulagement rapide mais temporaire des symptômes :

          • éviter l'utilisation de bicarbonate sodique : risque d'un effet de rebond acide

          • éviter le lait : le lait neutralise d'abord l'acidité gastrique à l'aide de sa teneur en calcium mais stimule à terme la production d'acide gastrique. Préférer le petit-lait dilué (Molkosan...) pour gérer mieux l'acidité. Manger une banane peut aider également.

 

          • un régime méditerranéen à base de fruits et légumes non transformés et d'eau alcaline (pH > 8) : semble aussi efficace qu'un traitement par IPP . En effet, un pH > 8 empêche l'activation de la pepsine dans l'estomac; la pepsine joue un rôle important dans le reflux et dans ses effets délétères.

          • le jus de pommes de terre (dilué pour la moitié à l'eau) neutralise ou diminue l'acidité gastrique, présente une activité anti-inflammatoire et calmante.

          • le carbonate calcique peut entraîner des effets indésirables tels que constipation, flatulence, renvois et ballonnements gastriques ; afin d'éviter ces effets, il est utile d'ajouter du citrate potassique.

          • l'hydroxyde de magnésium augmente la motilité intestinale et présente un effet laxatif ; c'est important parce que des dysfonctionnements intestinaux tels que la constipation troublent l'ensemble des organes impliqués dans la digestion.

          • le sulfate de magnésium : présente également un effet laxatif et peut être utile en cas lithiase biliaire (aiderait à dilater les voies biliaires).

          • le lithothame est une petite algue rouge calcaire (Bretagne, Irlande). Une fois séchée, la petite algue rouge devient blanche. Il contient essentiellement des substances minérales facilement assimilables : il est composé pour près d'un tiers de carbonate de calcium et, pour 10%, de carbonate de magnésium, ce qui explique son intérêt majeur dans certaines indications comme l'ostéoporose, mais aussi les douleurs d'estomac. En effet, le lithothame se révèle un parfait anti-acide naturel (en cas de brûlures d'estomac et d'oesophage).

          • la vitamine U (Gastrazyme) (e.a. dans les choux) : intervient dans le maintien des muqueuses digestives , est impliquée dans la synthèse protéique et favorise le processus de cicatrisation.

 

        • manger lentement et bien mâcher : soulage l'estomac, lance la digestion, déclenche la satiété ...

        • manger avec modération, éviter des repas copieux, ni trop froids, ni trop chauds

        • modérer la quantité de l'apport protéique et de graisses (digèrent difficilement) : éviter le lait entier, le chocolat au lait, les fritures

        • limiter l'usage des épices (toutefois, elles ne semblent pas être un facteur aggravant)

        • gérer son poids corporel : en particulier la graisse abdominale, qui appuie sur l'estomac et le pousse vers le haut

        • éviter des efforts intenses après un repas

        • éviter la consommation de charcuterie, de fromages fermentés, de glaces et de sorbets, de boissons gazeuses et trop froides durant les repas

        • éviter les crudités, les aliments riches en lignine (cosses de petits pois, feuilles de choux ...) et les aliments favorisant la fermentation (haricots, choux de Bruxelles ...)

        • en cas de persistance des symptômes au-delà de 48 heures, une consultation médicale est souhaitée

        • laisser traiter d'éventuelles infections parasitaires ou au Candida

        • ...

 

En cas de résultats insuffisants : penser à des éventuelles intolérances alimentaires : d'abord en évitant le gluten et les produits laitiers durant quelques semaines. Certains laboratoires d'analyses médicales peuvent tester l'intolérance (IgG) de 100 à 300 aliments différents.

 

      1. Rétablir une acidité correcte :

 

 

        • un régime méditerranéen et d'eau alcaline (pH>8) serait aussi efficace que les IPP

        • instaurer un régime anti-inflammatoire :

 

Un régime anti-inflammatoire introduit et élimine certains aliments :

 

 

 

A préférer

 

 

A éliminer

 

 

Fruits

 

 

frais et surgelés, sans sucres ajoutés ; jus de fruits frais sans sucres ajoutés

 

 

oranges et jus d'orange

 

 

Légumes

 

 

frais, crus, vapeur, cuits, grillés

 

 

maïs, tomates

 

 

Céréales/amidon

 

 

riz, avoine, millet, quinoa, amarante, teff, tapioca, sarrasin, pommes de terre

 

 

forment, maïs, orge, épeautre, kamut, seigle (toutes celles qui contiennent des gluten)

 

 

Légumineuses et protéines végétales

 

 

toutes les légumineuses, sauf les fèves de soja

 

 

tofu, tempé, fèves de soja, lait de soja, produits à base de soja

 

 

Noix et graines

 

 

amande, cajou, cerneaux, sésame, pépins de tournesol, de courge, pâte aux noix (sauf le beurre de cacahouète)

 

 

cacahouète, beurre de cacahouètes

 

 

 

Viande et poisson

 

 

poisson, poulet, dindon, gibier, agneau, frais ou surgelés

 

 

boeuf, porc, veau, charcuterie, viande en conserve, oeufs, crustacés

 

Produits laitiers et substituts

 

 

lait de riz, d'amandes, d'avoine, de coco

 

 

lait, fromage, crème fraîche, yaourt, beurre, crème glacée, lait de soja, fromage cottage, fromage blanc

 

 

Graisses

 

 

huiles pressées à froid d'olive, de lin, de canola, de carthame, de tournesol, de sésame, de noix ou d'amandes

 

 

margarine, graisse pour cuire, huiles hydrogénées, produits à base d'huile hydrogénée, mayonnaise, salades préparées

 

 

Boissons

 

 

eau, thé aux herbes, eau minérale

 

 

limonade, alcool, café, thé, cacao

 

 

Condiments et épices

 

 

tous (sauf ceux à éviter) et en particulier : cannelle, cumin,  aneth, ail, gingembre, caroube, origan, persil, romarin, dragon, thym, curcuma

 

 

ketchup, moutarde, sauce de soja, toutes les sauces préparées industriellement

 

 

Edulcorants

 

 

sirop brun de riz, édulcorants à base de fruits, mélasse, stévia, tagatose

 

 

tous les sucres raffinés et les produits à base de sucres, fructose, miel, sirop d'érable, de maïs

 

 

 

Voir aussi :  The "GAPS diet" et The "Specific Carbohydrate diet" ou "Le régime paléolithique".

 

 

Suppléments alimentaires :

 

 En cas de plaintes continues, de grossesse, d'un enfant présentant des douleurs abdominales, d'un patient de plus de 50 ans présentant des plaintes de reflux, d'une douleur qui irradie vers les bras, les joues ou le dos, d'une perte de poids, de problèmes de déglutition ou de raucité, une consultation médicale s'avère nécessaire.

 

      • du Zinc/L-carnosine : le complexe de zinc et de L-carnosine n'est pas du tout soluble et adhère de manière préférentielle aux lésions ulcéreuses en exerçant un effet cytoprotecteur vis-à-vis de la muqueuse gastrique grâce à de puissantes propriétés antioxydantes et antiinflammatoires (zinc). Convient également aux enfants.

 

      • de la glutamine : 4 x 400mg/jour 1 heure avant le repas et au coucher (donc à jeun).

 

      • de la vitamine B6, vitamine A, vitamine E : aide à combattre des ulcères gastriques dus au stress.

 

      • des jus de choux : des choux (chou-fleur, brocoli ...) contiennent de l'allantoïne (propriétés cicatrisantes et régénératrices) et de la vitamine U (chlorure méthylméthioninesulfonium ou cabagine, dérivé de SAM) qui prévient des inflammations gastriques et le développement d'ulcères gastriques (souvent associé au jus de pommes de terre (alcalinisant)).

 

      • de la réglisse (sans glycyrrhizine) en comprimés à mâcher (prévention d'ulcères gastriques)

 

      • une série de préparations probiotiques peut rétablir et tonifier la qualité de la flore intestinale et sa capacité immunitaire ou d'endurance :

 

        • préparation fermentée de betteraves rouges : une préparation de qualité obtenue par fermentation lactique (une méthode de conservation ancestrale qui permettait de consommer, même en plein hiver, des produits aussi riches en vitamines et minéraux que s'ils étaient frais!)  :

 

          • sa teneur élevée en vitamine C augmente la résistance aux infections (grippe, infections intestinales, infections vaginales ...),

          •  ...

 

 

        • préparation fermentée de Kéfir.

 

        • préparation fermentée de jument (voir : "Lait et produits laitiers") :

          • riche en acide glucuronique : peut entraîner une meilleure détoxication, un meilleur fonctionnement hépatique, moins de maux de tête, moins de symptômes allergiques, et plus de vitalité grâce à l'amélioration de la fonction hépatique et du métabolisme cellulaire,

          • riche en vitamines et minéraux,

          • riche en acides organiques et en vitamine C : en cas d'infections urinaires chroniques.

 

 

        • préparation fermentée de pommes : le vinaigre de pommes :

          • améliore la digestion des protéines et des lipides, freine l'absorption des graisses, stimule la combustion des graisses et le métabolisme en général,

          • aide à retrouver l'équilibre acido-basique,

          • freine l'absorption sanguine des sucres par la présence de la pectine (fibres alimentaires),

          • riche en vitamines et minéraux : les minéraux K, Mg, P, S et les vitamines B1, B2, B6 et B12.

 

        • des lactobactéries... : apport direct de bactéries intestinales.

 

        • du colostrum... : calme les états inflammatoires au niveau gastro-intestinal : gastrite chronique, ulcères gastrique et intestinal, diarrhée chronique... et diminue le risque de détérioration de la paroi gastrique causé par des traitements par AINS (voir aussi "La diététique de la femme enceinte").

 

L'activité de soutien et de renfort de ces préparations semble souche-dépendante : ce sont les circonstances qui déterminent le choix de la préparation.

 

 

D. En cas de constipation :

 

Adopter un mode de vie plus sain avec :

 

      • une respiration abdominale correcte : favorise les mouvements péristaltiques de l'intestin.

 

Prudence : les salicylés freinent le péristaltisme intestinal.

 

      • une activité physique modérée et régulière (la marche 30' par jour).

 

Voir aussi : "Bouger, bouger, bouger".

 

      • la présentation à la selle à des heures régulières (2 à 3 x par jour) en respectant la dynamique des mouvements coliques. Prendre le temps d'aller à selles, et ne pas se retenir trop longtemps.

 

      • une alimentation équilibrée riche en fibres : nécessitent la présence de liquide : il faut donc boire suffisamment au long de la journée, de préférence après repas : pour aider à digérer. En cas de constipation, boire jusqu'à 2L par jour. Opter pour une eau minérale riche en magnésium.

 

      • un verre d'eau froide ou un jus de fruits frais au lever, à jeun, stimule le réflexe colique : elle déclenche une contraction de la vésicule biliaire, laquelle expulse de la bile, qui va accélérer le transit intestinal et déclencher l'envie d'aller à la selle.

 

      • des fruits, des prunes, boire suffisamment (eau, des jus de fruits et de légumes) : un verre toutes les heures.

 

 

      • l'automassage du ventre (ou avec l'aide d'un ostéopathe) afin de relaxer les muscles intestinaux : masser avec des gestes tour à tour profonds et légers, dans le sens des aiguilles d'une montre, peut être bénéfique pour avancer les selles dans l'intestin. De préférence avant le repas, en position assise ou couchée avec les jambes pliées pour bien relâcher le ventre, soutenue par une respiration abdominale : aspirer lentement en gonflant le ventre puis expirer doucement en rentrant le ventre. Donc d'abord relaxer les muscles intestinaux avant de les contracter, sinon cela n'aide pas.

 

      • éviter le riz, le céleri, le chou, les carottes cuites, les bananes, le chocolat ...

 

 

Suppléments alimentaires :

 

      • des fibres végétales solubles et insolubles : elles nécessitent la présence de liquide : il faut donc boire suffisamment.

        • préférer les aliments riches en fibres car les fibres ajoutées peuvent irriter la paroi intestinale.

        • attention : arrêter la prise de fibres en cas de constipation aiguë.

 

      • les laxatifs osmotiques : ces substances retiennent l'eau dans les intestins et vont l'amener dans le côlon, ce qui hydrate les matières fécales et facilite la motricité ; ces produits peuvent être administrés de façon prolongée sans risque (type lactulose).

 

      • des mucilages (graines d'ispaghul ou de psyllium, de sterculia...) gonflent en présence d'eau et forment un gel apaisant. Elles n'irritent pas et ne pénètrent pas dans l'organisme.

 

      • de la glutamine (acide glutaminique 1 à 2g/j) : pour renforcer la muqueuse colique et pour optimiser les fonctions hépatiques et immunitaires (en particulier chez le végétarien).

 

      • de zinc : ce minéral est la plus importante substance pour le maintien de la fonction des muqueuses intestinales, qui joue un rôle primordial dans le système immunitaire.

 

      • de Mg chélaté (250mg, 2 à 4 x par jour), éventuellement en association avec du potassium (K).

 

 

      • de MSM, éventuellement en association avec de la vitamine C, dans un jus de fruits ; 2 à 4g par jour, et en dans les situations aiguës, utiliser du MSM en poudre ou en liquide.

 

      • d'acides gras oméga3 : afin de préserver la souplesse et la perméabilité de la paroi intestinale (huile de lin, graines de lin dans les salades).

 

      • des vitamines : en particulier la vitamine B9 (acide folique) et la vitamine A.

 

 

 

 

 

 

A éviter :

 

      • l'huile de paraffine : est efficace mais peut être à l'origine de "fuites" désagréables et peut gêner l'absorption des vitamines liposolubles (A, E, D).

 

      • les laxatifs stimulants (bisacodyl, sennosides, cascara ...) : irritent la paroi intestinale, augmentent la sécrétion intestinale d'eau mais ne rétablissent pas un transit intestinal normal ; à utiliser épisodiquement.

 

Note : l'écorce de cascara agit au niveau du gros intestin ; est à conseiller dans les cas où une défécation  facile avec selles molles est souhaitée (hémorroïdes, fissures anales, après une opération anale ou rectale). Toutefois, son usage est contre-indiqué en cas de occlusion intestinale, d'affections inflammatoires intestinales aiguës (maladie de Crohn, colite ulcéreuse, appendicite), sténose, atonie ... Son usage est également déconseillé pendant la grossesse et l'allaitement, et chez les enfants.

 

      • les tisanes : souvent les plantes sont irritantes (séné, aloès, bourdaine, rhubarbe ...) et peuvent provoquer des pertes de potassium, de la fatigue et des troubles digestifs : à utiliser occasionnellement.

 

      • les pruneaux : ils contiennent du sorbitol et de la diphénylisatine, tous deux irritants pour l'intestin : ne pas en abuser.

 

 

E. En cas de diarrhée aiguë :

 

    • il est conseillé de ne pas jeûner, mais de manger, de préférence des petits repas légers, le patient pouvant se laisser guider par son appétit... ; en principe, une alimentation saine fournit tous les éléments nécessaires pour stimuler l'absorption et rétablir la paroi et la flore intestinales. En cas de diarrhée, le riz, les bananes, les biscottes et les pommes râpées (devenues brunes par oxydation) aideront.

 

    • éviter au début les légumes verts (aux fibres parfois irritantes), les aliments trop sucrés ou trop gras et les laitages; il est préférable d'éviter aussi des aliments irritants (café fort, alcool...), les jus d'agrumes, la viande, les plats épicés, les friandises, les fritures, les aliments qui contiennent la farine de blé (pain, pâtes, pizza...), le maïs et le son (riches en fibres), les fruits (à l'exception des bananes mûres) et les légumes crus.

 

    • opter pour le riz, les carottes à l'eau, les pâtes, les pommes de terre et les fruits à fibres molles (banane mûre, pomme...).

 

    • en cas de déshydratation

      • chez le nourrisson : intervention médicale + solution de réhydratation orale (SRO) + Zinc ; la SRO étant hypocalorique, il est conseillé de reprendre le plus rapidement possible l'alimentation normale!

        • une alternative en cas de refus (étant donné le goût peu appréciable de cette solution orale) : donner à l'enfant des "TUC" , petits biscuits apéritifs salés très friables et digestes, et donner à volonté un biberon d' eau sucrée avec un sirop de grenadine (ou autre) ...;  évidemment, l'enfant doit avoir déjà 6 mois pour manger ces petits biscuits.

 

        • chez l'enfant et l'adulte : boire + si nécessaire, un bouillon de légumes un peu salé ou des sels de réhydratation orale.

        • chez la personne âgée : boire (les sels de réhydratation orale uniquement sur conseil du médecin).

 

    • les sodas, type Cola, limitent les vomissements et leur teneur en sucre et en minéraux est ici un atout. Dilués dans un volume d'eau équivalent et dégazéifié, ils sont plus digestes.

 

    • certains probiotiques (Lactobacillus acidophilus LB, Bifidobacterium longum, Saccharomyces boulardii, S. Cerevisiae...) peuvent être utiles dans la prévention et dans le traitement (L. rhamnosus en cas d'infection) de la diarrhée aiguë.

 

    • Le tempeh, un substitut de viande à base de soja fermenté, pourrait également combattre la diarrhée Petra Roubos, Wageningen Universiteit (Belga 15/10/2010) .

 

 

F. En cas de syndrome du côlon irritable :

 

Adopter un mode de vie plus sain :

 

      • adopter une bonne hygiène de vie (bouger, gestion de stress, alimentation saine ...).

        • manger à horaires réguliers, prendre le temps pour manger, pratiquer une activité physique The American Journal of Gastroenterology, (4 January 2011) | do:10.1038/ajg.2010.480 .

 

      • avant d'exclure des aliments, il faut expérimenter à plusieurs reprises la douleur pour tenter de cerner ce qui aggrave ou améliore les symptômes : (voir aussi plus haut : "Le régime anti-inflammatoire").

 

A éviter :

        • les aliments flatulents (gazogènes) tels que légumes secs, choux, poireaux, oignons, boissons gazeuses ...

        • les aliments riches en fibres insolubles (en particulier au début du traitement, mais pas pour tout le monde).

 

A préférer :

        • les légumes bien cuits à fibres tendres (carottes, courgettes ...), p. ex. accompagnés de riz blanc, de poisson vapeur ou d'oeufs cuits sans matières grasses et terminer avec un yaourt ou une compote de pommes.

        • des fibres solubles (ispaghul ou psyllium) exercent des effets positifs sur les symptômes.

 

A réintroduire :

        • par petites quantités, les crudités, fruits crus et autres légumes, mais toujours pelés et coupés finement.

 

A alterner :

        • des féculents peu riches en fibres (riz, pâtes, taboulé à base de semoule de blé (couscous) ou de maïs (polenta) ...) et d'autres fermentescibles (légumineuses, pain frais, pommes de terre).

 

      • éviter des repas trop copieux, trop épicés, trop gras ou trop arrosés.

 

      • cuire plus longtemps les aliments difficilement assimilables, mastiquer plus longtemps les aliments, faire des purées ou mixer les aliments (destruction mécanique des fibres). Des préparation d'enzymes (bromélaïne, pancréatine ...) peuvent être utiles afin de remplacer celles détruites lors de la longue cuisson.

 

 

      • vérifier la fonction thyroïdienne : l'hypothyroïdie intervient dans la sécrétion du suc gastrique et du facteur intrinsèque (vit B12).

 

      • corriger une hypo- ou achlorhydrie : stimuler la digestion gastrique avec des suppléments de bétaïne HCl (avec chaque repas).

 

      • certains probiotiques (laitages fermentés contenant du Lactobacillus bulgaricus et Streptococcus thermophilus, kéfir...) offrent des belles perspectives dans la rétablissement de la fonction intestinale.

 

      • certains prébiotiques (inuline, oligofructose) et des graines d'isphagul sont des fibres assimilables qui stimulent la prolifération des bonnes bactéries et aident contre la constipation. EVITER les suppléments de fibres pures et les fibres insolubles.

 

      • traitement symptomatique de la diarrhée et de la douleur (analgésique, antispasmodique).

 

      • certains patients sont aidés avec de l'huile de menthe poivrée (en capsules entérosolubles) : 0.2 à 0.4ml à administrer à jeun, 3 x par jour (éviter une administration continue). Existe sous forme de supplément alimentaire. Des effets indésirables (brûlures d'estomac) peuvent survenir..

 

      • des acides gras oméga3 : afin de préserver la souplesse et la perméabilité de la paroi intestinale et pour diminuer la réaction inflammatoire.

 

      • l'acide gamma-linoléique (GLA, dérivé d'oméga6) joue un rôle important dans la régulation des processus inflammatoires au niveau des muqueuses et peut aider à reconstituer les muqueuses gastro-intestinales (comme dans le SPM). L'huile de bourrache et de pépins de cassis contiennent naturellement des taux élevés de GLA.

 

      • la L-glutamine nourrit les cellules de l'intestin grêle et peut apporter un soutien lors des troubles intestinaux causés par des détériorations de sa paroi.

 

      • l'acupuncture pourrait représenter un traitement complémentaire efficace en association avec des antispasmodiques et des fibres Macpherson H, Tilbrook H, Bland MJ, Bloor K, Brabyn S, Cox H, Kang'ombe AR, Man MS, Stuardi T, Torgerson D, Watt I, Whorwell P. Acupuncture for irritable bowel syndrome: primary care based pragmatic randomised controlled trial. BMC Gastroenterol. 2012 Oct 24;12(1):150..

 

      • des complexes de vitamines et minéraux : chez les patients souffrant d'affections inflammatoires intestinales, on observe souvent des carences en  : vit A, vit C, Zn et vit K, et en enzymes pancréatiques.

 

      • la vitamine D : une déficience en vitamine D peut se développer : l'état inflammatoire chronique empêche fortement l'absorption intestinale de vitamine D. Ce déficit peut être à la base d'une maladie auto-immunes ou d'autres troubles associés à un manque de vitamine D (dépression, angoisse ...).

 

      • parfois le NAG (N-acétyl glucosamine) est également recommandée.

 

      • apports de vitamines et de minéraux : des carences en vitamines telles que A, K et B ainsi qu'en minéraux tels que K, Mg, Fe ... sont fréquentes en cas de syndrome de côlon irritable : contacter un médecin pour une évaluation.

 

      • l'attitude du thérapeute de santé vis-à-vis du patient est un élément très important de la prise en charge. Des études ont montré indiscutablement que celle-ci peut avoir un effet thérapeutique substantiel en dehors de tout traitement.

 

En effet, l'effet placebo peut atteindre 46% au cours des premières semaines Grundmann O, Yoon SL, IBS : epidemiology, diagnosis and treatment, J. Gastroenterol, Hepatol, 2010 jan 13, Epub .

 

      • des résultats durables ont été obtenus avec la psychothérapie par hypnose et avec l'enseignement de techniques de relaxation : le SCI possède en effet un composant important de stress. Le corps et l'esprit doivent être traités ensemble.

 

 

Phytothérapie :

 

      • Aloès (jus de) : exerce une action bénéfique sur les muqueuses intestinales (comme d'autres jus de légumes tels que jus de carottes, de choux ...).

 

      • Angelica archangelica (l'angélique) : soulage l'indigestion, les coliques, les flatulences et calme les crampes d'estomac en le préparant à la digestion.

 

      • Cynara scolymus (l'artichaut) : facilite l'élimination de la bile et donc la digestion ; efficace contre les problèmes d'engorgement" hépatique et biliaire et dans les cas d'indigestion. A associer : Chardon marie et Fumeterre.

 

 

      • Boldo fragans (le boldo) : est un stimulant digestif ; préconisé contre les problèmes digestifs avec ballonnements, mais aussi contre la constipation.

 

      • Foeniculum vulgare (le fenouil) : aide la digestion et diminue les ballonnements, l'aérophagie, l'aérocolie (flatulences avec sensation de ballonnements et parfois de spasmes).

 

      • Salvia officinalis (la sauge) : augmente la sécrétion de bile et a une action relaxante et antispasmodique sur les muscles de l'estomac et des intestins.

 

      • Curcuma longa (le curcuma) : effet cholécinétique et cholérétique. L'effet anti-inflammatoire du curcuma serait confirmé en cas d'ulcère.

 

      • Argile blanche (le kaolin) : soulage diverses affections gastro-intestinales, en particulier les brûlures d'estomac.

 

      • Tussilago farfara (pas d'âne) : contient beaucoup de mucilages, de silicium, de tannins, de caroténoïdes et de bioflavonoïdes. En particulier les mucilages dans les feuilles adoucissent les symptômes du SCI/IBS.

 

      • Charbon végétal : associé à la levure de bière, il soulage les douleurs de ventre avec ballonnements et/ou émission de gaz et éventuellement diarrhées légères.

       

      • Agaricus blazei Murill (Amandelpaddenstoel) : champignon aux effets anti-inflammatoires et immunomodulateurs. Les principaux composés de cet extrait de champignon sont des ß glucanes immunomodulateurs, des α glucanes, des lectines, de l'ergostérol ou provitamine D2, de l'agaritine, des isoflavonoïdes, des antioxydants, des anti-inflammatoires et, enfin, le stéroïde 4-hydroxy-17-methylincistérol (4-HM). Le mode d'action de l'extrait d'Agaricus blazei Murill reposerait essentiellement  sur le stéroïde 4-HM qui, de façon dose-dépendante, supprimerait la synthèse de cytokines pro-inflammatoires. D'autres composés de l'extrait agiraient, de plus, contre la production d'espèces réactives de l'oxygène et, de la sorte, auraient aussi un effet anti-inflammatoire. Les ß glucanes permettraient aussi de réduire la quantité d'immunoglobulines E associées au phénomène allergique . Toutefois, l'extrait d'Agaricus blazei Murill pourrait interagir avec la glycoprotéine P au niveau de la lumière intestinale. Il pourrait interférer, en particulier, avec les substrats de la glycoprotéine P que sont la vinblastine, la digitoxine, la ciclosporine ou le vérapamil. La prudence devrait donc s'imposer en cas de comorbidité et de multithérapie.

 

 

G. En cas de LGS (Leaky Gut Syndrome) ou Hyperperméabilité intestinale:

 

Des aliments et suppléments alimentaires qui nourrissent la paroi et les muqueuses intestinales afin de rétablir la barrière et les jonctions serrées (zona occludens) :

 

    • des pro- et prébiotica associés à des probiotiques IgA-stimulants ou immunomodulateurs

    • des acides gras essentiels : présentent des effets anti-inflammatoires, nourrissent les cellules de la paroi intestinale et assurent les connexions entre elles

    • des acides gras à chaîne courte (acétate, butyrate, propionate, valérate) : ils sont issus de la fermentation microbienne dans le côlon des glucides non digestibles, surtout ce qu'on appelle amidon résistant. Le butyrate ou acide butyrique est l’un des acteurs les plus importants. Il comble à lui seul 70% des besoins énergétiques des cellules épithéliales. On pense qu’il est aussi anti-inflammatoire

    • la vitamine A : essentielle pour rétablir les muqueuses intestinales

    • le zinc : nourrit les muqueuses intestinales

    • la glutamine (ou des aliments riches en glutamine) : source énergétiques des cellules épithéliales intestinales

    • des acides aminés soufrés (taurine, cystéine) : assurent les réactions de sulfo-conjugation, indispensables pour rétablir les jonctions serrées (barrière basée sur un système ingénieux de clapets régulé par la zonuline)

    • phyto : Aloé vera, Anis étoile du Japon et Tilleul : réduisent la perméabilité

    • la lactoferrine : substance antibactérienne naturellement présente dans le petit-lait et dans le colostrum (premier lait maternel sécrété dans les premiers jours suivant l'accouchement ou produit de la première traite chez l'animal) : le colostrum contient toutes les substances nécessaires pour renforcer la flore intestinale (et donc aussi le système immunitaire) : immunoglobulines, télomérases, interleukines, prébiotiques, acides aminés, vitamines, minéraux, facteurs de croissance, hormones... (voir aussi "La diététique de la femme enceinte")

    • des bioflavonoïdes : quercitine (oignon, choux, pommes...), EGCG (Thé vert), génistéine (tempeh)...

    • ...

 

               

 

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